Présentation issue de l’ECHO N°24 (avril 2000)
La bibliothèque de l’Académie nationale de médecine, riche d’un fonds d’ouvrages imprimés de 400 000 volumes, dont 113 incunables, de 4 000 titres de périodiques, dont 500 vivants, et de fonds iconographiques importants (85 tableaux, 137 bustes, 800 médailles et 7 500 portraits), possède également des fonds d’archives et de manuscrits remarquables tant par leur volume matériel que par leur intérêt documentaire.
Ce fonds, qui n’avait pas eu d’archiviste titulaire avant la fin de 1996, est constitué de trois ensembles principaux.
1. Les archives
1. 1. L’héritage
– Le fonds de l’Académie royale de chirurgie (102 cartons). Cette académie, créée sous le règne de Louis XV, en 1731, fut chargée d’examiner et de collecter des mémoires sur des sujets de chirurgie provenant de l’ensemble du royaume et parfois aussi de l’étranger. Ces archives regroupent les mémoires et les archives administratives de l’Académie. Georges Maréschal (1658-1736), François Gigot de La Peyronie (1678-1747) et Antoine Louis (1723-1792) en furent les principaux animateurs.
– Le fonds de la Société royale de médecine (178 cartons). Créée en 1776 et 1778, sous le règne de Louis XVI, dans l’atmosphère réformatrice du ministère Turgot, la Société fut d’abord chargée de recueillir des informations sur les épidémies et les épizooties du royaume par le canal des intendants (Commission des épidémies), puis, réunie, en 1778, à la Commission surveillant les remèdes secrets et les eaux minérales. Ses riches archives comportent des mémoires sur des sujets médicaux, des séries d’observations météorologiques, mises en rapports avec des observations nosologiques, des topographies médicales, genre alors très en vogue, et reflètent les préoccupations hygiénistes de son temps. On signalera, en outre, l’enquête sur les sages-femmes, les réponses aux enquêtes de 1775 et 1776 et la correspondance avec la Faculté de médecine. Le médecin et anatomiste Félix Vicq d’Azyr (1748-1794) en fut l’actif secrétaire perpétuel.
– Le fonds de la Société de l’École de médecine (25 cartons). Cette Société fut fondée en 1800 au sein de la toute nouvelle Ecole de Santé de Paris, créée en 1794 par la Convention. Elle reprit la tâche de collecte des observations des médecins des départements et de publications de ces observations. Elle fut d’abord animée par Michel-Augustin Thouret (1748-1810), le premier directeur de l’École de Santé. Elle fut dissoute en 1821, dès la création de l’Académie royale de médecine par Louis XVIII et son premier médecin , le baron Antoine Portal (1742-1832).
– Le fonds du Comité central de vaccine (98 cartons). La vaccination fut découverte par le médecin anglais Edward Jenner (1749-1823) en 1796. Elle se répandit dans toute l’Europe à partir de 1800. Le Comité central de vaccine, créé à cette date, fut chargé, en étroite collaboration avec le ministère de l’Intérieur, de recueillir et de traiter les informations fournies au ministre par les préfets, les vaccinateurs et les comités locaux de vaccine, créés dans les villes importantes. Il entretint une correspondance suivie avec les médecins. Les archives sont constituées de documents administratifs, de résultats des vaccinations effectuées dans le départements et de la correspondance. La bibliothèque conserve aussi les archives de la Commission de vaccine de l’Académie de Médecine, qui lui a fait suite à partir de 1823.
1. 2. Les archives de l’Académie de médecine
Ce fonds, qui comporte quelques lacunes, peut être décomposé en plusieurs sous-ensembles :
– mémoires, correspondances et procès-verbaux des séances (159 cartons et 109 registres) ;
– prix décernés par l’Académie (541 cartons) ;
– plis cachetés relatant une découverte, sur l’invention de laquelle le déposant souhaite garantir ses droits (10 cartons, soit 800 plis conservés et classés par ordre chronologique de dépôt, 1826-1909).
1. 3. Les « papiers » d’académiciens
Les papiers d’une trentaine d’académiciens répartis dans 154 cartons ont été légués à l’Académie.
On citera, parmi ceux qui sont communicables, ceux de : Jules Béclard (1817-1887), Jean-Baptiste Bouillaud (1796-1881), Jules-Joseph Déjerine (1849-1917), Jacques-René Duval (1758-1854), Pierre-Nicolas Gerdy (1797-1856), Sigismond Jaccoud (1830-1930), Adolphe Jalaguier (1853-1924), Odilon-Marc Lannelongue (1840-1911), Léon Le Fort (1829-1893), Félix Lejars (1863-1932), François-Joseph Malgaigne (1806-1865), Antonin Marfan (1858-1942), Etienne Pariset (1770-1847), Henri Roger (1809-1891), Jacques Tenon (1724-1816).
2. Les manuscrits
Les manuscrits composent 800 volumes. Les 551 premiers volumes sont recensés dans le Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France, Paris, tome 1, 1909, pp. 349-428.
Trois ensembles principaux composent ce fonds :
– les manuscrits des Compagnies d’Ancien Régime (registres de procès-verbaux des séances et recueils d’autographes extraits des archives) ;
– les manuscrits de la collection Daremberg (140 vol. formés principalement des copies et extraits des manuscrits grecs et latins que ce savant et médecin avait consultés et collationnés ainsi que de sa correspondance) ;
– les manuscrits de la collection Mattei (1817-1881), accoucheur et professeur à l’École pratique de Paris (162 vol. de notes, observations, manuscrits de ses publications, portant sur l’obstétrique et la gynécologie).On y trouve également des manuscrits d’auteurs, notes, cours et correspondances d’autres médecins.
3. L’accès aux archives
La bibliothèque est ouverte du lundi au vendredi (sauf le mardi) de 10 h. à 18 h. Elle est accessible aux lecteurs munis d’un justificatif de recherche et d’une carte d’identité. Pour la consultation des archives, il est préférable de prendre rendez-vous au préalable avec le conservateur responsable du fonds.
2000