Un premier congrès international des archives

Clarisse HERLEMONT et Lina SBEIH ont eu la chance d’assister, du 9 au 13 octobre 2023, au congrès international des archives, à Abou Dhabi. Lina a présenté une intervention au nom de l’Association des archivistes français (AAF) et le voyage de Clarisse a été possible grâce à une bourse du Conseil international des archives (ICA). Ce congrès s’est tenu pour la première fois dans le monde arabe. Il a rassemblé 3300 participants venus de 135 pays. Le congrès, particulièrement dense, fut une formidable expérience que nous souhaitons partager avec vous.

Clarisse HERLEMONT-VENUAT, Lina SBEIH   mardi 9 janvier 2024
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Le thème du congrès était « Enrichir les socié­tés du savoir ». Celui-ci se décli­nait en 5 sous-thèmes : paix et tolé­rance, tech­no­lo­gies émergentes, savoir et pla­nète dura­ble, fia­bi­lité et valeur de preuve, accès et mémoire. Après notre rapide pré­sen­ta­tion du congrès de l’ICA et de quel­ques inter­ven­tions dans 2 numé­ros d’Archivistes !, nous sou­hai­tons reve­nir plus lon­gue­ment sur le congrès, le voyage et ce qui nous a marqué.

Destination Abou Dhabi
Abou Dhabi est le plus grand émirat des Emirats arabes Unis. Sa capi­tale porte le même nom, ce qui en arabe, signi­fie « Père de la gazelle ». Elle a été fondée en 1761 par la tribu des Al Nahyan. La pêche des huî­tres per­liè­res y était notam­ment pra­ti­quée. Dans les années 1950, du pétrole fut décou­vert dans les eaux d’Abou Dhabi. La ville est depuis 1971 la capi­tale fédé­rale des Émirats arabes unis (fédé­ra­tion de 7 émirats dont Dubaï, Charjah, Oumm al Qaïwaïn, Ajman, Ras el Khaïmah, Fujaïrah) et la 3e cité du pays (après Dubaï et Charjah).

La décou­verte d’un congrès inter­na­tio­nal
Parmi les 300 pré­sen­ta­tions et les 70 pos­ters pro­po­sés, nous avons dû réa­li­ser une sélec­tion. Comme l’a si jus­te­ment écrit Alice Grippon, le pro­gramme de chaque congres­siste est unique.
Les déjeu­ners servis dans l’immense hall ont été l’occa­sion de décou­vrir les saveurs loca­les et de ren­contrer des archi­vis­tes du monde entier.
Nous avons également décou­vert le gigan­tisme du palais des congrès, le temps de dépla­ce­ment néces­saire pour aller d’une salle à l’autre ainsi que la néces­sité de maî­tri­ser l’anglais.

Des thèmes d’une grande actua­lité
Le congrès a été l’occa­sion de se pen­cher plus lon­gue­ment sur des thèmes d’actua­lité, dont on sait qu’ils sont majeurs, mais que nous n’avons pas tou­jours le temps d’appro­fon­dir au quo­ti­dien. Nous avons été mar­quées par les inter­ven­tions consa­crées au chan­ge­ment cli­ma­ti­que, à l’intel­li­gence arti­fi­cielle, aux conflits, à la colo­ni­sa­tion et aux mino­ri­tés.
Laura Millar, archi­viste cana­dienne, consul­tante indé­pen­dante, écrivaine, amie de l’ICA nommée en 2022 , était l’une des confé­ren­ciè­res invi­tées. Elle nous a livré une inter­ven­tion pleine de dou­ceur, de sub­ti­li­tés et d’images pour illus­trer son propos sur la confiance : « Je ne crois pas que notre mis­sion soit de conser­ver les archi­ves d’hier pour les besoins de demain. Notre métier consiste à conser­ver les preu­ves pro­dui­tes aujourd’hui pour par­ti­ci­per à la cons­truc­tion d’un monde meilleur au pré­sent et à l’avenir, sans limi­tes de temps. Dans le monde d’Elizabeth Barrett Browning, l’amour n’a pas de limi­tes. Dans notre monde, la confiance ne devrait pas avoir de limi­tes ».

L’intel­li­gence arti­fi­cielle au ser­vice du trai­te­ment des archi­ves a été pré­sen­tée par Jean-François Moufflet, conser­va­teur en chef du patri­moine aux Archives Nationales de France au dépar­te­ment du Moyen-Age et de l’Ancien Régime.
Dès 1993, les pre­miè­res numé­ri­sa­tions ont eu lieu. 10 ans plus tard, les pre­miers inven­tai­res étaient mis en ligne. Quant à l’intel­li­gence arti­fi­cielle (IA), elle est uti­li­sée depuis 2015 pour le trai­te­ment des archi­ves. Il y a eu une accé­lé­ra­tion autour de 2020, avec la délé­ga­tion de cer­tai­nes tâches à l’IA. 2 tech­no­lo­gies dif­fé­ren­tes ont été uti­li­sées :
• HTR, hand­writ­ten text recog­ni­tion, pour la reconnais­sance des écritures manus­cri­tes ;
• NEM, named entity recog­ni­tion, pour la reconnais­sance d’enti­tés nom­mées.
JF Moufflet a pré­senté 3 pro­jets dif­fé­rents ayant béné­fi­cié de l’IA :
• HIMANIS (HIStorical MANuscripts Indexing for user-control­led Searchen) de 2015 à 2018 pour les regis­tres de la Chancellerie ;
• LECTAUREP (LECTure Automatique de REPertoires) pour des archi­ves nota­ria­les ;
• SIMARA (Saisie d’Inventaires Manuscrits Assistée par Reconnaissance Automatique) vise à déve­lop­per une plate-forme de conver­sion des inven­tai­res et index manus­crits. L’objec­tif est de conver­tir des fiches car­ton­nées en ins­tru­ments de recher­che en format EAD. Il faut entraî­ner le logi­ciel et ensuite il ne reste plus qu’à cor­ri­ger la trans­crip­tion.
Notre col­lè­gue nous a expli­qué que l’IA est aussi une manière de renou­ve­ler les métho­des de recher­che. Il a ainsi cité l’exem­ple de la sor­cel­le­rie. Les archi­ves sont alors repla­cées au cœur de la recher­che scien­ti­fi­que.
Plusieurs points prê­tent à dis­cus­sion : la tech­no­lo­gie avec le nombre limité d’acteurs, les par­te­na­riats, le recru­te­ment de spé­cia­lis­tes, les coûts, les infra­struc­tu­res tech­ni­ques.
À la ques­tion qui lui a été posée de savoir si nous avions encore besoin de paléo­gra­phes, JF Moufflet a répondu que oui, ne serait-ce que pour entraî­ner les modè­les. De plus, une trans­crip­tion brute géné­rée par l’IA ne se sub­sti­tue pas à un ins­tru­ment de recher­che. Seul l’archi­viste peut assu­rer la recher­che et la média­tion entre le lec­teur et le docu­ment. Aujourd’hui, l’intel­li­gence géné­ra­tive est source de rumeurs et de trou­bles. Ces tech­no­lo­gies nous ren­voient aux fon­da­men­taux de nos métiers. Notre but est donc de four­nir une infor­ma­tion fiable et véri­fiée, ce qui ren­voie à l’uti­lité sociale du rôle de l’archi­viste.

Tarek Ouerfelli (A’Sharqiyah University, Sultanat d’Oman) nous a livré un pano­rama sur la stra­té­gie de sau­ve­garde et de com­mu­ni­ca­tion des archi­ves audio­vi­suel­les tuni­sien­nes. « Ce patri­moine vivant des peu­ples », est conservé par la télé­vi­sion tuni­sienne, les archi­ves natio­na­les de Tunisie et le centre des musi­ques arabes et médi­ter­ra­néen­nes.
La télé­vi­sion tuni­sienne a noué des par­te­na­riats avec la Conférence Permanente de l’Audiovisuel Méditerranéen (COPEAM) et l’Institut National de l’Audiovisuel fran­çais (INA) pour pré­ser­ver ses archi­ves. Elle dif­fuse des docu­ments grâce au projet euro­péen MedMem Mediterranean Memory .
Les Archives natio­na­les de Tunisie pos­sè­dent des archi­ves audio­vi­suel­les dans les fonds publics et privés. Du fait de la fra­gi­lité des sup­ports, un projet de numé­ri­sa­tion et de sto­ckage a été lancé. Un échantillon de ces fonds est désor­mais consul­ta­ble sur le site des Archives natio­na­les.
Le centre des musi­ques arabes et médi­ter­ra­néen­nes (CMAM) abrite, quant à lui, la pho­no­thè­que natio­nale tuni­sienne qui col­lecte le patri­moine musi­cal tuni­sien notam­ment au titre du dépôt légal. Le public peut écouter de la musi­que tuni­sienne sur le site de la pho­no­thè­que ou grâce au projet Musika.
Ce patri­moine ne peut être conservé et valo­risé que grâce à la col­la­bo­ra­tion de ces ins­ti­tu­tions et à la for­ma­tion de pro­fes­sion­nels spé­cia­li­sés.

La pré­sen­ta­tion d’affi­ches
70 affi­ches ont été pré­sen­tées lors de 2 ses­sions. De nom­breux col­lè­gues se sont prêtés à l’exer­cice.
Notre col­lè­gue de l’UNICEF au Tchad, Dinza TangIrmi, a gagné le prix de la meilleure affi­che rédi­gée par une per­sonne ayant moins de 5 ans d’expé­rience dans le domaine dont le thème était « Pour l’archi­viste, doit-on parler de la révo­lu­tion numé­ri­que et/ou des ver­rous/menot­tes numé­ri­ques ? ».
Adama Koné, res­pon­sa­ble de la docu­men­ta­tion et des archi­ves de l’Assemblée natio­nale de Côté d’Ivoire a conçu une affi­che illus­trant la soli­da­rité archi­vis­ti­que pour l’Afrique. Y figu­rent notam­ment le pro­gramme de l’ICA pour l’Afrique et les for­ma­tions d’archi­vis­tes.

Le salon des expo­sants
L’ICA, des ins­ti­tu­tions des Emirats arabes unis, des ser­vi­ces d’archi­ves du monde arabe et d’Afrique ainsi que des entre­pri­ses pro­po­sant leurs ser­vi­ces dis­po­saient de stands au salon des expo­sants.

Sur le stand de la capi­tale Abou Dhabi, deux films rela­tant l’his­toire du pays avant et après l’ère du pétrole réa­li­sés à partir d’images d’archi­ves étaient pro­je­tés. Des pho­to­gra­phies étaient expo­sées. Les avan­cées en matière de numé­ri­que dans plu­sieurs admi­nis­tra­tions étaient pré­sen­tées comme la santé dont les dos­siers médi­caux sont désor­mais inté­gra­le­ment numé­ri­ques.

Les Archives natio­na­les des Emirats y avaient également leur stand. En guise d’accueil une grande pho­to­gra­phie pré­sen­tait le Sheikh Zayed, père de la nation.

L’Autorité d’archéo­lo­gie de Sharjah don­nait sur son stand la pos­si­bi­lité de visua­li­ser en 3D des objets décou­verts lors de fouilles sur des sites archéo­lo­gi­ques de cet Emirat. Les Archives de ce der­nier y avaient un stand.

Le Centre de docu­men­ta­tion royal haché­mite de Jordanie créé en 2005 ainsi que l’Autorité natio­nale des docu­ments et archi­ves du Sultanat d’Oman créée en 2007 étaient également pré­sen­tes.

Les Archives natio­na­les des Émirats arabes unis
Les Archives natio­na­les étaient pré­sen­tes grâce à un stand au salon des expo­sants du congrès. Une visite du centre de pré­ser­va­tion et de res­tau­ra­tion, situé en péri­phé­rie de la ville, était orga­ni­sée à l’occa­sion du congrès. Celui-ci com­porte des ate­liers de numé­ri­sa­tion de docu­ments (livres, jour­naux, audio­vi­suels) uti­li­sant les tech­no­lo­gies les plus moder­nes et sophis­ti­quées ainsi que des ate­liers de res­tau­ra­tion.

Un riche pro­gramme de visi­tes
Nous avons eu la chance de béné­fi­cier d’un pro­gramme de visi­tes très riche. Il nous a permis de décou­vrir tous les soirs les tré­sors patri­mo­niaux d’Abou Dhabi.
Nous nous sommes rendus à Quasr Al Hosn qui est le plus ancien bâti­ment d’Abou Dhabi. Il se com­pose d’un fort cons­truit en 1795 et d’un palais des années 1940 qui fut la demeure de la famille sou­ve­raine jusque dans les années 1960. Le par­cours pré­sente l’his­toire des Emirats et de la famille régnante à tra­vers des objets et des docu­ments. Une salle consa­crée aux archi­ves rap­pelle que Sheikh Zayed al Nahyan (qui fut le 1er pré­si­dent des Émirats) a fondé en 1968 un Centre de docu­men­ta­tion et de recher­ches dans ce palais pour y pré­ser­ver les archi­ves et l’his­toire. C’est ainsi que sont nées les Archives natio­na­les des Émirats arabes unis quel­ques années plus tard.
Quasr al Watan ou palais de la nation date de 2019. Nous avons assisté à un gran­diose son et lumiè­res sur les faça­des suivi d’une visite guidée dans les déda­les de ce gigan­tes­que palais. Il accueille des chefs d’États et des som­mets offi­ciels comme celui de la Ligue arabe.
La Grande Mosquée Sheikh Zayed ben Sultan, toute de marbre blanc et d’incrus­ta­tions de pier­res semi-pré­cieu­ses est majes­tueuse. Construite entre 1996 et 2007, elle com­porte 80 dômes de tailles dif­fé­ren­tes, 4 hauts mina­rets, plus de 1000 colon­nes et une immense cour. Dans la salle de prière s’étend un tapis persan de 7119 m2, il s’agit du plus grand tapis arti­sa­nal du monde.
Le Louvre Abu Dhabi est splen­dide autant par son implan­ta­tion sur une île au bord de la mer, son archi­tec­ture entre blocs de pierre blancs et den­tel­les d’acier, que sa muséo­gra­phie qui pré-sente de somp­tueu­ses toiles et objets (prêtés notam­ment par les musées pari­siens ou acquis) magni­fi­que­ment mis en valeur. La pré­sen­ta­tion par période chro­no­lo­gi­que fait dia­lo­guer les cul-tures et les arts d’Europe, du Monde arabe, d’Afrique et d’Asie.

Nos impres­sions de voya­ges
En quel­ques jours sur place, nous avons été mar­quées par :
• Le gigan­tisme, la moder­nité et le luxe des cons­truc­tions et des routes, l’omni­pré­sence de la voi­ture, le bruit des chan­tiers de cons­truc­tion jour et nuit, la cli­ma­ti­sa­tion conti­nue à 22 degrés dans tous les bâti­ments, alors qu’il en fai­sait 35 à 40 degrés. L’impor­tance de la moder­nité syno­nyme de déve­lop­pe­ment au détri­ment de l’envi­ron­ne­ment et du patri-moine.
• Une forte popu­la­tion immi­grée (de l’ordre de 75 %) et donc peu de col­lè­gues ou de per-sonnes s’expri­mant en arabe.
• La pré­sence au congrès de col­lè­gues locaux, de col­lè­gues du Monde arabe et de nom-breux col­lè­gues d’Afrique.
• Une hos­pi­ta­lité sans faille et un accueil excep­tion­nel, tra­di­tion­nel dans les socié­tés arabes.
• Les moyens impor­tants mis à dis­po­si­tion des congres­sis­tes : une grande géné­ro­sité, l’octroi de 300 bour­ses qui ont sans doute rendu un peu plus ouvert cet événement, un dîner de gala offert excep­tion­nel au Emirates palace (hôtel 7 étoiles), une céré­mo­nie d’ouver­ture gran­diose, avec la pré­sence du Président François Hollande, ainsi que d’un minis­tre et de hauts digni­tai­res du pays, une com­mu­ni­ca­tion gran­diose (grand nombre de pho­to­gra­phes et des mon­ta­ges splen­di­des pré­sen­tés en un temps record).
• La volonté farou­che du pays d’être leader dans tous les domai­nes (pre­mier pays au monde paper-less ; leader sur les nou­vel­les tech­no­lo­gies, etc.) et de s’offrir le meilleur (Le Louvre, Guggengheim, La Sorbonne, New York University).
• Une ambi­tion tou­ris­ti­que très mar­quée, avec un quar­tier des musées déjà dense, avec le Louvre Abu Dhabi et qui se pour­suit avec notam­ment le spec­ta­cu­laire musée Gug-gen­gheim, que nous avons eu la chance de voir en cons­truc­tion.

Nous avons eu des confir­ma­tions à la suite à ce congrès :
• Les archi­ves sont bien connec­tées aux pro­blé­ma­ti­ques contem­po­rai­nes.
• Les archi­vis­tes sont liés de manière étroite aux autres acteurs du patri­moine.
• Le réseau est impor­tant, y com­pris à l’inter­na­tio­nal.
• La force du monde asso­cia­tif.
• Il est néces­saire de réus­sir à pren­dre du recul sur ses pra­ti­ques quo­ti­dien­nes.
• Nous avons envie de per­fec­tion­ner notre anglais !
• Nous avons envie de pour­sui­vre et renou­ve­ler cette expé­rience.

Clarisse Herlemont, Responsable du dépar­te­ment docu­men­ta­tion, archi­ves, cour­rier, Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine et Lina Sbeih, Cheffe de projet Archives, ENS – PSL.

Ressources utiles :
https://abudhabi2023.ae/fr/accueil/
https://ae.linkedin.com/company/ica-congress-abu-dhabi-2023?trk=public_post_feed-actor-name
https://www.ica.org/fr/congres-ica-abu-dhabi-2023-resume-du-deuxieme-jour/

Articles de Clarisse Herlemont sur LinkedIn :
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