Une bonne partie des documents détruits avait nécessairement le statut d’archives publiques telles que définies par le Code du patrimoine (art. L211-1 et L211-4) :
– archives courantes : documents relatifs à des affaires en cours (c’est notamment le cas de tout ce qui se trouvait en parapheur) ou closes mais encore utiles à l’administration,
– archives intermédiaires (non extinction des délais de prescription des affaires traitées)
– archives définitives non encore versées aux Archives municipales, après 32 ans de mandats du précédent maire.
L’AAF déplore et dénonce le fait que cette destruction sauvage d’archives publiques, si elle devait s’avérer exacte, aura à n’en pas douter des conséquences délétères pour la bonne marche des affaires de la commune, comme pour la sécurité juridique tant de la collectivité que des usagers. Elle empêche irrémédiablement toute étude rétrospective sur les activités de la Ville, la documentation historique de la recherche et l’accès des citoyens à des informations auxquelles ils ont droit.
Bien plus, l’AAF rappelle que la destruction d’archives publiques sans autorisation préalable de l’autorité compétente, en l’occurrence le Préfet des Alpes-Maritimes (Direction départementale des services d’archives), constitue un délit passible de trois ans de prison et/ou de 45 000 € d’amende (Code du patrimoine, article L214-3).
L’AAF a signalé la gravité de ces faits au Procureur de la République afin qu’il puisse y apporter la réponse pénale appropriée. Cette situation, paroxystique, est hélas typique de destructions trop souvent constatées par les professionnels que sont les archivistes, sans que cela perce auprès du grand public : les archives des communes, y compris les archives de cabinet, en tant qu’archives publiques, sont un bien commun essentiel à la mémoire et à la vie démocratique.
À propos de l’AAF
Fondée en 1904, l’Association des archivistes français regroupe aujourd’hui plus de 2 200 ad-hérents, mandataires ou bénéficiaires, professionnels des archives du secteur public comme du secteur privé.
Consciente du défi que représente, dans le monde contemporain, la maîtrise de la production archivistique et de l’information qu’elle renferme, l’AAF se définit comme un organe permanent de réflexions, de formations et d’initiatives mis au service des sources de notre histoire, celles d’hier comme celles de demain. L’association entend en cela défendre les intérêts des professionnels, promouvoir le métier d’archiviste et sensibiliser le grand public à l’importance citoyenne des archives en France mais également à travers le monde.
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