Présentation issue de l’ECHO N°29 (avril 2001)
La DGAC ayant des attributions très spécialisées, il est nécessaire de la présenter.
1. Un survol bref de la naissance de la DGAC
Après la seconde guerre mondiale, à partir de 1945, le besoin de transport est très important, même si l’avion reste et demeure un luxe. L’avancée technologique de la construction aéronautique est due aux recherches militaires. Avions de grande taille, réacteurs, radars, communications air-air ou air-sol entrent en service.
Les transporteurs s’organisent en secteur privé avec les compagnies aériennes, tandis que l’État se consacre à la reconstruction des infrastructures, à la réglementation, au contrôle du transport aérien.
Le Secrétariat général à l’Aviation civile et commerciale a été créé le 12 septembre 1946. Il comprend des directions que nous avons toujours plus ou moins aujourd’hui :
– la direction du transport aérien, qui contrôle les compagnies ;
– la direction des bases, qui reconstruit les aéroports civils et militaires ;
– la direction de la navigation, qui exploite les aéroports ;
– le service des télécommunications et de la signalisation ;
– le service de la météorologie nationale.
Le service de l’aviation légère apparaît en novembre 1946. Il s’occupe de l’exploitation des avions et de la formation des pilotes, par le biais des aéro-clubs.En 1960, la DGAC poursuit son implantation territoriale en créant les services régionaux.
Puis, en 1976, le gouvernement estime que les Secrétariats généraux sont des entités trop considérables dans les départements ministériels. Il les fait donc disparaître et supprime le Secrétariat général à l’Aviation civile. Il crée alors la direction générale de l’Aviation civile, dont le responsable n’est plus compétent en matière de météorologie.
2. Création de la section archives
A la fin de 1963, en vue d’un regroupement de services, la DGAC prend contact avec la direction des Archives de France qui charge le conservateur en mission auprès du ministère de l’Equipement d’effectuer la liaison.
Un énorme travail de recensement des documents commence fin 1964, avec Marie-Thérèse Chabord, bureau par bureau, pour établir les tableaux de gestion en relation avec le bureau organisation et méthode comme il y en avait dans toutes les administrations.
A l’époque, des listes comparables étaient relativement rares et peu détaillées ; les Finances et la Construction en possédaient mais pas systématiquement.
Parallèlement, les archives en vrac entreposées dans un sous-sol de l’immeuble du boulevard Montparnasse sont peu à peu triées au début de 1965 par le conservateur des Archives nationales, un agent du bureau organisation et méthodes et une attaché au CNRS. En 1967, il est procédé au transfert dans un dépôt de Bonneuil de l’ensemble des archives triées et peu consultées, les archives les plus anciennes provenant du cabinet ayant été versées aux Archives nationales. Deux conservateurs des Archives nationales se succèdent à la DGAC .
En 1989, la DGAC finit par recruter un contractuel encadrant 6 agents.
3. Place de la section au sein de la DGAC
La section archives est sous la responsabilité du bureau de la logistique et des moyens généraux, lui-même intégré au service des affaires financières : c’est dire tout le poids hiérarchique dont elle dépend.
Les versements à Fontainebleau des archives historiques ont toujours été effectués et occupent environ 4000 mètres linéaires. En parallèle, la collecte auprès de chaque bureau permet d’archiver la même quantité d’archives, mais cette fois, intermédiaires. Ces dernières sont entreposées dans un dépôt de préarchivage entièrement sécurisé et équipé.
4. Le fonds DGAC
La DGAC compte environ 1000 agents en administration centrale. La majorité des agents sont des ingénieurs de l’aviation, donc des personnels techniques. Les archives sont donc à vocation essentiellement techniques.
Nous y trouvons parmi les exemples les plus représentatifs :
– l’ensemble du programme CONCORDE ;
– la gestation et l’exécution du programme AIRBUS ;
– la politique de transport aérien, les statistiques de trafic ;
– les relations avec les compagnies aériennes ;
– les autorisations d’ouverture de ligne aérienne ;
– l’infrastructure aéroportuaire occupe un bon métrage linéaire à Fontainebleau puisque la gestion des aéroports civils ou militaires est prise en charge depuis 1946 par la DGAC ;
– les accidents d’avions sont versés régulièrement par le bureau enquêtes-accidents, qui dépend directement du ministère de l’Equipement mais dont l’interlocuteur a toujours été la section archives de la DGAC.
Les archives couvrent la période allant de 1946 à nos jours, avec quelques documents antérieurs, mais il faut savoir que de nombreux documents de l’aviation civile ont disparu lors du transfert à Bordeaux pendant la guerre des archives du service des ports aériens ou du service des télécommunications et de la signalisation.
5. Les priorités de la section archives
Deux atouts permettent une prise en charge des archives au plus près de leur production :
– la proximité de la section auprès des ingénieurs : cela a suscité au fil des années une véritable relation de confiance. Administration relativement modeste par rapport à son ministère de tutelle (Equipement), la présence d’une section archives permanente et locale est une véritable force de « persuasion » pour les services versants et les archives sont versées dès leur fin d’utilisation courante par les bureaux, c’est dire que les derniers versements contiennent des archives millésimées 2000 ;
– la possibilité d’accueillir les archives intermédiaires dans un local de préarchivage sans hésitation et les archives historiques en attente de versement à Fontainebleau ; ce local est entièrement équipé de 5000 mètres linéaires de rayonnages métalliques fixes, avec alarme intrusion et incendie.
Il faut aussi souligner la réelle cohésion entre les agents de la section, avec l’assurance du retour rapide des demandes de communication de dossiers ; et ce « bon esprit » déteint dans les relations excellentes avec les bureaux et services de notre administration centrale pour lesquels la section archives est garante de la bonne conservation de leur histoire, histoire en permanente évolution et totalement soumise aux avancées technologiques...
La section travaille actuellement sur la rédaction d’un état des versements ; en effet, les archives de la DGAC sont peu connues et les chercheurs sont en très grande majorité des spécialistes de l’histoire de l’aéronautique.
Si d’un point de vue pragmatique, la proximité de la section archives auprès de services versants à vocation majoritairement technique est essentielle pour la collecte, d’un point de vue plus scientifique, les ingénieurs sont acquis aux versements d’archives garants de la préservation des connaissances.
En revanche, il est beaucoup plus difficile de leur faire admettre qu’un chercheur peut être amené à avoir besoin de leur témoignage ou de leur connaissance pour compléter les sources archivistiques écrites. C’est donc aussi à cet aspect « relationnel » que la section est sensible pour valoriser des archives peu connues du public et faire le lien entre historiens et ingénieurs.
La qualité des archives historiques peut aussi dépendre de la prise de conscience qu’ont les personnels de la DGAC de l’intérêt de l’histoire de leur administration.
2001