Cette somme universitaire constitue une ressource incontournable pour les historiens modernistes souhaitant étudier l’histoire sociale et les actions de bienfaisance dans le Blaisois sous l’Ancien Régime.
Cette thèse originale, soutenue par Jeannine Lemoine pour obtenir le diplôme d’archiviste paléographe (promotion 1943 à l’École nationale des chartes), n’a jamais été publiée. Seule la position de la thèse a été imprimée en 1943 par Daupeley-Gouverneur, imprimeur à Nogent-le-Rotrou, sous la forme d’un petit volume paginé de quelques pages seulement. Aussi, ni la bibliothèque de l’École des chartes ni les Archives nationales ne détiennent cette thèse. L’unique exemplaire est donc conservé à Blois, au sein de la bibliothèque des Archives départementales, à quelques encablures seulement du petit village de Suèvres où elle a été rédigée par l’auteure et conservée jusqu’à ce jour par ses descendants.
Lors du don de cette thèse aux Archives départementales de Loir-et-Cher, le petit-fils de Jeannine Lemoine n’a pas manqué de rappeler que sa grand-mère l’avait rédigée en 1942, alors même que Blois, comme une large partie de la France, se trouvait en zone occupée. Aussi, Jeannine Lemoine prenait elle son vélo de Suèvres, avec tous les risques que cela comportait à l’époque, pour se rendre aux archives de Blois afin d’aller consulter les sources qui allaient lui permettre d’écrire sa thèse. L’anecdote est très émouvante puisqu’elle illustre parfaitement la passerelle étroite entre la petite et la grande histoire.
Le don de ce document aux Archives départementales sonne comme un retour aux sources.
Après la guerre, Jeannine Lemoine a été bibliothécaire de la sous-commission des livres de la Commission de récupération artistique (1946-1950), puis bibliothécaire à la Bibliothèque nationale (1951). Elle est décédée centenaire en décembre 2017, à La Chaussé-Saint-Victor, près de Blois.