Son titre complet, Dictionnaire de la Langue Bretonne, où l’on voit son antiquité, son affinité avec les anciennes langues, l’explication de plusieurs passages de l’Écriture Sainte, et des auteurs profanes, avec l’étymologie de plusieurs mots des autres langues donne une vision générale du contenu de l’ouvrage. L’auteur, Dom Louis Le Pelletier (1663, Le Mans – 1733, Landévennec), est un prêtre bénédictin de la congrégation de Saint-Maur qui a passé la plus grande partie de sa vie en Bretagne.
L’exemplaire de son dictionnaire présenté ici est relié en veau marbré et doré aux armes de la duchesse Anne de Bretagne : « Parti d’azur à trois fleurs de lys et d’hermines ». Sur la première page, se trouve une gravure signée F. Ertinger : il pourrait s’agir du graveur à l’eau forte François ou Frantz Ertinger (1640-1710). Cet en-tête est souvent utilisé dans les ouvrages publiés au XVIIIe siècle en Bretagne. Il représente la puissance de la province bretonne par la mise en avant de ses armoiries. Celles-ci sont soutenues par deux grands lions symbolisant le pouvoir et surmontées d’un heaume dont le cimier est un lion assis. L’ensemble s’insère dans un décor militaire composé de multiples objets, comme un faisceau représentant le pouvoir (des bannières), la marine (ancre) et les arts de la guerre (des armes).
Ce dictionnaire est un témoin de l’état de la langue bretonne au XVIIIe siècle.