Le dernier poilu, Lazare Ponticelli, disparaît le 12 mars 2008. Jean-Marie Bockel, alors secrétaire d’État aux Anciens Combattants, évoque un « passage de la mémoire à l’histoire ». La commémoration sans précédent à laquelle a donné lieu le centenaire de la Grande Guerre s’est traduite par une floraison d’initiatives des services d’archives, elle aussi sans précédent, tant au niveau national que territorial, ainsi qu’à l’étranger. À la diversité d’horizons des contributeurs de ce numéro répond celle des thématiques abordées : outre la participation aux manifestations et grands projets nationaux, les articles évoquent l’articulation de la commémoration avec les enjeux locaux, où médiation et mise en valeur des fonds tiennent une place de premier choix, avec des initiatives innovantes telles que serious game, études de publics, indexation participative et partenariats parfois originaux avec des structures publiques et privées.
Les archives ont acquis, plus que jamais durant ce cycle commémoratif, une dimension civique de première importance. Des expériences qui pourraient devenir fondatrices ?
Ce numéro a été coordonné par Louis Faivre d’Arcier (directeur des Archives municipales de Lyon), Odile Gaultier-Voituriez (responsable de la coordination archivistique et documentaire du CEVIPOF et du CHSP à Sciences Po), Brigitte Guigueno (chargée de la politique des publics au Service interministériel des Archives de France), Élisabeth Verry (directrice des Archives départementales de Maine-et-Loire) et Laurent Veyssière (directeur général adjoint de la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale jusqu’au 30 octobre 2019).
SOMMAIRE
– Avant-propos, par Louis FAIVRE D’ARCIER, Odile GAULTIER-VOITURIEZ, Brigitte GUIGUENO, Élisabeth VERRY et Laurent VEYSSIÈRE
– Le Centenaire et les Archives, par Antoine PROST
– Quel bilan scientifique pour les services d’archives ? Une analyse à travers les expositions organisées de 2014 à 2018, par Benjamin GILLES
Des projets fédérateurs
La Grande Collecte
– La Grande Collecte 1914-1918 : aux sources de la mémoire familiale de la Grande Guerre, par Laurent VEYSSIÈRE
– Médiation de la collecte : nouvelle sémantique, par Emmanuelle COMBET
– La Grande Collecte 1914-1918 aux Archives départementales de l’Hérault, ou comment renouveler les sources pour une histoire intime et personnelle de la Grande Guerre, par Julien DUVAUX
– La Grande Collecte 1914-1918 vue de l’intérieur : pourquoi s’adresser à un service d’archives ?, par Jasmine TILLAM
Des projets numériques et collaboratifs
– Le Grand Mémorial
Introduction, par Laurent VEYSSIÈRE
La numérisation des matricules de la Grande Guerre aux Archives départementales du Doubs, par Nathalie ROGEAUX
Les Archives départementales de la Guadeloupe dans le Grand Mémorial, par Benoît JULLIEN
Participation des Archives départementales de la Marne au Grand Mémorial, par Isabelle HOMER
– Le projet participatif Testaments de poilus : entre programme scientifique et opération de médiation, par Pauline CHARBONNIER, Mélisa LOCATELLI et Christine NOUGARET
– « 1 jour-1 poilu », une épopée commémorative citoyenne (2013-2018), par Jean-Michel GILOT
L’implication des territoires
Des pays et départements du front…
– Le Grand Centenaire 14-18 en Belgique, par Laurence VAN YPERSELE
– Au service de la mémoire de la Grande Guerre, les Archives départementales du Pas-de-Calais, par Marina HERMANT et Lionel GALLOIS
– Les écoles normales de Douai et la Grande Guerre, par Adrien FLAMME
– Les Archives départementales du Bas-Rhin face à l’« impossible mémoire » de la Grande Guerre en Alsace, par Anne-Lise DEPOIL et Marie-Ange DUVIGNACQ
… à ceux de l’arrière
– Du devoir de mémoire au pari sensible, par Maximillian CARTER
– Une année de centenaire dans les Bouches-du-Rhône, par Chloé LESSCHAEVE et Vivien BARRO
– Commémorer la Grande Guerre dans un département de l’arrière : 14-18 dans l’Eure, à la lumière des archives publiques et de parcours individuels, par Ludivine PONTE
– Être reconnaissant après la Grande Guerre : le rôle scientifique et culturel des Archives départementales de la Haute-Savoie, par Julien COPPIER et Hélène MAURIN
– Les monuments aux morts de la Grande Guerre dans les communes du Rhône et de la métropole de Lyon, par Céline CADIEU-DUMONT
– La mémoire dans une ville de l’arrière : le rôle des Archives municipales de Lyon, par Louis FAIVRE D’ARCIER
– L’expérience du centenaire de la Grande Guerre aux Archives municipales d’Eaubonne, par Stéphanie PERRIN
– Commémorer la Première Guerre mondiale : placer la structure au cœur du dispositif, par Luc-André BIARNAIS
La participation des grandes institutions
– Le centenaire de la Première Guerre mondiale au Service historique de la Défense, par Pierre CHANCEREL et Bertrand FONCK
– Le centenaire de 1914 à l’Assemblée nationale : « parlementarisme de guerre » et mémoire du député engagé pour la défense de la patrie, par Vincent TOCANNE et Marc BÉCLÈRE
– Une grande école dans les commémorations de la Grande Guerre, par Olivier AZZOLA
– « Les banques dans la Grande Guerre. Archives inédites » : retour sur une expérience interbancaire, par Cathy DRÉVILLON et Pascal PÉNOT
La dimension pédagogique
– Pédagogie et Grande Guerre : l’implication sans précédent des services d’archives, par Brigitte GUIGUENO
– Accompagner les classes au concours « Les petits artistes de la mémoire, le regard des enfants sur la Grande Guerre », par Élise DOSQUET
– Brest à l’heure américaine, par Xavier LAUBIE
– Serious game Gueule d’Ange : quels publics et quels impacts ?, par Mathilde DEUVE
RÉSUMÉS DES ARTICLES
– Avant-propos, par Louis FAIVRE D’ARCIER, Odile GAULTIER-VOITURIEZ, Brigitte GUIGUENO, Élisabeth VERRY et Laurent VEYSSIÈRE
– Le Centenaire et les Archives, par Antoine PROST
La Grande Guerre n’a cessé de renforcer sa présence dans notre société depuis les années 1970-1980. À côté des livres et des films, une mémoire souterraine de la guerre s’est développée sur le web, avec de nombreux sites et des sources mises en ligne où beaucoup ont puisé pour enrichir leur mémoire familiale. Dans ce contexte, la commémoration a pris une grande ampleur, qu’il s’agisse des responsables des manifestations ou de leurs formes, très diverses. Les commémorations locales l’emportent, et parmi elles, les expositions. Les Archives leur ont apporté une contribution de première importance. Elles ont ainsi fait converger les mémoires, les ont nourries d’histoire, et conforté une mémoire nationale de souffrances et de deuil.
– Quel bilan scientifique pour les services d’archives ? Une analyse à travers les expositions organisées de 2014 à 2018, par Benjamin GILLES
La numérisation des registres matriculaires, la participation à la Grande Collecte ou le Grand Mémorial apparaissent comme les projets les plus représentatifs de l’investissement des archives dans le centenaire de la Première Guerre mondiale. Mais l’action de ces services a été beaucoup plus large et soutenue que ces projets phares. De 2013 à 2018, les établissements ont diffusé auprès de leurs usagers une histoire du conflit à partir de leurs fonds documentaires. La durée inédite de la commémoration a influé sur l’engagement des archives. Beaucoup d’actions se sont concentrées sur le début et la fin du Centenaire. Des territoires de la mémoire de la Grande Guerre se sont également dessinés. La majorité des services ont fait le choix d’organiser des manifestations au début et à la fin de la commémoration ; les expositions ont été le type de manifestation culturelle et scientifique privilégié. Celles organisées par les Archives départementales et municipales ont insisté sur la dimension locale du conflit et se sont appuyées sur l’historiographie la plus récente. La fréquentation de ces expositions et les consultations des ressources mises en ligne témoignent du rôle central des archives dans la transmission de l’histoire et de la mémoire de la Grande Guerre.
Des projets fédérateurs
La Grande Collecte
– La Grande Collecte 1914-1918 : aux sources de la mémoire familiale de la Grande Guerre, par Laurent VEYSSIÈRE
Les trois éditions de la Grande Collecte qui se sont déroulées en 2013, 2014 et 2018 ont confirmé la relation intense qu’entretiennent les Français avec la Première Guerre mondiale. Ils se sont déplacés en grand nombre dans les services d’archives et bibliothèques qui participaient à l’opération, souvent avec une émotion perceptible, pour montrer, donner ou déposer, numériser leurs archives familiales qui avaient attendu un siècle pour réapparaître. Si ces documents ne révolutionnent pas l’histoire de la Grande Guerre, ils complètent les fonds publics déjà conservés et apportent aux historiens un éclairage nouveau. La Grande Collecte a démontré également que les Français souhaitaient participer à l’écriture de l’histoire en mettant à disposition leurs archives familiales, parfois les plus intimes, mais aussi de contribuer à l’enrichissement du patrimoine national. Les deux premières éditions ont permis aux services publics de recueillir 1 700 fonds et de numériser 325 000 documents. Ce succès a contribué à l’instauration par le ministère de la Culture de nouvelles grandes collectes portant sur d’autres sujets.
– Médiation de la collecte : nouvelle sémantique, par Emmanuelle COMBET
Depuis 2013, les Archives départementales de la Savoie participent à plusieurs campagnes de collecte dans le cadre des commémorations du Centenaire. Pendant cinq ans, le service a accueilli 175 familles et numérisé des milliers de documents. Ceux-ci, majoritairement composés de photographies, de cartes postales, de correspondances et de carnets donnent naissance à une collection de fichiers numériques sur la thématique. Ce réservoir d’images nous a permis d’envisager une médiation multiforme programmée sur un temps long. Ainsi entre 2013 et 2020, nous avons développé une offre de médiation éclectique et de nouvelles méthodes de travail en matière de communication. De l’exposition classique aux lectures d’archives décalées, en passant par la médiation numérique, cette offre culturelle propose une valorisation multiple des sources à la fois publiques et privées. À cette occasion, nous avons pris conscience de l’importance de ces collectes sur la compréhension de la période et l’écriture de l’histoire. En effet, face aux lacunes et aux manques constatés dans les fonds publics, les archives collectées sont apparues comme nécessaires, voire incontournables, sur certaines thématiques. Ce projet multiforme a donc permis de faire bouger les lignes tant en matière d’organisation de travail que dans la relation que nous envisagions avec un public bien différent de celui que nous pouvions rencontrer jusqu’à présent.
– La Grande Collecte 1914-1918 aux Archives départementales de l’Hérault, ou comment renouveler les sources pour une histoire intime et personnelle de la Grande Guerre, par Julien DUVAUX
Les Archives départementales de l’Hérault participent depuis novembre 2013 à la Grande Collecte 1914-1918, campagne européenne de collecte, de numérisation et de valorisation des fonds d’archives familiales relatifs à la Première Guerre mondiale. L’originalité de la participation des Archives départementales de l’Hérault est caractérisée par la numérisation intégrale des fonds de poilus les plus cohérents, qui sont ensuite minutieusement décrits, indexés et mis en ligne sur le site Internet des Archives départementales. En janvier 2020, ce sont ainsi près de deux cents fonds, soit plus de 56 000 images de carnets de guerre, lettres, photographies, qui sont ainsi mis à disposition des internautes, qu’ils soient chercheurs ou simples passionnés de 1914-1918, renouvelant de la sorte l’approche personnelle et intime du conflit.
– La Grande Collecte 1914-1918 vue de l’intérieur : pourquoi s’adresser à un service d’archives ?, par Jasmine TILLAM
Pourquoi, à la suite de messages diffusés à la télévision et dans la presse, les contributeurs ont-ils décidé de déposer leur mémoire familiale et de réclamer sa mise en ligne sur Internet, ceci en accordant toute leur confiance à un service public parfois inconnu ? Un double rôle paradoxal est dévolu aux archives, celui de lieu de « décharge » de mémoire et celui de lieu de valorisation et de publication de celle-ci. Nous avons pu constater une dimension honorifique du geste et deux motivations sous-jacentes : se débarrasser et cristalliser, en menant une réflexion sur l’émotionnalité du don d’archives et sa fonction « résurrectionniste » au sens que lui donnait Michelet. Cette situation a fait que l’archiviste s’est retrouvé partie prenante des cercles de deuil tels qu’ils sont définis par Jay Winter et Stéphane Audoin-Rouzeau.
Des projets numériques et collaboratifs
– Le Grand Mémorial
Introduction, par Laurent VEYSSIÈRE
La numérisation des matricules de la Grande Guerre aux Archives départementales du Doubs, par Nathalie ROGEAUX
Les Archives départementales de la Guadeloupe dans le Grand Mémorial, par Benoît JULLIEN
Participation des Archives départementales de la Marne au Grand Mémorial, par Isabelle HOMER
– Le projet participatif Testaments de poilus : entre programme scientifique et opération de médiation, par Pauline CHARBONNIER, Mélisa LOCATELLI et Christine NOUGARET
Un travail d’édition scientifique réalisé entre 2015 et mars 2017 par l’École nationale des chartes et les Archives nationales avait montré le grand intérêt, pour la recherche en histoire et la connaissance des soldats français de la Grande Guerre et de leur état d’esprit, des testaments de guerre olographes déposés au sein des minutes notariales. L’étude portait cependant seulement sur un échantillon de testaments, alors que le minutier central des notaires de Paris et chaque service départemental d’archives susceptibles de détenir d’autres documents de ce type. Le programme d’identification, de description, de numérisation et d’édition structurée en XML/TEI de ces testaments inédits ne pouvait être poursuivi sans des moyens humains et financiers supplémentaires. À l’initiative de l’université de Cergy-Pontoise, un partenariat s’est construit, associant notamment l’École nationale des chartes, les Archives nationales et les Archives départementales des Yvelines, qui avaient par ailleurs lancé plusieurs opérations participatives dans le cadre des commémorations de la Grande Guerre. Les partenaires ont parié que des bénévoles du grand public pourraient produire ensemble l’édition scientifique structurée des testaments, après que ceux-ci auraient été identifiés en salle de lecture par d’autres bénévoles accompagnés par les archivistes. Pour cela une plateforme web de transcription collaborative qui soit capable de guider les bénévoles dans leur travail sans renoncer aux exigences du travail scientifique d’édition en TEI a été conçue. L’équipe projet s’est engagée dans des processus d’accompagnement des bénévoles qui dépassent le strict cadre du contrôle de qualité des transcriptions sur la plateforme, et qui prennent la forme de rencontres, d’ateliers et d’échanges divers, sources de nouveaux liens.
– « 1 jour-1 poilu », une épopée commémorative citoyenne (2013-2018), par Jean-Michel GILOT
Lancé sur les réseaux sociaux à la veille du Centenaire dans le but de relever un défi colossal – l’indexation intégrale du fichier des soldats morts pour la France de la Première Guerre mondiale à l’horizon du 11 novembre 2018 –, le projet « 1 jour-1 poilu » a construit progressivement son succès par la mise en œuvre de dispositifs innovants permettant de susciter l’intérêt des médias et de mobiliser une communauté mue par un engagement exceptionnel au service de la mémoire et de l’histoire. Tout en contribuant à l’édification d’un immense mémorial numérique désormais ouvert aux investigations des chercheurs, il a permis d’instituer tout au long du Centenaire une forme de commémoration citoyenne permanente qui pourrait bien constituer un fait inédit dans l’histoire.
L’implication des territoires
Des pays et départements du front…
– Le Grand Centenaire 14-18 en Belgique, par Laurence VAN YPERSELE
Les commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale suscitent un retour de la mémoire collective en Belgique, comme ailleurs, qui n’est pas seulement orchestré par un battage médiatique sans précédent. En effet, l’ampleur des commémorations a dépassé toutes les prévisions. Dans cet article, on envisagera ces commémorations à la fois au plan politique, cognitif et commercial tant en Flandre qu’en Wallonie et à Bruxelles. On verra que si les intentions politiques en Flandre et en Wallonie étaient clairement différentes, voire en tension, les attentes du public, qu’il soit du nord ou du sud du pays, l’étaient beaucoup moins. Enfin, on interrogera la place que les historiens ont pu avoir dans la préparation de ces commémorations.
– Au service de la mémoire de la Grande Guerre, les Archives départementales du Pas-de-Calais, par Marina HERMANT et Lionel GALLOIS
Par une délibération du 24 juin 2013, le conseil général du Pas-de-Calais a déterminé le cadre de son engagement pour les commémorations de la Première Guerre mondiale et en a confié la coordination et le suivi aux Archives départementales, en lien étroit avec les autres directions concernées. Il a participé, dès 2008, aux programmes européens chargés d’y préparer au mieux les territoires : portés par des acteurs du tourisme et de la culture, ceux-ci ont donné lieu à la conception d’études, d’expositions et d’outils touristiques multilingues. Le département a soutenu activement les projets structurants portés par la région, les collectivités ou certaines associations ; il a aussi souhaité favoriser l’émergence des initiatives locales, en lançant deux appels à projets, en 2015 et 2017, qui ont permis la réalisation d’expositions et de programmations culturelles communales ou intercommunales, ont aidé à la création ou à la diffusion de spectacles vivants comme à l’organisation de manifestations sportives à visée mémorielle. Les Archives ont aussi donné naissance, seules ou en partenariat, à cinq nouvelles expositions consacrées à la Première Guerre mondiale, avec comme principaux objectifs l’accessibilité du contenu à tous les publics et leur itinérance sur l’ensemble du département. Le Centenaire a également permis de renouveler l’intérêt des enseignants pour l’usage des archives en classe, et d’accroître ainsi le nombre des élèves reçus. Le « cœur de métier », lui-même, a été fortement impacté par les commémorations, qu’il s’agisse de la collecte d’archives privées (y compris dans le cadre des opérations nationales ou régionales de Grande Collecte dématérialisée), du classement des archives des organismes temporaires de la Première Guerre mondiale (1 951 mètres linéaires traités), de la numérisation et de l’indexation des registres matricules, ou de la publication de « Chroniques de la Grande Guerre » sur le site Internet des Archives départementales (548 articles). La plantation d’arbres de la paix, dans les 158 collèges et certains bâtiments départementaux, a enfin accompagné le centenaire de la fin des combats et de l’armistice. L’implication des Archives départementales dans la politique volontariste mémorielle du département a ainsi été particulièrement fructueuse, y compris pour ses missions obligatoires, en leur apportant une réelle visibilité auprès du grand public. S’appuyant sur cette expérience de cinq années, le département développe aujourd’hui l’axe ainsi défini, en confiant aux Archives la coordination des commémorations du centenaire de la convention franco-polonaise d’émigration et d’immigration, signée à Varsovie le 3 septembre 1919.
– Les écoles normales de Douai et la Grande Guerre, par Adrien FLAMME
Le service d’archives de l’université de Lille (INSPE, académie de Lille – Hauts-de-France) conserve les documents des établissements qui ont formé les enseignants dans le Nord et le Pas-de-Calais depuis près de deux siècles. Toutes ces archives sont aujourd’hui classées, ce qui permet de mener des actions de valorisation. Le site de formation de Douai est très ancien : son histoire débute avec la création de l’école normale d’instituteurs en 1834. Afin de valoriser son histoire, une exposition a été imaginée sur le thème de la Grande Guerre par le service d’archives et la bibliothèque universitaire (Douai). Toutefois, les organisateurs n’ont pas souhaité proposer une simple exposition sur le conflit : ils voulaient évoquer l’histoire des écoles normales au cours de cette période. Ils ont voulu rendre l’exposition accessible à tous les âges et accueillir des classes d’école primaire. La visite des enfants répond à la volonté de donner des pistes pour l’étude de la Grande Guerre en classe. Pour le service d’archives, leur accueil était une activité inédite. L’exposition a été un succès et illustre la complémentarité des services participants à la manifestation. Pour le service d’archives, il s’agit d’une plus-value non négligeable car elle lui donne une meilleure visibilité.
– Les Archives départementales du Bas-Rhin face à l’« impossible mémoire » de la Grande Guerre en Alsace, par Anne-Lise DEPOIL et Marie-Ange DUVIGNACQ
En dépit du contexte historique et mémoriel particulier de l’Alsace, dont l’appartenance disputée, entre France et Allemagne, a complexifié, dès 1918, les discours tenus sur la Grande Guerre, les Archives du Bas-Rhin ont dès 2013 rejoint les commémorations françaises du Centenaire et participé aux initiatives nationales emblématiques qu’ont été les grandes collectes et le Grand Mémorial, tout en mettant en valeur des sources alsaciennes spécifiques – ainsi les Schul-chroniken, précieuses pour connaître la vie de l’arrière, systématiquement collectées et numérisées – ou peu utilisées dans le reste de la France, à l’image des dossiers d’anciens combattants, intégrés dans le Grand Mémorial en lieu et place des registres matricules. Le bilan des actions menées fait apparaître tant les spécificités locales, dont témoigne par exemple l’importante correspondance privée, en allemand, entrée dans les fonds lors des grandes collectes, que les points de convergence entre histoire régionale et histoire nationale. Si certains aspects des commémorations demeurent imparfaits ou appellent de nouveaux travaux, les Archives du Bas-Rhin ont, à leur échelle, contribué à la « fièvre mémorielle » nationale qui, loin d’épargner l’Alsace, a montré qu’il était aujourd’hui possible d’y commémorer de façon dépassionnée le premier conflit mondial.
… à ceux de l’arrière
– Du devoir de mémoire au pari sensible, par Maximillian CARTER
Les commémorations sont une prérogative de l’État et constituent l’outil principal du « devoir de mémoire ». Cette expression, passée dans le langage commun à partir des années 1950, renvoie à une forme d’obligation morale et à un exercice mémoriel dont la vocation est avant tout culturelle avant d’être scientifique. Afin d’incarner l’histoire et de compléter ce devoir de mémoire nécessaire mais parfois protocolaire et superficiel, il convient de proposer au public, et avec le public, un « travail de mémoire ». Pour ce faire, les services d’archives publics sont idéalement placés, grâce à leur proximité et leurs compétences scientifiques. Les Archives départementales de la Charente ont saisi l’occasion des commémorations du centenaire de la Grande Guerre pour continuer à explorer la dimension sensible et émotionnelle de l’archive sans pour autant faire de concession sur le contenu scientifique des actions proposées. Cette démarche permet en outre d’attirer et de susciter la curiosité d’un public non initié.
– Une année de centenaire dans les Bouches-du-Rhône, par Chloé LESSCHAEVE et Vivien BARRO
L’année 2018 a été un temps fort pour les Archives départementales des Bouches-du-Rhône, qui ont contribué à la mise en place, à la demande de la collectivité, d’un grand nombre d’actions visant à célébrer le centenaire de la signature de l’armistice, et plus largement la mémoire de la Grande Guerre. Les Archives ont ainsi travaillé en collaboration avec de multiples directions de la collectivité auxquelles elles ont apporté leurs ressources documentaires et leurs conseils scientifiques. Pour le service éducatif, cette année a été l’occasion de créer un atelier innovant qui a rencontré un véritable succès.
– Commémorer la Grande Guerre dans un département de l’arrière : 14-18 dans l’Eure, à la lumière des archives publiques et de parcours individuels, par Ludivine PONTE
Dans l’Eure, les commémorations de la Première Guerre mondiale se sont concrétisées, en 2014, par une exposition itinérante. Si la forme du projet n’avait en soi rien de particulièrement original, il fallait que le discours porté le soit : en effet, d’une part le contexte se prêtait à la multiplication des expositions, émissions de télévision, ouvrages sur le sujet et, d’autre part, une exposition avait déjà eu lieu en 2008. Plus prosaïquement, la question se posait de savoir ce que l’on pouvait dire d’un département de l’arrière pendant la guerre. Le dépouillement quasi systématique des séries d’archives publiques ainsi que, dans un second temps, des archives privées nous a fourni suffisamment de matière pour produire un discours enrichi par rapport à celui de 2008 et montrer que la vie à l’arrière avait pu être fortement touchée par les événements du front. Il nous a également permis d’approfondir notre connaissance des fonds et, à travers la mise en lumière de personnages ayant réellement existé, de mettre en avant la notion d’enquête, inhérente aux archives. Enfin, le projet s’est révélé être un important levier de cohésion de l’équipe.
– Être reconnaissant après la Grande Guerre : le rôle scientifique et culturel des Archives départementales de la Haute-Savoie, par Julien COPPIER et Hélène MAURIN
Dès le début de l’année 2013, le département de la Haute-Savoie s’est engagé dans la commémoration du centenaire de la Grande Guerre au titre de ses politiques culturelle, patrimoniale et mémorielle. Le département a particulièrement souhaité mettre en valeur la mémoire écrite de la Première Guerre mondiale, à travers ses archives départementales. Plusieurs projets d’aide à la recherche, de mise à disposition de sources, de publications et d’exposition ont vu le jour. Les actions menées par les Archives départementales à cette occasion correspondent à deux axes : soutenir la recherche et faire connaître l’histoire et le patrimoine écrit de la Haute-Savoie. Cet article se propose d’en dresser un bilan.
– Les monuments aux morts de la Grande Guerre dans les communes du Rhône et de la métropole de Lyon, par Céline CADIEU-DUMONT
Les monuments aux morts de la Première Guerre mondiale font pleinement partie du paysage urbain, au point qu’on en oublie parfois de les regarder ! À partir de l’inventaire réalisé par le service d’archives entre 2014 et 2018 dans les communes du Rhône et de la métropole de Lyon, nous proposons une lecture sous un angle artistique et symbolique. Qui sont les sculpteurs, marbriers, architectes qui les ont érigés ? Pourquoi le choix de tel emplacement, place publique ou cimetière ? Combien ont-ils coûté ? Pourquoi les communes ont-elles choisi un modèle sur catalogue plutôt qu’une œuvre originale d’un artiste lyonnais ou parisien ? Les sujets connexes sont nombreux, et notamment la question des enjeux de la mémoire entretenue par les cérémonies du 11 novembre ou notre capacité à transmettre aux jeunes générations le goût d’une paix durable.
– La mémoire dans une ville de l’arrière : le rôle des Archives municipales de Lyon, par Louis FAIVRE D’ARCIER
Commémorer le centenaire de la Première Guerre mondiale n’est pas un exercice facile dans une grande ville située loin des anciennes zones de combat. Les Archives municipales de Lyon ont déployé une large palette de moyens pour faire mémoire du conflit : des publications – papier, numériques et audiovisuelles –, des ateliers de médiation, deux expositions et des conférences. De cette expérience peuvent être tirés deux enseignements majeurs : l’intérêt du portage national de l’événement, qui permet d’innover localement, et la fécondité des partenariats, qui décuplent les moyens et la portée des projets.
– L’expérience du centenaire de la Grande Guerre aux Archives municipales d’Eaubonne, par Stéphanie PERRIN
Les Archives municipales d’Eaubonne ont activement participé aux commémorations du centenaire de la Grande Guerre à travers l’organisation d’expositions annuelles entre 2014 à 2018. Ces expositions comportaient un volet général présentant les événements de l’année commémorée et un volet local à travers la présentation de biographies de poilus eaubonnais. L’année de clôture a revêtu un caractère plus exceptionnel, avec l’accueil d’un module de l’exposition « De boue et de larmes » qui proposait aux visiteurs des vues stéréoscopiques de l’époque, ainsi qu’un film en 3D constitué à partir de ces clichés. Un autre point fort a été l’édition d’un livre qui reprenait l’ensemble des biographies présentées lors des cinq expositions, abondamment illustré de documents d’archives issus de nos fonds. Ces événements se sont accompagnés d’actions de médiation culturelle auprès de publics qui se sont révélés chaque année plus diversifiés : jeune public, scolaires, personnes âgées ou encore publics en difficulté, et d’actions de valorisation telles que l’organisation d’un spectacle de lecture de lettres. Nous revenons ici sur cette expérience, les partenariats qu’elle a permis de développer et les acquis en guise de compétences, de connaissance des fonds et de visibilité pour les Archives municipales.
– Commémorer la Première Guerre mondiale : placer la structure au cœur du dispositif, par Luc-André BIARNAIS
Les commémorations de la Première Guerre mondiale dans le diocèse de Gap ont mobilisé son service d’archives dès 2012. Le travail a commencé par une démarche collaborative en direction des partenaires de la province ecclésiastique de Marseille et a abouti à la publication numérique du Guide des sources ecclésiastiques sur la Première Guerre mondiale pour le Sud-Est de la France. Ce document avait alors une visée scientifique et de communication vers le grand public et les institutions. Ce guide a été abondamment utilisé, notamment pour la mise en place d’ateliers scolaires. Il a aussi été l’une des bases du montage d’une exposition à l’occasion du 11 novembre 2018. Celle-ci, d’abord destinée à la cathédrale de Gap, a été présentée sur l’ensemble du territoire du diocèse, c’est-à-dire le département des Hautes-Alpes. Un catalogue a également été publié, à la fois numériquement et sous format papier, réunissant le résultat des recherches et valorisant une partie du patrimoine du XXe siècle. Aujourd’hui, le travail autour de cette exposition et les classements intervenus depuis la publication du guide des sources permettraient d’enrichir celui-ci. Une collaboration avec les services diocésains de l’art sacré serait souhaitable.
La participation des grandes institutions
– Le centenaire de la Première Guerre mondiale au Service historique de la Défense, par Pierre CHANCEREL et Bertrand FONCK
Dépositaire de l’énorme production archivistique issue des institutions militaires de la Première Guerre mondiale, le Service historique de la Défense (SHD) a engagé durant le Centenaire de nombreux projets visant à faciliter l’accès à ces fonds, à encourager leur exploitation historique et à les faire connaître à un public élargi. Le bilan de ces actions fait ressortir la grande diversité des chantiers mis en œuvre et des manifestations organisées, reflets de l’organisation d’un service installé sur dix sites en France et chargé, outre ses fonctions premières de service d’archives du ministère des Armées, d’une riche bibliothèque, de collections de symbolique de défense et d’une mission d’études et de recherche en histoire militaire. Au-delà des conséquences très positives de ces réalisations en matière d’entrées par voie extraordinaire, de diffusion d’instruments de recherche, de mise en ligne de fonds numérisés ou d’opérations de valorisation, le Centenaire aura permis un renforcement de la coopération entre les différents centres et départements du service impliqués dans des projets transverses, ponctuels ou plus structurants. Vis-à-vis de l’extérieur, il a accru la visibilité du SHD et a suscité de nouveaux partenariats, contribuant au développement pérenne du rayonnement du service et de son action.
– Le centenaire de 1914 à l’Assemblée nationale : « parlementarisme de guerre » et mémoire du député engagé pour la défense de la patrie, par Vincent TOCANNE et Marc BÉCLÈRE
En 2014, l’Assemblée nationale a organisé pour le Centenaire une exposition sur le « parlementarisme de guerre » et la mémoire de l’engagement des députés pour la défense de la patrie. Présentée dans les salles attenantes à l’hémicycle et accessible au public de juillet à décembre, celle-ci a été conçue de manière essentiellement chronologique pour faire apparaître l’émergence du « parlementarisme de guerre » et le renforcement du contrôle parlementaire, de 1915 à 1917, afin de ne pas laisser les seuls généraux régler les questions d’ordre militaire au fur et à mesure que le conflit durait et que les parlementaires de retour du front faisaient part de leur expérience. Elle a rendu un hommage particulier aux seize députés morts pour la patrie. De part et d’autre, deux espaces ont été dédiés, l’un à Jaurès, le « martyr de la paix », et l’autre à Clemenceau, le « père de la victoire ». Par ailleurs, pour pérenniser « la mémoire de la mémoire », un dossier thématique, toujours accessible en ligne, a été créé sur le site Internet de l’Assemblée nationale. Il présente les principaux éléments de l’exposition, ainsi que de nombreux documents numérisés, en partenariat avec le Sénat, les Archives nationales et la Bibliothèque nationale de France.
– Une grande école dans les commémorations de la Grande Guerre, par Olivier AZZOLA
L’École polytechnique a formé trois des quatre généraux qui ont été à la tête de l’armée française au cours la Grande Guerre, et environ un quart de tous les généraux français du conflit. Environ 900 polytechniciens sont morts pour la France. Un siècle après ce conflit, l’identité de cette école est en pleine transformation par l’ouverture de nouveaux cycles de formations. Dans ce contexte, comment les différents acteurs en œuvre à l’École polytechnique (élèves, associations d’anciens, direction) ont-ils abordé les commémorations du Centenaire ? Le service d’archives a-t-il été sollicité et comment a-t-il été impacté ? Au travers de l’exemple des commémorations, nous nous interrogerons donc sur le positionnement des archives dans les questions de mémoire, d’histoire et d’identité.
– « Les banques dans la Grande Guerre. Archives inédites » : retour sur une expérience interbancaire, par Cathy DRÉVILLON et Pascal PÉNOT
En 2014, cinq établissements bancaires et le Service des archives économiques et financières se sont associés pour produire une exposition sur leur histoire et leur rôle durant la Première Guerre mondiale « Les banques dans la Grande Guerre. Archives inédites ». Comme l’indique son sous-titre, la coopération entre ces services d’archives a permis de mettre en valeur des documents qui n’auraient pour la plupart jamais trouvé l’occasion d’être exposés. Ce projet a également été mis en valeur dans les établissements partenaires et a contribué à la culture d’entreprise. Organisée autour de quatre grands thèmes (financer, s’adapter, s’entraider et se réinventer) l’exposition tendait à une approche globale de la question, du financement de l’économie en temps de guerre aux pertes humaines et matérielles des établissements en passant l’essor du travail des femmes et l’organisation de la solidarité envers les collaborateurs prisonniers de guerre. Elle a été inaugurée en janvier 2015 au ministère de l’Économie et des Finances et a ensuite tourné au sein des différents établissements partenaires et dans des lieux publics. La collaboration inaugurée par cette exposition a ensuite été poursuivie avec le projet « Des femmes qui comptent ».
La dimension pédagogique
– Pédagogie et Grande Guerre : l’implication sans précédent des services d’archives, par Brigitte GUIGUENO
Le centenaire de la Grande Guerre a donné lieu à un foisonnement d’initiatives pédagogiques sans précédent : ateliers, expositions, publications, spectacles, etc. Qu’elles soient in situ, en itinérance ou en ligne, les propositions des services d’archives ont suscité des réalisations multiformes par des élèves parfois impliqués au-delà du cercle scolaire et à l’aide de partenaires locaux ou transnationaux. L’immense réservoir de ressources qui a été créé demeurera exploitable, même si se pose déjà la question de la pérennité de certains outils numériques. Cette mobilisation constituera-t-elle une matrice pour poursuivre l’action pédagogique dans les années à venir ?
– Accompagner les classes au concours « Les petits artistes de la mémoire, le regard des enfants sur la Grande Guerre », par Élise DOSQUET
Dans le cadre des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale, les Archives municipales de Cormeilles-en-Parisis conçoivent en 2014 deux ateliers pédagogiques afin de faire découvrir aux élèves de CM2 le conflit d’un point de vue local. Le premier, « Sur les traces des soldats cormeillais », a pour but de retracer le parcours des soldats dont le nom figure sur le monument aux morts. Le second, « Le monument aux morts de ma commune », permet aux élèves de découvrir un élément du patrimoine local souvent ignoré en dehors des cérémonies officielles. L’archiviste et les associations d’anciens combattants s’associent peu à peu afin d’inciter les enseignants à participer au concours scolaire de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG), « Les petits artistes de la mémoire, le regard des enfants sur la Grande Guerre ». Six classes se sont lancées dans l’aventure depuis 2016 et ont pu bénéficier de l’accompagnement de l’archiviste tout au long de leur projet (documents, activités, visites, conseils, etc.). S’appuyant sur les ressources locales, notamment les fonds d’archives communaux, ce concours est un formidable outil de promotion des archives.
– Brest à l’heure américaine, par Xavier LAUBIE
Le Service historique de la Défense (SHD) de Brest s’est largement associé en 2017 aux événements commémoratifs de l’année 1917, qui a vu l’entrée des forces américaines dans le premier grand conflit mondial du XXe siècle. Cent ans après cet événement majeur, Brest a revécu durant toute l’année 2017 à l’heure américaine. Le SHD de Brest a ouvert toutes ses portes pour vivre à sa manière ce grand temps commémoratif.
– Serious game Gueule d’Ange : quels publics et quels impacts ?, par Mathilde DEUVE
Le conseil départemental des Yvelines s’est investi dès 2013 dans un ensemble de projets destinés à sensibiliser les Yvelinois aux ressources de cette période et à les faire participer à une écriture de l’histoire et de la mémoire collective. Gueule d’Ange est l’un des projets de ce programme porté par les Archives départementales des Yvelines. Accessible sur Internet, il s’agit d’une enquête au cours de laquelle le joueur se familiarise avec des typologies documentaires incontournables pour la recherche sur cette période et des ressources essentielles. Un concours annuel ouvert à tous est organisé autour du jeu pour mobiliser les publics sur un temps donné et relancer annuellement une communication autour de cet outil. Au terme des commémorations se pose la question de l’évaluation de ce serious game. Quels ont été les joueurs rassemblés au fil des années de commémorations ? Le jeu a-t-il vraiment permis de toucher de nouveaux publics ? Quels sont les impacts d’un tel projet, dont les effets inattendus auprès des publics, des partenaires, et en interne ? Quelles sont les préconisations à prévoir en amont pour l’évaluation pour ce type d’outil ?