La Gazette des archives n° 254 (2019-2)

Les Archives nationales, une refondation pour le XXIe siècle

Rédaction de la Gazette des archives   jeudi 11 juillet 2019
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Il aura fallu plus de vingt ans aux Archives natio­na­les pour accom­plir leur mue afin d’entrer plei­ne­ment dans le XXIe siècle. Des « 40 pro­po­si­tions pour les archi­ves de France » émises par Guy Braibant en 1996, elles ont, à leur niveau, retenu l’esprit : rendre les archi­ves plus riches, plus ouver­tes et mieux gérées.
Les grands chan­tiers d’aujourd’hui ne sont déjà plus ceux qui ont accom­pa­gné l’ins­tal­la­tion à Pierrefitte-sur-Seine. Du déploie­ment d’Adamant au réa­mé­na­ge­ment du qua­dri­la­tère pari­sien, de la recen­sion des com­pé­ten­ces nou­vel­les aux pre­miers pro­jets de scien­ces par­ti­ci­pa­ti­ves, de l’inté­gra­tion au web séman­ti­que aux expé­ri­men­ta­tions en matière de média­tion péda­go­gi­que, du trai­te­ment de fonds com­plexes aux pre­miers pro­jets de recher­che par­te­na­riaux, ce numéro thé­ma­ti­que de La Gazette des archi­ves témoi­gne du dyna­misme des agents à l’œuvre et ouvre le large éventail des pos­si­bles.
Utile contre­champ, deux contri­bu­tions des Archives dépar­te­men­ta­les rap­pel­lent que l’ini­tia­tive de chan­tiers inno­vants est lar­ge­ment par­ta­gée et que les Archives natio­na­les ne se ques­tion­nent et se cons­trui­sent que par l’échange cons­tant de pra­ti­ques avec le puis­sant réseau des archi­vis­tes fran­çais.

Ce numéro a été conjoin­te­ment coor­donné par Françoise Lemaire et Rosine Lheureux, char­gées de la mis­sion des par­te­na­riats scien­ti­fi­ques et des rela­tions inter­na­tio­na­les aux Archives natio­na­les.

SOMMAIRE

 Les Archives natio­na­les : une ins­ti­tu­tion en per­pé­tuel chan­ge­ment, par Françoise BANAT-BERGER

 Les com­pé­ten­ces nou­vel­les, les nou­vel­les mis­sions, par Nicolas HOUZELOT

Les grands chan­tiers des Archives natio­na­les

 L’archi­vis­ti­que en mode projet , par Béatrice HÉROLD

Les fonds

 La ges­tion des entrées aux Archives natio­na­les, par Delphine MASSET

 De Constance à ADAMANT, les archi­ves au cœur de la tran­si­tion numé­ri­que, par Isabelle PEREZ-BASTIÉ, Martine SIN BLIMA-BARRU et Thomas VAN DE WALLE

 Transformer les méta­don­nées des Archives natio­na­les en graphe de don­nées : enjeux et pre­miè­res réa­li­sa­tions, par Florence CLAVAUD

 Organiser un trans­fert massif de fonds d’archi­ves : une opé­ra­tion com­plexe mobi­li­sant toute une ins­ti­tu­tion, par Michel MASTROLILLO

 La réim­plan­ta­tion des fonds du dépar­te­ment du Moyen Âge et de l’Ancien Régime : une métho­do­lo­gie adap­tée à des fonds et à des locaux spé­ci­fi­ques, par Jean-François MOUFFLET

La conser­va­tion pré­ven­tive

 Environnement cli­ma­ti­que sur le site de Pierrefitte-sur-Seine, par Bruno BONANDRINI

 Le plan de sau­ve­garde des Archives natio­na­les : la ges­tion des res­sour­ces humai­nes, par Patricia COSTE et Michel THIBAULT

Les enjeux cultu­rels

 Le qua­dri­la­tère des Archives natio­na­les à Paris, un site his­to­ri­que en muta­tion, par Marc NÉBOT

 Être à la hau­teur de son poten­tiel ? Réflexion autour du projet scien­ti­fi­que, cultu­rel et éducatif des Archives natio­na­les, par Françoise LEMAIRE

 La fabri­que d’une expo­si­tion, Pierre FOURNIÉ et Régis LAPASIN

 Les archi­ves sont-elles plus qu’un conser­va­toire ?, par Thierry HECKMANN

Nouveaux regards, nou­vel­les pra­ti­ques : pren­dre à cœur la trans­mis­sion du patri­moine

La trans­pa­rence, l’ouver­ture

 Les archi­ves mixtes des per­son­na­li­tés poli­ti­ques : de la col­lecte à la valo­ri­sa­tion, par Samuel GIBIAT, avec la par­ti­ci­pa­tion d’Odile GAULTIER-VOITURIEZ

 La pro­tec­tion du secret de la défense natio­nale aux Archives natio­na­les : retour d’expé­rience sur quatre années de mise en œuvre, par Violaine CHALLÉAT-FONCK et Marion VEYSSIÈRE

La dif­fu­sion

 Exposer, consul­ter et… réu­ti­li­ser les res­sour­ces : un chan­ge­ment de para­digme, par Béatrice HÉROLD et Violette LÉVY

 L’inno­va­tion numé­ri­que : un cercle ver­tueux pour l’archi­vis­ti­que, par Marie-Françoise LIMON-BONNET, Jean-François MOUFFLET et Gaetano PIRAINO

 Les nou­veaux outils de la dif­fu­sion scien­ti­fi­que, par Claire BÉCHU et Pauline BERNI

La recher­che

 De la recher­che de par­te­na­riats scien­ti­fi­ques à la recher­che aux Archives natio­na­les : trans­for­mer l’essai ?, par Rosine LHEUREUX

 La science par­ti­ci­pa­tive sur les traces du foxing aux Archives natio­na­les, par Malalanirina Sylvia RAKOTONIRAINY, Patricia COSTE et Michel THIBAULT

Le déve­lop­pe­ment cultu­rel

 Le mécé­nat aux Archives natio­na­les, l’essor d’un outil pour finan­cer le patri­moine et créer du lien avec l’exté­rieur, par Grégory TEILLET

 Expérimentation, inno­va­tion et créa­tion : l’ADN du ser­vice éducatif ?, par Annick PEGEON et Gabrielle GROSCLAUDE

 La créa­tion artis­ti­que aux Archives natio­na­les : un espace d’expé­ri­men­ta­tion et de col­la­bo­ra­tions croi­sées pour un patri­moine vivant, par Anne ROUSSEAU

Conclusion

 Au miroir des ter­ri­toi­res, média­tion et inno­va­tion dans les ser­vi­ces dépar­te­men­taux d’archi­ves, Lydiane GUEIT-MONTCHAL


RÉSUMÉS DES ARTICLES

 Les Archives natio­na­les : une ins­ti­tu­tion en per­pé­tuel chan­ge­ment, par Françoise BANAT-BERGER

Créées sous la Révolution fran­çaise, les Archives natio­na­les ont connu, durant ces plus de deux siè­cles d’exis­tence, de nom­breu­ses trans­for­ma­tions depuis leur ins­tal­la­tion en 1808 dans l’hôtel de Soubise, tant en termes d’orga­ni­sa­tion, de mis­sions, de péri­mè­tres de la col­lecte, ou encore de sites, avec une recher­che d’espa­ces suf­fi­sants pour conser­ver les archi­ves, inin­ter­rom­pue depuis le début de leur exis­tence. Cependant, la grande trans­for­ma­tion struc­tu­relle de cette ins­ti­tu­tion date de sa cons­ti­tu­tion en ser­vice en com­pé­tence natio­nale en 2006. Elle date également, pour sa reconnais­sance en tant que grande ins­ti­tu­tion cultu­relle et archi­vis­ti­que, du projet Pierrefitte avec l’ouver­ture de son nou­veau centre en 2013. Toutefois, la trans­for­ma­tion ne s’est pas arrê­tée là, avec, d’une part, la fer­me­ture impré­vue d’un de ses sites (celui de Fontainebleau) et, d’autre part, les bou­le­ver­se­ments induits par le numé­ri­que, qui for­gent la nou­velle iden­tité de l’ins­ti­tu­tion.

 Les com­pé­ten­ces nou­vel­les, les nou­vel­les mis­sions, par Nicolas HOUZELOT

Face aux muta­tions de grande ampleur, les Archives natio­na­les ont dû adap­ter leur ges­tion des res­sour­ces humai­nes en pro­cé­dant soit à des recru­te­ments spé­ci­fi­ques, soit à des adap­ta­tions fortes des mis­sions jusqu’alors exer­cées. Les domai­nes concer­nés sont prin­ci­pa­le­ment les métiers sup­port en lien avec la main­te­nance des bâti­ments et les com­pé­ten­ces dans le champ du numé­ri­que.

Les grands chan­tiers des Archives natio­na­les

 L’archi­vis­ti­que en mode projet , par Béatrice HÉROLD

Le projet Pierrefitte, dirigé à partir de 2005 par Isabelle Neuschwander, direc­trice des Archives natio­na­les, fut le cadre d’une réflexion scien­ti­fi­que et pros­pec­tive sur les thé­ma­ti­ques majeu­res visant à moder­ni­ser l’ins­ti­tu­tion, selon une méthode par­ti­ci­pa­tive et ouverte qui place l’usager au centre des atten­tions et qui est sur­tout orien­tée par les prin­ci­pes de réta­blis­se­ment de la chaîne archi­vis­ti­que et du res­pect des fonds. Il a cons­ti­tué le cadre de réa­li­sa­tion des chan­tiers struc­tu­rants (bâti­ment, fonds, sys­tème d’infor­ma­tion, déma­té­ria­li­sa­tion des ins­tru­ments de recher­che), pré­sen­tés ci-après.


Les fonds

 La ges­tion des entrées aux Archives natio­na­les, par Delphine MASSET

Pour pren­dre en charge des ver­se­ments annuel­le­ment mas­sifs (plus de vingt-huit kilo­mè­tres linéai­res en cinq ans), les Archives natio­na­les se sont dotées d’un ser­vice des entrées-régie des fonds (SERF), rat­ta­ché au dépar­te­ment de la conser­va­tion et chargé de la récep­tion logis­ti­que des entrées, de la ges­tion des maga­sins de conser­va­tion et du suivi du réco­le­ment géné­ral infor­ma­tisé. Cette équipe dédiée et spé­cia­li­sée, experte des normes de conser­va­tion et de mani­pu­la­tion et formée à la régie des fonds (tra­ça­bi­lité des fonds, prin­ci­pes de ran­ge­ment sur les rayon­na­ges, signa­lé­ti­ques dans les maga­sins) offre un gain d’effi­ca­cité et de qua­lité garan­tis­sant l’homo­gé­néité des pra­ti­ques et des usages, sur une chaîne opé­ra­toire qui asso­cie de nom­breux acteurs.

 De Constance à ADAMANT, les archi­ves au cœur de la tran­si­tion numé­ri­que, par Isabelle PÉREZ-BASTIÉ, Martine SIN BLIMA-BARRU et Thomas VAN DE WALLE

Les Archives natio­na­les trai­tent des archi­ves nati­ve­ment électroniques depuis les années 1980, grâce aux métho­do­lo­gies mises en place dans le cadre du ser­vice Constance. Lancé en 2015, le projet ADAMANT a pour objec­tif de doter les Archives natio­na­les des moyens néces­sai­res pour col­lec­ter, conser­ver et donner accès aux archi­ves nati­ve­ment numé­ri­ques. Au-delà des enjeux tech­ni­ques, ce projet est mené dans une démar­che de trans­for­ma­tion des Archives natio­na­les, pour leur per­met­tre de mieux gérer les archi­ves numé­ri­ques, mais aussi pour adap­ter leur orga­ni­sa­tion et leur logi­que de tra­vail à l’ère du numé­ri­que. Cette démar­che passe par la mise en œuvre de nom­breux dis­po­si­tifs asso­ciant les archi­vis­tes des Archives natio­na­les et des Archives de France, qui évoluent en fonc­tion de l’avan­ce­ment du projet ADAMANT, mais qui pla­cent tou­jours les archi­ves au centre des réflexions et des actions menées.

 Transformer les méta­don­nées des Archives natio­na­les en graphe de don­nées : enjeux et pre­miè­res réa­li­sa­tions, par Florence CLAVAUD

Les Archives natio­na­les ont engagé tout récem­ment une réflexion visant à fixer les lignes direc­tri­ces de l’évolution de leur sys­tème d’infor­ma­tion, au cœur duquel se trouve le SI archi­vis­ti­que (SIA). Il est indis­pen­sa­ble de réflé­chir à la place que pour­raient y avoir les tech­no­lo­gies séman­ti­ques. La mis­sion réfé­ren­tiels a com­mencé à tra­vailler sur ce sujet en 2014. Pour les méta­don­nées archi­vis­ti­ques qui sont pro­dui­tes par l’ins­ti­tu­tion (actuel­le­ment des ins­tru­ments de recher­che, les noti­ces d’auto­rité du réfé­ren­tiel des pro­duc­teurs et des voca­bu­lai­res d’indexa­tion), ce qu’il faut viser, c’est une repré­sen­ta­tion en graphe, plus claire et plus com­plète, plei­ne­ment contex­tua­li­sée, de la réa­lité archi­vis­ti­que dans sa com­plexité, et une plus grande exploi­ta­bi­lité. Il convient tout d’abord d’élaborer un modèle concep­tuel global pour ces méta­don­nées, qui soit centré sur les enti­tés concer­nées. Le stan­dard inter­na­tio­nal Records In Contexts (RiC) en cours d’élaboration par le Conseil inter­na­tio­nal des Archives en sera la base. Afin d’élaborer ce modèle et de pré­fi­gu­rer ces trans­for­ma­tions, la mis­sion réfé­ren­tiels mène hors du SIA, en col­la­bo­ra­tion avec d’autres ser­vi­ces et avec des par­te­nai­res exté­rieurs, diver­ses opé­ra­tions de séman­ti­sa­tion, de la preuve de concept au conver­tis­seur RDF indus­triel, en uti­li­sant l’onto­lo­gie RiC-O comme onto­lo­gie de réfé­rence. Elle a également com­mencé à enri­chir, à nor­ma­li­ser et à conver­tir en RDF les réfé­ren­tiels et voca­bu­lai­res, qui devraient jouer un rôle essen­tiel à l’avenir. Finalement, quel­les que soient les déci­sions prises sur la future archi­tec­ture tech­ni­que du SIA et sur la place du futur graphe de don­nées, les tra­vaux enga­gés per­met­tront d’amé­lio­rer la qua­lité des méta­don­nées.

 Organiser un trans­fert massif de fonds d’archi­ves : une opé­ra­tion com­plexe mobi­li­sant toute une ins­ti­tu­tion, par Michel MASTROLILLO

Due à un sinis­tre, la fer­me­ture du site de Fontainebleau, annon­cée en juin 2016, a conduit à la mise en place, en mode projet, d’une équipe de restruc­tu­ra­tion dédiée d’une quin­zaine d’agents, assis­tés d’une experte scien­ti­fi­que et d’un expert tech­ni­que. Les chan­tiers ont été menés dans un envi­ron­ne­ment très contraint (dan­ge­ro­sité des bâti­ments) : réco­le­ment et bilan sani­taire de tous les fonds, fichier d’extrac­tion et de réin­té­gra­tion, mise à jour des outils de ges­tion, démé­na­ge­ments en deux vagues. Une inon­da­tion, sur­ve­nue en juillet 2015, a conduit à orga­ni­ser une opé­ra­tion excep­tion­nelle de déconta­mi­na­tion au rayon gamma. À Pierrefitte-sur-Seine, cela a avancé le lan­ce­ment de l’amé­na­ge­ment « du dif­féré », d’une capa­cité de sto­ckage de 108 kilo­mè­tres linéai­res.

 La réim­plan­ta­tion des fonds du dépar­te­ment du Moyen Âge et de l’Ancien Régime : une métho­do­lo­gie adap­tée à des fonds et à des locaux spé­ci­fi­ques, par Jean-François MOUFFLET

Le trans­fert des archi­ves pos­té­rieu­res à la Révolution fran­çaise vers le site de Pierrefitte-sur-Seine a libéré des espa­ces dans les Grands Dépôts Louis-Philippe et Napoléon III. Cette place donne l’oppor­tu­nité de regrou­per les fonds d’Ancien Régime, actuel­le­ment répar­tis en dif­fé­rents endroits du qua­dri­la­tère dont cer­tains n’offrent pas de bonnes condi­tions de conser­va­tion. Il faut également pro­fi­ter de cette redis­tri­bu­tion des archi­ves ancien­nes pour amé­lio­rer leur condi­tion­ne­ment (boîtes trop étroites ou ina­dap­tées). Un rap­port sur le redé­ploie­ment des fonds anciens a exposé les choix de réim­plan­ta­tion, guidés à la fois par des consi­dé­ra­tions his­to­ri­ques mais aussi pra­ti­ques. La place dis­po­ni­ble n’étant pas non plus exten­si­ble, il fal­lait que les pro­jec­tions soient les plus pré­ci­ses pos­si­ble. Des outils spé­ci­fi­ques ont été élaborés pour déter­mi­ner l’ampleur de l’accrois­se­ment des séries après recondi­tion­ne­ment, puis pour cal­cu­ler la place mobi­li­sée dans les tra­vées. Cette pro­jec­tion était rendue dif­fi­cile par l’hété­ro­gé­néité des arti­cles, mais aussi des espa­ces. Néanmoins, la pro­jec­tion des séries, cal­cu­lée arti­cle par arti­cle, travée par travée, bien que longue, a été jugée suf­fi­sam­ment pré­cise, tout en per­met­tant d’amé­lio­rer la qua­lité des don­nées du réco­le­ment.

La conser­va­tion pré­ven­tive

 Environnement cli­ma­ti­que sur le site de Pierrefitte-sur-Seine, par Bruno BONANDRINI

Ce projet, du point de vue du trai­te­ment cli­ma­ti­que, marque une évolution impor­tante dans le monde des archi­ves. Il est arrivé à une période où la notion de déve­lop­pe­ment dura­ble com­men­çait à deve­nir un objec­tif impor­tant. Les stra­té­gies adop­tées ont permis une économie d’énergie de plus de 50 %, sans rien céder sur la qua­lité de conser­va­tion mais en chan­geant pro­fon­dé­ment les cri­tè­res habi­tuels du génie cli­ma­ti­que pré­co­ni­sés en conser­va­tion du papier. La concep­tion même du bâti­ment a mis en avant l’avan­tage de l’iner­tie ther­mi­que obte­nue par une masse impor­tante de béton asso­ciée à une iso­la­tion ther­mi­que par l’exté­rieur. Les objec­tifs de tem­pé­ra­ture et d’hygro­mé­trie sont deve­nus varia­bles sui­vant les sai­sons cli­ma­ti­ques, mais avec des évolutions très lentes et très contrô­lées par des algo­rith­mes inno­vants. Les débits d’air neuf et d’air brassé ont été for­te­ment réduits tout en conser­vant une effi­ca­cité impor­tante grâce à des métho­des de dif­fu­sion issues du monde de l’indus­trie.

 Le plan de sau­ve­garde des Archives natio­na­les : la ges­tion des res­sour­ces humai­nes, par Patricia COSTE et Michel THIBAULT

Indispensable dans tout établissement cultu­rel, un plan de sau­ve­garde ne sau­rait exis­ter sans une équipe d’agents volon­tai­res, formés et enca­drés. Les Archives natio­na­les ont mis en place depuis 2014 une stra­té­gie pour recru­ter des volon­tai­res dis­po­ni­bles pour inter­ve­nir, en cas de sinis­tre, en dehors des jours et heures habi­tuels de tra­vail. Ces volon­tai­res s’enga­gent à suivre une for­ma­tion spé­ci­fi­que. Celle-ci, ouverte lar­ge­ment à tous les agents des Archives natio­na­les qui le sou­hai­tent, com­porte à la fois des aspects théo­ri­ques, sur l’orga­ni­sa­tion mise en œuvre aux Archives natio­na­les, et des aspects pra­ti­ques, dans le cadre d’une mise en situa­tion. Une atten­tion par­ti­cu­lière est portée à la for­ma­tion des coor­don­na­teurs et chefs d’équipe char­gés d’enca­drer les volon­tai­res, qui ont été invi­tés à suivre une for­ma­tion au « mana­ge­ment en situa­tion de crise ». L’effi­ca­cité du plan de sau­ve­garde repose pour beau­coup sur la cohé­sion de ces enca­drants et sur leur capa­cité à se sub­sti­tuer, lorsqu’une situa­tion d’urgence sur­vient, à la chaîne hié­rar­chi­que ordi­naire des Archives natio­na­les.

Les enjeux cultu­rels

 Le qua­dri­la­tère des Archives natio­na­les à Paris, un site his­to­ri­que en muta­tion, par Marc NÉBOT

Le site pari­sien des Archives natio­na­les est com­posé d’un ensem­ble excep­tion­nel : archi­tec­tu­res et décors inté­rieurs des hôtels prin­ciers du XVIIIe siècle, cours et jar­dins, mais aussi amé­na­ge­ments et mobi­liers tech­ni­ques réa­li­sés au XIXe siècle dans ce qui fut l’un des pre­miers bâti­ments d’archi­ves euro­péens. Ce qua­dri­la­tère est l’objet de tra­vaux per­ma­nents pour valo­ri­ser ce patri­moine mul­ti­forme, faire coha­bi­ter espa­ces de tra­vail aux normes contem­po­rai­nes et espa­ces de visite ouverts à tous.

 Être à la hau­teur de son poten­tiel ? Réflexion autour du projet scien­ti­fi­que, cultu­rel et éducatif des Archives natio­na­les, par Françoise LEMAIRE

Les Archives natio­na­les ont élaboré depuis 2013 deux PSCE, en réponse à des trans­for­ma­tions struc­tu­rel­les pro­pres ou géné­rées par leur contexte. Cette démar­che a pro­duit une dyna­mi­que interne qui étend pro­gres­si­ve­ment le mode projet et jette les bases de pra­ti­ques pro­fes­sion­nel­les par­ta­gées. Vis-à-vis de l’exté­rieur, elle crée des amor­ces soli­des pour cons­truire des actions com­mu­nes, notam­ment avec les acteurs uni­ver­si­tai­res. La dimen­sion d’ins­ti­tu­tion natio­nale, capa­ble de vivi­fier le réseau ins­ti­tu­tion­nel à hau­teur de son poten­tiel, reste cepen­dant à mieux exploi­ter à l’avenir, fai­sant du PSCE un outil per­ma­nent et néces­saire de ques­tion­ne­ment en pro­fon­deur et d’indis­pen­sa­ble pros­pec­tive.

 La fabri­que d’une expo­si­tion, Pierre FOURNIÉ et Régis LAPASIN

Les expo­si­tions for­ment un élément essen­tiel d’ouver­ture des archi­ves au grand public. La mise en œuvre de ces par­cours tem­po­rai­res pose nombre de dif­fi­cultés métho­do­lo­gi­ques et tech­ni­ques, mais relève d’un véri­ta­ble enjeu de pro­gram­ma­tion cultu­relle. La réa­li­sa­tion de ces pro­jets, qui s’étend sou­vent sur deux années, néces­site la coor­di­na­tion de mul­ti­ples inter­ve­nants dans un calen­drier contraint et en mode projet. Les acteurs prin­ci­paux en sont les com­mis­sai­res scien­ti­fi­ques et tech­ni­ques, les scé­no­gra­phes et les entre­pri­ses pres­ta­tai­res. La com­mu­ni­ca­tion comme la média­tion sont indis­pen­sa­bles au succès public de ces mani­fes­ta­tions. La pra­ti­que, au dépar­te­ment de l’action cultu­relle et éducative des Archives natio­na­les pen­dant les der­niè­res dix années permet de repé­rer les écueils et d’orien­ter les choix ins­ti­tu­tion­nels.

 Les archi­ves sont-elles plus qu’un conser­va­toire ?, par Thierry HECKMANN

Les Archives natio­na­les peu­vent en remon­trer à chaque dépar­te­ment sur leur his­toire, tant le recours aux dos­siers qui leur pro­vien­nent des admi­nis­tra­tions cen­tra­les ou des assem­blées les concer­nent chacun, et par­fois sans équivalent. L’his­toire des dépar­te­ments pro­fite aujourd’hui de la mise en ligne pro­gres­sive de leurs sour­ces prin­ci­pa­les, aussi peut-on avoir envie de dis­po­ser de cette manière de cer­tains fonds des Archives natio­na­les. Pour l’étude de la guerre de Vendée, l’ini­tia­tive d’un par­te­na­riat a été prise par les Archives dépar­te­men­ta­les de la Vendée, de façon à pro­po­ser en ligne des archi­ves publi­ques, quel que soit leur lieu de conser­va­tion. Le rôle scien­ti­fi­que des Archives dépar­te­men­ta­les en sort conforté et la per­ti­nence du choix est plé­bis­ci­tée par le public.

Nouveaux regards, nou­vel­les pra­ti­ques : pren­dre à cœur la trans­mis­sion du patri­moine

La trans­pa­rence, l’ouver­ture

 Les archi­ves mixtes des per­son­na­li­tés poli­ti­ques : de la col­lecte à la valo­ri­sa­tion, par Samuel GIBIAT, avec la par­ti­ci­pa­tion d’Odile GAULTIER-VOITURIEZ

La col­lecte d’archi­ves de per­son­na­li­tés poli­ti­ques par les Archives natio­na­les a connu une nette accé­lé­ra­tion au cours des vingt-cinq der­niè­res années, favo­ri­sée par l’évolution du cadre légis­la­tif et l’essor de par­te­na­riats dura­bles. Leur spé­ci­fi­cité ne réside pas seu­le­ment dans la défi­ni­tion de l’état d’homme poli­ti­que, mais bien dans la rela­tion très per­son­na­li­sée que l’acteur poli­ti­que établit avec son objet, source poten­tielle d’appro­pria­tion comme de volonté de des­truc­tion. La défi­ni­tion empi­ri­que d’un statut d’archi­ves mixtes, enté­ri­nant la spé­ci­fi­cité de fonds où dos­siers publics et papiers privés inter­fè­rent étroitement, a cons­ti­tué une réponse à l’enjeu de pré­ser­va­tion et d’accès à ces archi­ves. À partir des années 1980, l’exper­tise d’archi­vis­tes en mis­sion à la pré­si­dence de la République, à Matignon et auprès des prin­ci­paux minis­tè­res, et le recours au pro­to­cole de remise, ins­crit dans la loi en 2008, ont permis de nor­ma­li­ser l’entrée des archi­ves des chefs de l’État et du gou­ver­ne­ment. La média­tion d’asso­cia­tions d’anciens col­la­bo­ra­teurs de per­son­na­li­tés poli­ti­ques et le par­te­na­riat exem­plaire conduit avec Sciences Po se tra­dui­sent par une col­lecte rai­son­née de fonds de per­son­na­li­tés poli­ti­ques et de leur cabi­net, encou­ra­gée par des actions de valo­ri­sa­tion diver­si­fiées, allant de l’orga­ni­sa­tion de col­lo­ques à de nou­veaux usages, tels que la séman­ti­sa­tion géo­lo­ca­li­sée de dis­cours lors du hacka­thon 2018, en pas­sant par la publi­ca­tion en ligne des inven­tai­res et de repor­ta­ges pho­to­gra­phi­ques après leur numé­ri­sa­tion.

 La pro­tec­tion du secret de la défense natio­nale aux Archives natio­na­les : retour d’expé­rience sur quatre années de mise en œuvre, par Violaine CHALLÉAT-FONCK et Marion VEYSSIÈRE

Depuis 2013, la direc­tion des fonds des Archives natio­na­les s’est enga­gée dans l’appli­ca­tion de la pro­tec­tion du secret de la défense natio­nale au sein des fonds conser­vés sur le site de Pierrefitte-sur-Seine. Au cours de ces quatre années, les démar­ches effec­tuées dans ce domaine ont porté des fruits signi­fi­ca­tifs tant dans les rela­tions nouées avec les admi­nis­tra­tions que dans le bilan qua­li­ta­tif et quan­ti­ta­tif de cette mis­sion désor­mais par­fai­te­ment inté­grée au tra­vail des équipes scien­ti­fi­ques des Archives natio­na­les, et ce malgré les dif­fi­cultés ren­contrées dans l’arti­cu­la­tion concrète entre le Code du patri­moine et l’Instruction géné­rale inter­mi­nis­té­rielle 1300 rela­tive à la pro­tec­tion du secret de la défense natio­nale.

La dif­fu­sion

 Exposer, consul­ter et… réu­ti­li­ser les res­sour­ces : un chan­ge­ment de para­digme, par Béatrice HÉROLD et Violette LÉVY

Dans le cadre du projet Pierrefitte, les Archives natio­na­les ont fran­chi une étape consi­dé­ra­ble de leur moder­ni­sa­tion avec l’expo­si­tion dans une salle des inven­tai­res vir­tuelle de la plus grande part de leurs inven­tai­res, har­mo­ni­sés en XML-EAD, et une pre­mière ver­sion de leur réfé­ren­tiel pro­duc­teur en XML-EAC. Après l’expo­si­tion des res­sour­ces, la marche sui­vante conduit vers le web séman­ti­que, qui néces­site l’intro­duc­tion d’iden­ti­fiants inter­na­tio­naux afin de per­met­tre leur ali­gne­ment avec les res­sour­ces d’autres ins­ti­tu­tions, et une évolution de format à envi­sa­ger vers le modèle concep­tuel Records in Contexts. Dans le cadre de l’open data, la tra­jec­toire des Archives natio­na­les se pour­suit pour passer d’une offre de consul­ta­tion à une offre de réu­ti­li­sa­tion, tant des méta­don­nées que des don­nées nati­ve­ment numé­ri­ques.

 L’inno­va­tion numé­ri­que : un cercle ver­tueux pour l’archi­vis­ti­que, par Marie-Françoise LIMON-BONNET, Jean-François MOUFFLET et Gaetano PIRAINO

Le monde des archi­ves a tou­jours suivi de près les déve­lop­pe­ments numé­ri­ques pour s’inté­grer dans la société que nous connais­sons aujourd’hui, où l’infor­ma­tion est pro­duite direc­te­ment sous forme numé­ri­que et cir­cule par les réseaux infor­ma­ti­ques. La numé­ri­sa­tion de nos res­sour­ces a touché aussi bien les infor­ma­tions des­crip­ti­ves des archi­ves que les docu­ments eux-mêmes, repro­duits par pho­to­gra­phie numé­ri­que. Ces res­sour­ces ont été rapi­de­ment mises à dis­po­si­tion sur Internet, dont l’évolution a aussi eu des réper­cus­sions sur les moda­li­tés de consul­ta­tion et d’uti­li­sa­tion des archi­ves : à l’accès « sta­ti­que », se sont ajou­tés les usages du Web 2.0 avec l’enri­chis­se­ment des conte­nus par le public ; aujourd’hui réson­nent les sirè­nes des huma­ni­tés numé­ri­ques et du linked data, qui nous rap­pelle l’impé­rieuse néces­sité de l’indexa­tion et la mise au point de réfé­ren­tiels par­ta­gés. La ten­dance n’est plus seu­le­ment au signa­le­ment des res­sour­ces par les méta­don­nées, mais aussi à l’exploi­ta­tion du contenu des docu­ments, comme le mon­trent les pro­jets de trans­crip­tion col­la­bo­ra­tive ou encore la reconnais­sance des écritures manus­cri­tes. L’archi­vis­ti­que intè­gre ces avan­cées, et les deux arti­cles en don­ne­ront des exem­ples, qui ne remet­tent pas en cause les fon­da­men­taux du métier, mais en rap­pel­lent au contraire le haut niveau d’exi­gence.

 Les nou­veaux outils de la dif­fu­sion scien­ti­fi­que, par Claire BÉCHU et Pauline BERNI

En s’appro­priant les nou­veaux moyens tech­no­lo­gi­ques pour déve­lop­per des modes de connais­sance diver­si­fiés, les Archives natio­na­les ont fait de la dif­fu­sion scien­ti­fi­que le nou­veau der­nier maillon de la chaîne archi­vis­ti­que. La mise en ligne des ins­tru­ments de recher­che, le recours aux éditions électroniques, la créa­tion de plu­sieurs rubri­ques sur leur site Internet met­tant en valeur les diver­ses actions scien­ti­fi­ques, la par­ti­ci­pa­tion à l’enri­chis­se­ment de l’ency­clo­pé­die Wikipédia, la publi­ca­tion régu­lière d’un jour­nal et d’une news­let­ter et, enfin, l’uti­li­sa­tion assi­due des réseaux sociaux sont les vec­teurs de cette dif­fu­sion qui ne demande qu’à se déve­lop­per davan­tage.

La recher­che

 De la recher­che de par­te­na­riats scien­ti­fi­ques à la recher­che aux Archives natio­na­les : trans­for­mer l’essai ?, par Rosine LHEUREUX

En huit ans, les Archives natio­na­les ont cons­truit un réseau par­te­na­rial inter­dis­ci­pli­naire solide, en pre­nant place aux côtés des nou­veaux acteurs de la recher­che tout en ren­for­çant leurs col­la­bo­ra­tions tra­di­tion­nel­les. Elles se sont adap­tées à la conduite et au par­tage de pro­jets de plus en plus com­plexes qui entraî­nent par­fois leurs por­teurs hors de leur cœur de métier et dans les­quels peu­vent se trou­ver enga­gés des acteurs non aca­dé­mi­ques, défri­chant avec leurs par­te­nai­res de nou­veaux champs de recher­che. Ce bilan, qui témoi­gne de leur matu­rité, conduit à envi­sa­ger le déve­lop­pe­ment d’une fonc­tion recher­che en leur sein comme une ambi­tion réa­liste et à poser quel­ques jalons de ce qu’elle pour­rait être.

 La science par­ti­ci­pa­tive sur les traces du foxing aux Archives natio­na­les, par Malalanirina Sylvia RAKOTONIRAINY, Patricia COSTE et Michel THIBAULT

Le foxing bio­lo­gi­que, c’est-à-dire la pré­sence sur le papier de taches de cou­leur jau­nâ­tre à rousse, est un phé­no­mène cou­rant. Si la pré­sence dans ces taches d’éléments fon­gi­ques est avérée, leur rôle dans l’appa­ri­tion du phé­no­mène reste très mal connu. À l’ini­tia­tive du centre de recher­che sur la conser­va­tion, les Archives natio­na­les ont sol­li­cité leurs lec­teurs pour par­ti­ci­per à une enquête sur la pré­va­lence du foxing : pen­dant deux semai­nes, ils ont été invi­tés à répon­dre, pour chaque arti­cle consulté, à un ques­tion­naire simple. De nom­breux lec­teurs se sont prêtés au jeu et plus de mille trois cents ques­tion­nai­res ont été rem­plis. Les dates des docu­ments consul­tés confir­ment les cen­tres d’inté­rêt des lec­teurs des Archives natio­na­les, avec une sur-repré­sen­ta­tion des décen­nies 1770 à 1830 et 1930 à 1970. De 1650 à 1850, la pro­por­tion de répon­ses posi­ti­ves est d’une remar­qua­ble cons­tance, entre 38 et 46 %. Ce taux baisse ensuite, pour s’effon­drer à partir de 1890. Ces résul­tats condui­sent à s’inter­ro­ger sur un lien éventuel entre les tech­ni­ques de fabri­ca­tion du papier et la pré­va­lence du foxing. Sans cet exer­cice de « science par­ti­ci­pa­tive », mener en deux semai­nes une enquête por­tant sur plus de mille arti­cles aurait été impos­si­ble.

Le déve­lop­pe­ment cultu­rel

 Le mécé­nat aux Archives natio­na­les, l’essor d’un outil pour finan­cer le patri­moine et créer du lien avec l’exté­rieur, par Grégory TEILLET

Le mécé­nat, qui existe depuis l’Antiquité et qui se défi­nit comme un sou­tien maté­riel privé en faveur de l’inté­rêt géné­ral, est en plein essor aux Archives natio­na­les. Il y est au ser­vice de deux grands axes : les mis­sions pre­miè­res de l’ins­ti­tu­tion, qui sont de col­lec­ter, clas­ser, conser­ver, valo­ri­ser et com­mu­ni­quer les archi­ves de l’État, et la sau­ve­garde du patri­moine immo­bi­lier et mobi­lier du site de Paris des Archives natio­na­les, en ne se sub­sti­tuant jamais aux finan­ce­ments publics. Le mécé­nat est en effet uti­lisé à la seule réa­li­sa­tion de pro­jets qui ne ver­raient pas le jour sans lui, ce qui permet d’établir un vrai dia­lo­gue avec les mécè­nes, de cons­truire avec eux un par­te­na­riat sur le long terme, et d’ouvrir les Archives natio­na­les à de nou­veaux réseaux dans un climat de confiance.

 Expérimentation, inno­va­tion et créa­tion : l’ADN du ser­vice éducatif ?, par Annick PEGEON et Gabrielle GROSCLAUDE

Depuis sa créa­tion dans les années cin­quante, le Service éducatif des Archives natio­na­les s’est ins­crit comme un lieu d’inno­va­tions péda­go­gi­ques. Avec l’ouver­ture de Pierrefitte-sur-Seine, de nou­veaux défis se sont impo­sés : déve­lop­pe­ment de média­tions vers un public élargi, démar­ches inno­van­tes pour répon­dre aux enjeux contem­po­rains du déve­lop­pe­ment cultu­rel du ter­ri­toire et renou­vel­le­ment des appro­ches péda­go­gi­ques face à l’enjeu que cons­ti­tue l’omni­pré­sence du numé­ri­que.

 La créa­tion artis­ti­que aux Archives natio­na­les : un espace d’expé­ri­men­ta­tion et de col­la­bo­ra­tions croi­sées pour un patri­moine vivant, par Anne ROUSSEAU

Les Archives natio­na­les se sont empa­rées de la créa­tion artis­ti­que pour déve­lop­per une pro­gram­ma­tion artis­ti­que et cultu­relle ins­crite depuis 2013 dans leur projet scien­ti­fi­que cultu­rel et éducatif. Elle est fondée sur la ren­contre entre un artiste et l’ins­ti­tu­tion autour d’un sujet commun pou­vant tou­cher aussi bien à des faits his­to­ri­ques qu’à des éléments liés à l’archive tels que la mémoire, la trace, le rap­port au temps, etc. Elle permet une entrée détour­née dans l’archive pour contri­buer à pro­po­ser une appro­che du patri­moine en prise avec son temps et par­ti­ci­per au renou­vel­le­ment des publics. Elle offre aux artis­tes un vaste espace d’appro­pria­tion de l’archive duquel émergent des pro­jets de formes iné­di­tes. Cette diver­sité est aussi rendue pos­si­ble par un réseau d’acteurs cultu­rels avec les­quels les pro­jets artis­ti­ques sont mis en œuvre et qui par leurs col­la­bo­ra­tions contri­buent à nour­rir le dia­lo­gue entre créa­tion et patri­moine.

Conclusion

 Au miroir des ter­ri­toi­res, média­tion et inno­va­tion dans les ser­vi­ces dépar­te­men­taux d’archi­ves, Lydiane GUEIT-MONTCHAL

Le recours aux tech­no­lo­gies numé­ri­ques et aux pra­ti­ques inno­van­tes dans le domaine de la média­tion offre aux ser­vi­ces d’archi­ves de nou­vel­les pos­si­bi­li­tés de valo­ri­ser leurs fonds. Quelques exem­ples récents mis en œuvre dans les Archives dépar­te­men­ta­les per­met­tent de mesu­rer l’apport de ces outils et les condi­tions de réus­site des pro­jets qu’ils sous-ten­dent.

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