Archiviste à la Région Pays de la Loire

Propos de Séverine Ménet, recueillis en 2005

Severine MENET   vendredi 3 juin 2005
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1. Comment avez-vous voulu devenir archiviste ? Quelle a été votre formation initiale ?

Je crois que c’est pour des rai­sons très sim­ples : j’ai tou­jours eu le goût du docu­ment, dans sa maté­ria­lité, le goût de l’Histoire, le goût du clas­se­ment. J’ai une for­ma­tion lit­té­raire. J’ai fait des études d’Histoire, dans la pers­pec­tive de m’orien­ter vers les métiers d’archi­viste, de biblio­thé­caire ou de docu­men­ta­liste.

J’ai eu l’occa­sion de décou­vrir plus spé­ci­fi­que­ment la for­ma­tion d’archi­viste à partir de la licence, à l’uni­ver­sité d’Angers. J’ai com­pris à ce moment là que le métier d’archi­viste m’inté­res­sait plus, et j’ai conti­nué la for­ma­tion jusqu’au DESS.

2. Quel a été votre parcours professionnel ?

J’ai eu la chance de passer (pen­dant la der­nière année de ma for­ma­tion, qui m’y avait d’ailleurs bien pré­pa­rée) le concours d’atta­ché de conser­va­tion du patri­moine (fonc­tion publi­que ter­ri­to­riale) et d’y être reçue. Après quel­ques CDD, j’ai été recru­téeaux archi­ves dépar­te­men­ta­les de l’Orne, où je suis restée envi­ron quatre ans. J’étais char­gée plus spé­cia­le­ment de l’aspect com­mu­ni­ca­tion des archi­ves au public, ainsi que des archi­ves ancien­nes. Ca a été une expé­rience très for­ma­trice, pour connaî­tre l’orga­ni­sa­tion d’un ser­vice d’archi­ves, pour connaî­tre la ges­tion de la com­mu­ni­ca­tion des archi­ves au public, sur le plan règle­men­taire comme sur le plan pra­ti­que.

Par la suite, j’ai eu envie d’aller vers un poste plus orienté vers la col­lecte, et de tra­vailler davan­tage avec les ser­vi­ces ver­sants. J’ai décou­vert un autre uni­vers, celui des archi­ves régio­na­les, en inté­grant le pôle archi­ves de la région Pays de la Loire. Mon tra­vail ici est com­plè­te­ment dif­fé­rent : la com­mu­ni­ca­tion au public est un élément à déve­lop­per au sein des ser­vi­ces d’archi­ves régio­na­les. La mis­sion la plus impor­tante du ser­vice est la col­lecte des archi­ves auprès des ser­vi­ces régio­naux. Par ailleurs, les fonds d’archi­ves sont très récents (ils remon­tent au plus tôt aux années 1970) et sont donc très peu connus. Il y a des parts du tra­vail d’archi­viste qui sont en émergence, pour les­quels on peut dire qu’on met les « pre­miè­res bri­ques ».

3. Pouvez-vous nous décrire votre travail au quotidien ?

Je suis char­gée des rela­tions avec les ser­vi­ces ver­sants : une grande partie de mon temps est consa­crée à la col­lecte.

Cette fonc­tion recou­vre à la fois le conseil pour les ver­se­ments, l’élaboration de pro­cé­du­res d’archi­vage, de tableaux de ges­tion, la for­ma­tion des ser­vi­ces, la réponse à des ques­tions ponc­tuel­les, etc. Nous avons une proxi­mité très impor­tante avec les ser­vi­ces : les ser­vi­ces d’archi­ves régio­na­les sont sou­vent, à la dif­fé­rence des ser­vi­ces d’archi­ves dépar­te­men­ta­les, dans les mêmes locaux que les autres ser­vi­ces du Conseil régio­nal. Nous col­lec­tons leurs archi­ves très peu de temps après leur créa­tion.

La partie consa­crée au clas­se­ment d’archi­ves est très inté­res­sante à faire, en même temps que la col­lecte, les deux aspects s’enri­chis­sent. L’échelle des archi­ves régio­na­les, sou­vent de petits ser­vi­ces, permet de garder une cer­taine poly­va­lence.

Dans notre ser­vice, nous nous sommes répar­tis la col­lecte et le clas­se­ment par direc­tions du conseil régio­nal. Nous sommes quatre per­son­nes dans le ser­vice, dont une est plus spé­ci­fi­que­ment char­gée de l’orga­ni­sa­tion maté­rielle des ver­se­ments. Je m’occupe des archi­ves de l’Education, de la com­mu­ni­ca­tion externe, et de la Direction Générale des ser­vi­ces.

Les fonds d’archi­ves régio­na­les sont amenés à s’accroî­tre rapi­de­ment avec la phase 2 de la décen­tra­li­sa­tion. Les ser­vi­ces d’archi­ves régio­na­les sont des ser­vi­ces jeunes, qui devraient se déve­lop­per à l’avenir.

4. Qu’est-ce qui vous plaît dans votre travail ?

La poly­va­lence, le fait d’inter­ve­nir sur toute la chaîne : la col­lecte, le trai­te­ment, la com­mu­ni­ca­tion. Le fait également qu’il y ait beau­coup de choses, dans les ser­vi­ces d’archi­ves régio­na­les, émergentes, à déve­lop­per.

5. Quels sont pour vous les principaux enjeux pour la profession d’archiviste à l’avenir ?

L’archi­vage électronique est un élément impor­tant ; le fait d’inter­ve­nir en amont également.

Il faut faire valoir notre com­pé­tence pour la ges­tion de l’infor­ma­tion en géné­ral. Nous avons une exper­tise inté­res­sante, qu’il faut faire connaî­tre.

Il faut également trou­ver un équilibre entre la dimen­sion cultu­relle et la dimen­sion orga­ni­sa­tion­nelle de notre métier. Je pense qu’il peut être dif­fé­rent d’un type de struc­ture à un autre.

L’enjeu de la for­ma­tion ini­tiale des archi­vis­tes, notam­ment pour tout ce qui touche à l’archi­vage électronique, à la ges­tion de l’infor­ma­tion en géné­ral, me paraît impor­tant également.

6. Selon vous quelle est la place de l’archiviste dans l’organisation ?

Pour ce qui est des ser­vi­ces d’archi­ves régio­na­les, il s’agit sou­vent de peti­tes struc­tu­res, qui ont sou­vent un rôle fonc­tion­nel et orga­ni­sa­tion­nel. L’aspect patri­mo­nial n’est pas encore reconnu, or nous avons un rôle de cons­ti­tu­tion des sour­ces his­to­ri­ques à faire valoir. Nous avons aujourd’hui peu de temps pour faire des expo­si­tions, mais notre pre­mier souci est de faire connaî­tre nos fonds, de dif­fu­ser nos inven­tai­res de façon large, notam­ment par le biais de notre site Internet.

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