1. Comment avez-vous voulu devenir archiviste ? Quelle a été votre formation initiale ?
Je crois que c’est pour des raisons très simples : j’ai toujours eu le goût du document, dans sa matérialité, le goût de l’Histoire, le goût du classement. J’ai une formation littéraire. J’ai fait des études d’Histoire, dans la perspective de m’orienter vers les métiers d’archiviste, de bibliothécaire ou de documentaliste.
J’ai eu l’occasion de découvrir plus spécifiquement la formation d’archiviste à partir de la licence, à l’université d’Angers. J’ai compris à ce moment là que le métier d’archiviste m’intéressait plus, et j’ai continué la formation jusqu’au DESS.
2. Quel a été votre parcours professionnel ?
J’ai eu la chance de passer (pendant la dernière année de ma formation, qui m’y avait d’ailleurs bien préparée) le concours d’attaché de conservation du patrimoine (fonction publique territoriale) et d’y être reçue. Après quelques CDD, j’ai été recrutéeaux archives départementales de l’Orne, où je suis restée environ quatre ans. J’étais chargée plus spécialement de l’aspect communication des archives au public, ainsi que des archives anciennes. Ca a été une expérience très formatrice, pour connaître l’organisation d’un service d’archives, pour connaître la gestion de la communication des archives au public, sur le plan règlementaire comme sur le plan pratique.
Par la suite, j’ai eu envie d’aller vers un poste plus orienté vers la collecte, et de travailler davantage avec les services versants. J’ai découvert un autre univers, celui des archives régionales, en intégrant le pôle archives de la région Pays de la Loire. Mon travail ici est complètement différent : la communication au public est un élément à développer au sein des services d’archives régionales. La mission la plus importante du service est la collecte des archives auprès des services régionaux. Par ailleurs, les fonds d’archives sont très récents (ils remontent au plus tôt aux années 1970) et sont donc très peu connus. Il y a des parts du travail d’archiviste qui sont en émergence, pour lesquels on peut dire qu’on met les « premières briques ».
3. Pouvez-vous nous décrire votre travail au quotidien ?
Je suis chargée des relations avec les services versants : une grande partie de mon temps est consacrée à la collecte.
Cette fonction recouvre à la fois le conseil pour les versements, l’élaboration de procédures d’archivage, de tableaux de gestion, la formation des services, la réponse à des questions ponctuelles, etc. Nous avons une proximité très importante avec les services : les services d’archives régionales sont souvent, à la différence des services d’archives départementales, dans les mêmes locaux que les autres services du Conseil régional. Nous collectons leurs archives très peu de temps après leur création.
La partie consacrée au classement d’archives est très intéressante à faire, en même temps que la collecte, les deux aspects s’enrichissent. L’échelle des archives régionales, souvent de petits services, permet de garder une certaine polyvalence.
Dans notre service, nous nous sommes répartis la collecte et le classement par directions du conseil régional. Nous sommes quatre personnes dans le service, dont une est plus spécifiquement chargée de l’organisation matérielle des versements. Je m’occupe des archives de l’Education, de la communication externe, et de la Direction Générale des services.
Les fonds d’archives régionales sont amenés à s’accroître rapidement avec la phase 2 de la décentralisation. Les services d’archives régionales sont des services jeunes, qui devraient se développer à l’avenir.
4. Qu’est-ce qui vous plaît dans votre travail ?
La polyvalence, le fait d’intervenir sur toute la chaîne : la collecte, le traitement, la communication. Le fait également qu’il y ait beaucoup de choses, dans les services d’archives régionales, émergentes, à développer.
5. Quels sont pour vous les principaux enjeux pour la profession d’archiviste à l’avenir ?
L’archivage électronique est un élément important ; le fait d’intervenir en amont également.
Il faut faire valoir notre compétence pour la gestion de l’information en général. Nous avons une expertise intéressante, qu’il faut faire connaître.
Il faut également trouver un équilibre entre la dimension culturelle et la dimension organisationnelle de notre métier. Je pense qu’il peut être différent d’un type de structure à un autre.
L’enjeu de la formation initiale des archivistes, notamment pour tout ce qui touche à l’archivage électronique, à la gestion de l’information en général, me paraît important également.
6. Selon vous quelle est la place de l’archiviste dans l’organisation ?
Pour ce qui est des services d’archives régionales, il s’agit souvent de petites structures, qui ont souvent un rôle fonctionnel et organisationnel. L’aspect patrimonial n’est pas encore reconnu, or nous avons un rôle de constitution des sources historiques à faire valoir. Nous avons aujourd’hui peu de temps pour faire des expositions, mais notre premier souci est de faire connaître nos fonds, de diffuser nos inventaires de façon large, notamment par le biais de notre site Internet.