1. Comment êtes-vous devenu archiviste ? Quel a été votre parcours professionnel ?
A l’origine, j’ai fait du Droit et des Lettres puis une formation de comptable d’entreprise.
Mon parcours professionnel est assez atypique : j’ai exercé plusieurs métiers avant d’être archiviste : secrétaire-comptable, responsable du magasin dans un laboratoire pharmaceutique... Je suis rentré dans le groupe Sanofi en 1992, et j’ai intégré le service des archives en 1995. En 2002, j’ai obtenu une licence de gestion de l’information et de conduite de projets qui s’est déroulée à Angers et Paris, deux jours par mois, pendant deux ans et a donné lieu à la rédaction d’un mémoire, sur le thème « L’organisation de l’archivage des Relations Humaines : archivage et indexation des dossiers du personnel ».
2. Pouvez-vous nous décrire votre travail au quotidien ?
Nous sommes huit dans le service des archives centrales. J’ai notamment en charge les projets spécifiques : l’archivage des données concernant les « Relations Humaines » (nom du service Ressources Humaines de Sanofi-Aventis), l’archivage électronique pour tout ce qui concerne la fiscalité, les bulletins de paie et les déclarations annuelles Urssaf et Retraite. Je m’occupe également des relations avec les Tiers Archiveurs (prestataires de service).
Sur ces projets, je suis en relation avec les informaticiens et les correspondants métiers, entre autres les correspondants « Relations Humaines » et Fiscalité des différents sites de Sanofi (ce qui représente une centaine de personnes)...
3. Qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier ?
L’ouverture sur tous les métiers du groupe. Les différentes recherches confiées aux archivistes demandent une très bonne connaissance du Groupe, des sociétés et des filiales. Cette connaissance se renforce au quotidien du fait de la très grande implication de tous les acteurs de l’entreprise sur ces projets transverses. Par exemple nous devons pouvoir reconstituer les dossiers, connaître l’histoire des produits... Nous sommes en contact avec les correspondants archives au sein de toutes les directions et les correspondants métiers des différents sites, qui précisent régulièrement ce qui est stratégique pour eux et l’évolution de leurs besoins.
4. Quels sont pour vous les principaux enjeux pour la profession d’archiviste à l’avenir ?
La dématérialisation des archives oriente notre métier vers des considérations plus techniques et un travail de fond sur les documents et leur contenu. Les supports électroniques amènent un confort d’utilisation et une accélération de la restitution mais exigent une maintenance accrue des documents et des systèmes.
Les notions de temps ne seront plus les mêmes en regard de ce que connaissait le métier. Les documents archivés sont consultés de plus en plus tôt et de plus en plus fréquemment, les archives constituent donc un énorme fond documentaire.
L’archiviste doit concilier pérennité et réactivité. L’usage domestique généralisé d’Internet et la judiciarisation du monde de l’entreprise rend nos clients très exigeants sur un accès instantané aux documents stratégiques.
5. Quelle est selon vous la place des archives et de l’archiviste dans l’organisation ?
Leur place est centrale : les archivistes collectent, conservent et restituent l’information. Il est vivement souhaitable que la fonction archives soit rattachée le plus haut possible dans l’organisation soit directement au Président Directeur Général, soit au secrétariat général. Chez Sanofi-Aventis, nous dépendons ainsi du secrétariat général.