L’AAF se félicite du vote de la nouvelle loi sur les archives par l’Assemblée nationale lors de sa séance du 29 avril.
La libéralisation de l’accès aux archives est confirmée, selon les termes du texte initial du gouvernement, et l’association s’en réjouit au même titre que les usagers.
1) En revanche, le maintien de la création d’une catégorie d’archives « incommunicables » relève de fantasmes incompréhensibles à l’égard des archivistes et des chercheurs.
2) L’AAF salue l’article 30 qui demande au gouvernement de présenter « un rapport au Parlement sur la conservation et le transfert régulier des archives publiques sur des supports durables et sur le coût de gestion induit pour l’État et les collectivités territoriales de ces mesures conservatoires ». Tout en regrettant que seule la conservation soit traitée sans la collecte et le classement, l’AAF considère que cet ajout contribue à une meilleure prise en compte des archives électroniques.
3) Au moment où est voté ce texte, l’AAF, qui souhaite toujours que le réseau des archives publiques puisse prendre connaissance des éventuelles études d’impact menées, continue à s’interroger sur les moyens dont
disposeront les services d’archives publics pour répondre efficacement aux nouvelles exigences pour les archivistes introduites par la loi.
4) L’AAF s’étonne que la difficile question de la coordination entre la loi de 1978 sur les documents administratifs et celle de 1979 sur les archives,
qui aurait pu trouver une solution dans le cadre des débats parlementaires, soit traitée au détour d’un amendement permettant au gouvernement de la régler par ordonnance.
5) Enfin, au moment où cette avancée toute relative intervient, l’AAF déplore l’affaiblissement très net de l’administration centrale des archives, avec la disparition annoncée de la DAF dans le cadre de la RGPP, et s’inquiète des conditions dans lesquelles les archives publiques françaises seront à l’avenir créées, collectées et traitées.
L’AAF constate que, malgré les textes et les communiqués diffusés depuis plusieurs mois, la voix des archivistes professionnels n’est d’aucun poids dans les médias par rapport à celle des usagers, et en particulier des
historiens. Les débats menés autour du projet de loi d’archives ont clairement démontré que prévaut tant dans le public et la société, que dans les administrations, dont l’administration de tutelle des Archives de France, une vision réductrice des archives, considérées presque exclusivement comme objet culturel ou source de la recherche. La fonction archivage est aussi un processus central situé au cœur du fonctionnement des organisations publiques ou privées. A quoi bon communiquer des archives, si l’on n’est pas en mesure d’en maîtriser la création et la collecte ? A l’oublier, le gouvernement risquerait de « muséifier » les archives.
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