30 et 31 mai 2024

Retour sur le séminaire du Conseil d’administration

Votre conseil d’administration s’est réuni en séminaire les 30 et 31 mai 2024, dans les lieux qui accueilleront notre 4e Forum des archivistes : le Couvent des jacobins, à Rennes.

Il s’agissait pour vos administrateurs et administratrices de réfléchir aux orientations de l’AAF dans les années à venir en travaillant sur le modèle socio-économique de l’AAF. Voici leur retour.

mercredi 12 juin 2024
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Chers adhé­rents, chères adhé­ren­tes,

Depuis plu­sieurs années, l’Association des archi­vis­tes fran­çais gran­dit. C’est une bonne nou­velle, signe que le métier d’archi­viste est ancré dans son temps, qu’il sait se renou­ve­ler, et que les col­lè­gues qui tra­vaillent dans ce sec­teur sont nom­breux à se reconnaî­tre dans l’asso­cia­tion.

Le conseil d’admi­nis­tra­tion est heu­reux de cette situa­tion, et il a pris des mesu­res pour accom­pa­gner cette crois­sance, en louant de nou­veaux locaux à proxi­mité de la per­ma­nence du 8 rue Jean-Marie Jégo, en pro­cé­dant à plu­sieurs recru­te­ments au sein de l’équipe. Ces nou­veaux moyens pro­fi­tent à la fois à l’asso­cia­tion et à sa filiale, l’EURL Archivistes fran­çais for­ma­tion, qui gère les acti­vi­tés concur­ren­tiel­les (for­ma­tions et éditions).

Il reste que la crois­sance des effec­tifs, du chif­fre d’affai­res de la filiale et du budget de l’asso­cia­tion, ne sau­raient cons­ti­tuer des objec­tifs en soi. Il faut que les évolutions struc­tu­rel­les indis­pen­sa­bles gar­dent du sens pour l’asso­cia­tion.

Attachés aux valeurs d’enga­ge­ment de l’AAF, les mem­bres du conseil d’admi­nis­tra­tion ont sou­haité pren­dre un temps de recul, lors d’un sémi­naire qui s’est tenu à Rennes les 30 et 31 mai der­niers.

Ce sémi­naire a été l’occa­sion de décou­vrir les locaux qui accueille­ront le forum des archi­vis­tes en mars 2025, mais aussi et sur­tout de tra­vailler sur le modèle socio-économique de l’asso­cia­tion. Il s’agis­sait d’un tra­vail explo­ra­toire sans voca­tion à pren­dre des déci­sions opé­ra­tion­nel­les. L’objec­tif était sur­tout de dres­ser un état des lieux et de réflé­chir aux pers­pec­ti­ves de déve­lop­pe­ment de l’asso­cia­tion.

Pour ce faire, nous avons sol­li­cité l’accom­pa­gne­ment de Vincent Taillandier, faci­li­ta­teur avec qui le mandat pré­cé­dent avait déjà tra­vaillé, qui nous a pro­posé une métho­do­lo­gie adap­tée. Établi par Le Rameau, le modèle socio-économique d’une asso­cia­tion donne une égale impor­tance aux riches­ses humai­nes (béné­vo­les, sala­riés…), à la diver­sité des res­sour­ces finan­ciè­res, ainsi qu’aux allian­ces et par­te­na­riats. Il permet de struc­tu­rer et d’assu­rer la péren­nité de la mis­sion sociale.

En préa­la­ble au sémi­naire une car­to­gra­phie socio-économique des acti­vi­tés avait été dres­sée. C’est sur cette base que les mem­bres du conseil ont initié leur réflexion.
La pre­mière étape a consisté à iden­ti­fier les défis inter­nes et les influen­ces exter­nes (poli­ti­que, économique, sociale, tech­no­lo­gi­que, envi­ron­ne­men­tale et légale) qui affec­tent l’asso­cia­tion.

Ce tra­vail s’est pour­suivi par une réflexion pros­pec­tive sur les acti­vi­tés à déve­lop­per dont nous pro­po­sons une pre­mière syn­thèse.

  • Lobbying et plaidoyer : le CA souhaite renforcer cette activité en formant ses membres et les adhérents actifs sur ce domaine. Le Forum des archivistes 2025 pourrait être l’occasion d’ouvrir un espace de dialogue élargi pour identifier les priorités communes et les modes d’action attendus par la profession.
  • Vie associative et animation du réseau : le CA considère le renforcement de cette activité comme prioritaire. Il convient également de la structurer en collaboration avec les présidents de section et les groupes de travail. Des premières pistes d’action ont été identifiées : une cartographie des espaces de dialogue et de travail et un repérage et une valorisation des compétences. Le CA pense qu’il est possible d’obtenir des subventions pour soutenir ce renforcement. L’acquisition d’outils pour travailler de manière collaborative nous a semblé incontournable.
  • Accompagnement des adhérents et compétences : l’idée de développer cette activité comme ressource nouvelle a émergé au cours du séminaire. Le périmètre de cette nouvelle offre pourrait dans un premier temps comprendre l’accompagnement au recrutement d’un archiviste qualifié ou un premier niveau d’expertise dans les questions touchant la gestion des archives (aspects juridiques, techniques, organisationnels, etc.). Cela permettrait à de petits services de pouvoir avoir de premiers éléments de connaissances pour lancer des projets. Ce n’est pas une nouveauté en soi pour l’AAF, mais elle est actuellement invisible et peu développée alors que la demande d’accompagnement est croissante. Par ailleurs, ce pôle d’activité permettrait de dynamiser et de structurer un travail réflexif qui tend à s’affaiblir du fait de l’emprise de la gestion des activités courantes.
  • Éditions : sans chercher à faire croître cette activité qui a largement occupé le conseil d’administration et la permanence ces deux dernières années, il est souhaité que les éditions soient plus largement ouvertes. Il faut désormais réfléchir à la manière de mettre en œuvre la politique éditoriale ambitieuse présentée lors des 120 ans de l’AAF. Pour cela, il convient de proposer un modèle socio-économique dédié aux éditions permettant une stabilité financière et le déploiement de la politique éditoriale. La création d’une maison d’édition et l’évolution de la relation avec les auteurs sont des pistes à explorer.
  • Formation : pilier économique et relationnel de l’association, cette activité qui s’est fortement développée ces dernières années doit être stabilisée. Il s’agit de se donner des limites mais également de renforcer les partenariats avec d’autres structures pour diversifier l’offre et les publics.
  • Gouvernance et gestion de l’association : La croissance de l’activité doit être maîtrisée et la charge de travail, notamment des permanents, stabilisée. La dimension européenne doit aussi être explorée.

À la lec­ture de ces grands axes de déve­lop­pe­ment pos­si­bles, il convient de pren­dre le temps de réflé­chir aux néces­sai­res évolutions de l’équipe de la per­ma­nence. Il paraît impor­tant de penser à la tem­po­ra­lité de leur mise en œuvre. C’est pour­quoi le conseil pro­pose d’avan­cer par étape. Certaines orien­ta­tions concer­nent le mandat actuel, d’autres sont des pro­po­si­tions pour les futurs conseils d’admi­nis­tra­tion :

  • Pour permettre à l’équipe de la permanence de prendre du recul, le conseil envisage – pour sa séance de la rentrée 2024 – de dresser une feuille de route d’octobre 2024 à juin 2025 incluant notamment les ressources à mobiliser pour assurer la mise en œuvre de la politique éditoriale. Cette feuille de route réalisée sur l’année sera également un outil pour le CA qui nous succèdera en 2025, afin qu’il puisse prendre en main sereinement les grands dossiers qui l’attendent.
  • Concernant la vie associative, la réorganisation de la permanence mettant en place un poste dédié entièrement à la vie associative est un premier pas. Cette étape nous permettra d’avancer sur des chantiers tels que la mise en place d’outils consacrés au travail collaboratif et le renforcement du lien aux adhérents.
  • D’ici le Forum des archivistes, le conseil souhaite engager une réflexion en vue de créer un pôle « accompagnement et compétences », qui viendrait compléter le pôle « formation ». Il souhaite aussi mûrir sa réflexion sur la question du plaidoyer, via une formation des membres du CA.
  • Le Forum des archivistes, lieu d’échanges par définition, sera aussi un temps pour échanger avec les adhérents autour de l’activité de plaidoyer, qui demande du temps, de la disponibilité et beaucoup d’engagement.
  • D’ici 3 à 5 ans,il serait intéressant d’évaluer le modèle mis en place pour les éditions évoqué en point 1, ainsi que la question de la dimension européenne des éventuels futurs Forums des archivistes. Il paraît aussi pertinent à cet horizon de réfléchir à la structure de la gouvernance : est-il utile de faire évoluer les sections ? Et dans quel sens ?
  • Notre vision, d’ici 10 ans, serait d’accroître le poids de l’AAF sur les sujets qui concernent le métier d’archiviste, tout en conservant un bon niveau de ressources permettant à l’association de continuer à vivre.


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