Dans le cadre du Grand débat national consécutif à la mobilisation des Gilets jaunes à l’automne 2018, des cahiers citoyens (connus dans les médias sous le nom de « cahiers de doléances ») ont été ouverts en mairie, d’abord à l’initiative d’associations d’élus locaux, afin de recueillir les contributions de personnes volontaires. Dans certains cas, les mairies ont ajouté – collé, agrafé, etc. – dans les cahiers des contributions reçues par courrier ou par courriel.
Ces cahiers forment un corpus très varié et d’une grande richesse ; ils sont, en tout état de cause, le témoin d’un moment historique que les archivistes ont à cœur de conserver pour les générations futures.
À l’issue du Grand débat national, les cahiers citoyens papier (ainsi que leurs ajouts) ont été centralisés au niveau départemental dans les préfectures. Leur numérisation et leur traitement informationnel ont été confiés à un prestataire missionné par la Bibliothèque nationale de France. Après ces opérations, les exemplaires papier ont normalement été versés aux archives départementales par les préfectures.
Ces cahiers sont à distinguer des contributions rédigées directement via la plateforme informatique en ligne et centralisées par les services du Premier Ministre (mission du Grand Débat), versées, comme les numérisations des cahiers papiers et de leurs ajouts, aux Archives nationales de France.
En tant qu’archives publiques, ces différents ensembles documentaires sont conservés dans les services publics d’archives territorialement compétents, comme le prévoit le Code du patrimoine, pour y être communiqués aux usagers (citoyens, chercheurs, etc.) dans le respect de la législation encadrant la communication des archives publiques, qui vise notamment à protéger les droits du citoyen. Les cahiers ouverts aux contributions en mairie restent par principe librement communicables après leur versement aux Archives, quand bien même certains d’entre eux contiennent des données sensibles (adresses mails et postales, numéros de téléphone, éléments sur les revenus, la santé, etc.). En revanche ceux comportant des contributions relevant de la correspondance (et souvent agrafés ou collés aux précédents) peuvent ne l’être, selon leur contenu, qu’au terme de délais visant à protéger la vie privée des contributeurs ou la mention de jugements de valeur (50 ans) ou le secret médical (120 ans à/c date de naissance ou 25 ans à/c décès).
Ces derniers cahiers et documents non immédiatement communicables ne sont pas pour autant « inaccessibles » : la législation prévoit une procédure de communication par dérogation, pour laquelle le demandeur doit, entre autres, s’engager à ne pas divulguer les informations individuelles que la loi entend protéger portées à sa connaissance à l’occasion de la consultation des documents.
L’existence de reproductions numériques au niveau départemental n’est pas systématique : certaines archives départementales ont pu en recevoir en versement ou même procéder elles-mêmes à une numérisation. Cependant, certains cahiers, bien que légalement communicables en salle de lecture, comportent des données sensibles dont la diffusion sur internet n’a fait l’objet d’aucun consentement de la part des personnes concernées. C’est pourquoi, dans le respect du RGPD, ils ne sont pas mis en ligne.
Afin de faciliter l’accès à ces archives publiques, l’AAF, à l’initiative de la section des archivistes départementaux, a souhaité dresser la liste des versements des cahiers citoyens conservés par les différents services d’archives départementales. Le lien vers l’instrument de recherche a été indiqué lorsque le service d’archives départementales l’avait mis en ligne sur son site Internet.
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Claire LARRIEUX, déléguée générale
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