« Autour de la guerre. Les archives, de précieuses alliées » est un numéro de La Gazette des archives qui s’adresse à des professionnels de la gestion de l’information, ainsi qu’aux producteurs en amont et aux utilisateurs en aval. Les articles sont également destinés à un plus large public afin de rendre visibles nos professions, d’en expliquer les tenants et les aboutissants et, qui sait, peut-être susciter des vocations…
Pour un sujet tel que la guerre, les archives s’avèrent être de précieuses alliées. Elles jouent un rôle indispensable dans la compréhension du passé, de l’acceptation du présent et de la construction de l’avenir. Elles couvrent un large spectre et ne se limitent pas à des informations de terrain. Si les archives souffrent, elles font l’objet de sauvetage et de mise en valeur. Sensibles, parfois douloureuses, elles reflètent tant les faces visibles que cachées de ces périodes sombres. Collecte, classement, conservation et communication des archives exigent un ensemble de gestes archivistiques, une parfaite connaissance du contenu et du contexte des documents, un travail d’équipe et de collaboration, ainsi que l’application des règles et des normes en vigueur du point de vue juridique et technique.
Des archivistes, gestionnaires de l’information et historiens provenant d’horizons très divers éclairent des aspects propres à la thématique de la guerre – sujet toujours d’une actualité brûlante – en France et au-delà de nos frontières.
Ce numéro a été piloté par Barbara Viallet, administratrice chargée de la conservation et du sort final des documents au sein des Archives de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).
SOMMAIRE
Des archives malmenées : déplacements, destruction, reconstitution
– Le repli des archives de Pechiney pendant la Seconde Guerre mondiale, par Jenny PIQUET
– Archives audiovisuelles et protection du patrimoine culturel en cas de conflit armé, par Sophie FTULISIAK et le lieutenant Charlélie BERTHAUT
– Deliberate destruction and collateral damage : the burning of Irish records 1916-1922, par le docteur Ciarán WALLACE
Des archives pour témoigner : droits individuels et mémoire collective
– Archives individuelles des victimes de guerre de la Seconde Guerre mondiale : de la reconnaissance des droits à la valorisation mémorielle et historique. Plongée dans le fonds de la division des archives des victimes des conflits contemporains, par Alain ALEXANDRA
– L’agent orange, agent de discorde, par Marcelle CINQ-MARS
– Archiving violence : a conversation with Luisa Franco, par Luisa FRANCO et le docteur Tobias HAGMANN
– “An unexpected challenge” : how The Guardian reported the Falklands war, par Richard NELSSON
Des archives à traiter : gestes archivistiques
– Les processus de production et de gestion de l’information (papier et électronique) dans des contextes singuliers : le cas atypique des unités de la gendarmerie prévôtale, par la lieutenante-colonelle Sandra SÉRIS avec la collaboration d’Éric WARNANT
– Accès interdit : la transparence gouvernementale et les embûches à l’accès à l’information. Les cas des archives canadiennes de relations internationales et du renseignement étranger, par Melody BÉLAND
– Archivistes de l’OTAN, affirmation d’une identité professionnelle au cœur des opérations de l’Alliance atlantique, par Barbara VIALLET
– U.S. Cold War Espionage Satellites, Public Disclosure, and Digital Archives, par Jeffery CHARLSTON
RÉSUMÉ DES ARTICLES
Des archives malmenées : déplacements, destruction, reconstitution
– Le repli des archives de Pechiney pendant la Seconde Guerre mondiale, par Jenny PIQUET
En janvier 1940, alors que les perspectives d’une offensive des armées allemandes se précisent, la direction générale de la compagnie des produits chimiques et électrométallurgiques Alais, Froges et Camargue (AFC), qui deviendra Pechiney en 1950, prépare le départ de Paris de son administration centrale située rue Balzac. Pour accueillir l’ensemble de ses services, son choix s’est porté sur le domaine d’Éguilles, dans la commune de Vedène (Vaucluse), à quelques kilomètres d’Avignon. En l’espace de quelques mois, le site est organisé pour accueillir près de 650 collaborateurs et leur famille. À Paris, des véhicules de transport – bus et camions – sont regroupés alors que bureau par bureau, les équipements, les archives et ressources documentaires sont identifiés et catalogués en vue du prochain déménagement. C’est à partir de mai 1940 que l’exil de l’Administration centrale commence ; les derniers personnels quittent la rue Balzac le 12 juin au moment où les troupes allemandes arrivent aux portes de la capitale.
Au travers de différentes sources de l’époque et de témoignages, cet article a pour objectif de retracer l’épopée des archives d’AFC pendant cet exil qui débutera entre mai et juin 1940. En septembre 1943, hormis quelques services, l’essentiel de l’effectif a regagné Paris et l’administration centrale est alors complètement reconstituée. Le site d’Éguilles demeure cependant un dépôt d’archives pour la Compagnie, et ce jusqu’à décembre 1963. Cet article s’intéresse également au parcours d’un homme, Jacques Fournier de Lempdes, qui, chargé des archives d’AFC, fut la cheville ouvrière d’une opération ô combien délicate et dont la réussite a fait qu’aujourd’hui, si Pechiney a disparu, ses archives historiques demeurent.
– Archives audiovisuelles et protection du patrimoine culturel en cas de conflit armé, par Sophie FTULISIAK et le lieutenant Charlélie BERTHAUT
Le monde assiste fréquemment à la destruction du patrimoine culturel et aux pillages organisés en raison de conflits armés. Les enjeux liés à la destruction, au trafic illicite et à la restitution de biens culturels posent la question de la protection effective du patrimoine. Les archives se retrouvent au cœur de ces enjeux. Parmi elles, les archives audiovisuelles présentent des spécificités affectant fortement les modes de conservation, de lecture et d’étude, de communication et de traitement juridique, ce qui génère un traitement distinct de celui des archives textuelles classiques. L’histoire de l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD) remonte à la Première Guerre mondiale et est indissociable des archives qu’il conserve. Elle permet de retracer l’épopée des archives audiovisuelles des armées françaises à travers les conflits armés du XXe siècle, ce qui constitue un précieux témoignage dans le champ de la protection des archives. Elle a d’ailleurs fourni aux équipes de l’ECPAD un retour d’expérience indispensable à l’élaboration d’un plan de protection en cas de conflit armé réaliste, dont les principaux items sont relatés.
– Deliberate destruction and collateral damage : the burning of Irish records 1916-1922, par le docteur Ciarán WALLACE
The struggle for Irish independence (1916-1922) resulted in the destruction of many records, including the state archives containing seven centuries of Irish records. Yet the Irish government did not include these losses in a major 1996 UNESCO report on global archival destruction in the twentieth century. This article examines the accidental and deliberate destruction of Ireland’s archives during this period, and the recovery efforts, from the days immediately after the fighting to the current interdisciplinary collaboration between historians, archivists and computer scientists in the Virtual Record Treasury of Ireland. It argues that the loss of records through conflict produced different results for historical research and cultural identity in the newly independent Irish Free State (later declared the republic), and Northern Ireland, which maintained its union with Britain.
VF : La lutte pour l’indépendance de l’Irlande (1916-1922) a entraîné la destruction de nombreux documents, y compris les archives d’État rassemblant sept siècles d’archives irlandaises. Pourtant, le gouvernement irlandais n’a pas inclus ces pertes dans un rapport important de l’UNESCO de 1996 sur la destruction des archives au niveau mondial au cours du XXe siècle. Cet article se penche sur la destruction accidentelle ou délibérée des archives irlandaises au cours de cette période, ainsi que sur les initiatives de récupération, depuis les jours qui ont suivi les combats jusqu’à la collaboration interdisciplinaire actuelle entre historiens, archivistes et informaticiens au sein du Virtual Record Treasury of Ireland (Trésor des archives virtuelles d’Irlande). Il démontre que la perte d’archives en raison du conflit a eu des conséquences différentes pour la recherche historique et l’identité culturelle dans l’État libre d’Irlande nouvellement indépendant (qui deviendra plus tard la république) et en Irlande du Nord, qui a maintenu son appartenance au Royaume-Uni.
Des archives pour témoigner : droits individuels et mémoire collective
– Archives individuelles des victimes de guerre de la Seconde Guerre mondiale : de la reconnaissance des droits à la valorisation mémorielle et historique. Plongée dans le fonds de la division des archives des victimes des conflits contemporains, par Alain ALEXANDRA
Sur les vingt kilomètres linéaires d’archives de victimes de guerre conservés à la division des archives des victimes des conflits contemporains (DAVCC), antenne caennaise du Service historique de la Défense, au moins 90 % sont consacrés à la Seconde Guerre mondiale. Pour l’essentiel, ces archives se présentent sous la forme de dossiers ou de documents individuels collectés ou produits par l’État dans le but de recenser, de répondre aux besoins des familles et d’attribuer droits et pensions à ces dernières ou aux victimes survivantes. L’idée d’honorer les victimes des combats et de la barbarie nazie est à l’origine de ce fonds, mais depuis une trentaine d’années, historiens, associations et particuliers s’attachent à étudier ces archives tant dans le cadre du devoir de mémoire que dans une perspective historique plus large, notamment pour analyser le fonctionnement du système de répression nazi et de son effet sur la population résidant en France.
– L’agent orange, agent de discorde, par Marcelle CINQ-MARS
À la fin des années soixante, le gouvernement canadien a permis l’utilisation du défoliant agent orange sur une de ses bases militaires. Près de deux décennies plus tard, les effets nocifs de ce défoliant furent confirmés et les personnes exposées au produit, autant civiles que militaires, entamèrent des recherches documentaires afin de préparer un dossier de réclamation envers le gouvernement canadien. De son côté, le gouvernement canadien a entrepris sa propre recherche en archives afin de documenter les décisions prises par les autorités gouvernementales de l’époque. Le cas de l’agent orange illustre comment les archives gouvernementales conservées à Bibliothèque et Archives Canada ont permis d’étayer les droits des victimes potentielles.
– Archiving violence : a conversation with Luisa Franco, par Luisa FRANCO et le docteur Tobias HAGMANN
Preserving evidence related to grave human rights abuses is a key strategy to achieve accountability and to memorialize past injustices in view of transforming societies. In the past decades numerous truth and reconciliation commissions, civil society organizations and governmental bodies have documented human rights abuses carried out as part of armed conflicts and political oppression. Vast amounts of predominantly open source information on atrocities have emerged as part of the Syrian and Ukrainian conflicts. The importance of these different archives for dealing with the past – the proverbial German Vergangenheitsbewältigung – is undisputed. But the practical and political implications of archiving and documenting political violence remain little understood. Which curatorial, archival and political choices are human rights archives faced with ? How can the documentation of physical and structural violence be meaningfully linked to societal healing ? What is the impact of increasing amounts of data on archiving human rights violations ? Whose voices and experiences ‘count’ when violence is archived ? What happens when human suffering is transformed into records, judicial and bureaucratic categories ? And how can the increasingly transnational nature of violence be documented in national archives ? These and other questions are explored in this submission to the special issue of La Gazette des Archives taking the form of an interview with Luisa Franco, a human rights archive practitioner with extensive experience in archiving and preserving political violence. Trained in digital technologies, conservation and cultural heritage, she was a former staff in the Human Rights Directorate of Columbia’s National Centre for Historical Memory. Over recent years she has supported numerous archives documenting grave human rights violations in countries as diverse as Egypt, Libya, Guatemala, Honduras and El Salvador. In this interview Luisa Franco will share and reflect on her professional and personal experiences on the role of archives in dealing with the past. The interview will be conducted and edited by Dr. Tobias Hagmann who has conducted long-term research on political violence and the state in the global South.
VF : Préserver les preuves liées aux graves violations des droits de l’homme est une stratégie clé pour atteindre la responsabilité et pour commémorer les injustices passées en vue de transformer les sociétés. Au cours des dernières décennies, de nombreuses commissions de vérité et de réconciliation, des organisations de la société civile et des organismes gouvernementaux ont documenté les violations des droits de la personne commises dans le cadre de conflits armés et d’oppression politique. De vastes quantités d’informations principalement ouvertes sur les atrocités ont émergé dans le cadre des conflits syrien et ukrainien. L’importance de ces différentes archives pour faire face au passé – Vergangenheitsbewältigung – est incontestable. Mais les implications pratiques et politiques de l’archivage et de la documentation de la violence politique restent peu comprises. Quels sont les choix curatoriaux, archivistiques et politiques auxquels sont confrontées les archives des droits de l’homme ? Comment la documentation de la violence physique et structurelle peut-elle être liée de manière significative à la guérison sociétale ? Quel est l’impact de l’augmentation des quantités de données sur l’archivage des violations des droits de l’homme ? Quelles voix et quelles expériences « comptent » lorsque la violence est archivée ? Que se passe-t-il lorsque la souffrance humaine est transformée en catégories judiciaires et bureaucratiques ? Et comment documenter la nature de plus en plus transnationale de la violence dans les archives nationales ? Ces questions et d’autres sont explorées dans le présent mémoire dans le numéro spécial de La Gazette des Archives, sous la forme d’un entretien avec Luisa Franco, une archiviste des droits de l’homme ayant une vaste expérience dans l’archivage et la préservation de la violence politique. Formée aux technologies numériques, à la conservation et au patrimoine culturel, elle a été membre du personnel de la Direction des droits de la personne du Centre national de la mémoire historique de Colombie. Au cours des dernières années, elle a soutenu de nombreuses archives documentant de graves violations des droits humains dans des pays aussi divers que l’Égypte, la Libye, le Guatemala, le Honduras et El Salvador. Dans cette interview, Luisa Franco réfléchira à ses expériences professionnelles et personnelles, et au rôle des archives dans la gestion du passé. L’entrevue sera menée et éditée par le docteur Tobias Hagmann qui a mené des recherches à long terme sur la violence politique et l’État dans les pays du Sud.
– “An unexpected challenge” : how The Guardian reported the Falklands war, par Richard NELSSON
On 2nd April 1982, a force from Argentina invaded the Falkland Islands, a British overseas territory. Three days later, the UK government sent a naval taskforce to take back the islands. The conflict lasted 74 days and ended with an Argentine surrender on 14 June, returning the islands to British control. The Guardian was one of a small number of British national newspapers to take a critical stance towards the war. How the paper covered the conflict – both published newspaper reports and archived items such as editorial memos, photographs and cartoons – are preserved in the Guardian News & Media archive, and the paper’s editorial library. This paper looks at documents, including a selection of the editor’s personal papers, that reveal internal discussions regarding the hardships experienced by the Guardian reporter sent to cover the conflict. These included difficulties with the British military and censorship. Likewise, the archive holds material relating to the capture and imprisonment by the Argentinians of the Observer’s defence correspondent (the Guardian bought the Observer in 1993). Oral history testimonies bring an extra insight into the editorial process during a war, while archived personal interview notes with senior politicians shed light on the British government’s thinking at the time.
VF : Le 2 avril 1982, une force argentine envahit les îles Malouines, un territoire britannique d’outre-mer. Trois jours plus tard, le gouvernement britannique envoie un groupe de travail naval pour reprendre les îles. Le conflit durera 74 jours et se terminera par une reddition argentine le 14 juin, rendant les îles au contrôle britannique. The Guardian est l’un des rares journaux nationaux britanniques à avoir adopté une position critique à l’égard de la guerre. La façon dont le journal a couvert le conflit – à la fois les articles de journaux publiés et les articles archivés tels que les notes éditoriales, les photographies et les caricatures – est conservée dans les archives du Guardian News & Media et dans la bibliothèque éditoriale du journal. Cet article examine des documents, y compris une sélection de documents personnels du rédacteur, qui révèlent des discussions internes concernant les difficultés rencontrées par le journaliste du Guardian envoyé pour couvrir le conflit. Cela incluait des difficultés avec l’armée britannique et la censure. De même, les archives contiennent des documents relatifs à la capture et à l’emprisonnement par les Argentins du correspondant de la défense de l’Observer (le Guardian a acheté l’Observer en 1993). Les témoignages d’histoire orale apportent un éclairage supplémentaire sur le processus éditorial pendant une guerre, tandis que les notes d’entrevue personnelles archivées avec des politiciens de haut niveau mettent en lumière la pensée du gouvernement britannique à l’époque.
Des archives à traiter : gestes archivistiques
– Les processus de production et de gestion de l’information (papier et électronique) dans des contextes singuliers : le cas atypique des unités de la gendarmerie prévôtale, par la lieutenante-colonelle Sandra SÉRIS avec la collaboration d’Éric WARNANT
En ce début de XXIᵉ siècle, avec la multiplication des conflits interétatiques et de la menace terroriste, l’engagement militaire français à l’étranger est de plus en plus présent. Les unités de la gendarmerie prévôtale, instituées en temps de paix auprès des forces armées françaises, hors du territoire national, sont parties intégrantes de tous les théâtres d’opération et aux côtés des forces stationnées ou permanentes réparties sur l’ensemble du globe. Véritables unités opérationnelles, leurs principales missions relèvent du périmètre de la police judiciaire aux armées, de la police générale, de l’appui aux forces et du renseignement. Nous vous proposons de découvrir cet univers atypique à travers le prisme des processus de production et de gestion de l’information (papier et électronique) de deux services producteurs évoluant dans des contextes de conflits singuliers. Grâce aux témoignages de deux prévôts, consolidés par des échanges avec le général, chef du commandement de la gendarmerie prévôtale (CGP), nous soulignerons comment la gendarmerie prévôtale répond aux enjeux majeurs de la bonne sécurisation et gestion de son information sensible afin de garantir la pérennité de son patrimoine archivistique et de pouvoir ainsi répondre à terme aux sollicitations d’ordre judiciaire, opérationnel, administratif et historique.
– Accès refusé : la transparence gouvernementale et les embûches à l’accès à l’information. Les cas des archives canadiennes de relations internationales et du renseignement étranger, par Melody BÉLAND
Cet article met en lumière les défis et limites rencontrés par les analystes et archivistes responsables de l’accès à l’information des documents gouvernementaux du Canada, conformément à la Loi sur l’accès à l’information (AIPRP). Plus précisément, ce sont les obstacles touchant particulièrement les documents sur les relations internationales. Tout d’abord, l’article démontre que les premiers obstacles varient selon le type de demandes. Les demandes trop larges ou vagues sont celles qui nécessitent une recherche en profondeur et entraînent des délais considérables. L’article explore par la suite la nécessité de déterminer l’autorité sur l’information contenue dans les documents, en particulier pour les informations étrangères, ce qui entraîne également des délais dus aux consultations. Plus encore, l’article démontre que les facteurs d’analyse tels que la sensibilité et l’âge d’un document ne sont pas des barèmes pouvant être appliqués uniformément. En conclusion, l’article met en évidence l’importance de réformer les mécanismes existants. Il aborde également la déclassification proactive des documents gouvernementaux, comme étant un moyen d’améliorer l’accès à long terme en réduisant les obstacles liés à l’accès à l’information, tout en soulignant les efforts constants pour promouvoir la transparence gouvernementale malgré les défis rencontrés.
– Archivistes de l’OTAN, affirmation d’une identité professionnelle au cœur des opérations de l’Alliance atlantique, par Barbara VIALLET
À partir des années 1990 et dans le contexte de la fin de la guerre froide, l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) a commencé à jouer un rôle actif dans des opérations. Soutenus par les pays membres de l’Alliance atlantique à travers le Comité des archives, les archivistes de l’OTAN ont mis en place – ou tout au moins aidé à mettre en place dans certains cas – des processus, procédures et outils inhérents à la gestion des archives opérationnelles. En cette année 2024 qui marque les 75 années de l’existence de l’Alliance atlantique, ainsi que le 25e anniversaire des Archives de l’OTAN, l’article s’intéresse à l’affirmation de l’identité professionnelle des archivistes de l’OTAN des premières opérations en Bosnie-Herzégovine aux missions en Afghanistan et au Kosovo. Au sein d’un environnement international régi par de stricts principes et règles de sécurité, le traitement, la protection et la mise à disposition des archives opérationnelles ont largement contribué à la professionnalisation des positions d’archivistes au sein de l’Alliance. Ils ont également mené à une importante implication des archivistes de l’OTAN dans la recherche de solutions qui garantissent la conservation et l’accessibilité à long terme des archives sur supports magnétiques et numériques, ainsi que dans l’application des différents mécanismes de mise à disposition d’informations OTAN.
– U.S. Cold War Espionage Satellites, Public Disclosure, and Digital Archives, par Jeffery CHARLSTON
The U.S. established a secret intelligence agency to coordinate development and operation of its Cold War intelligence satellites. Public disclosure of both the agency and its activities began shortly after the end of the Cold War. Those efforts illustrate the development of U.S. declassification and public disclosure requirements, and the emergence of multiple digital archives and related websites supplementing the collections of the U.S. National Archives. The U.S. government now operates a central website facilitating access to many of those records.
VF : Les États-Unis ont mis en place une agence de renseignement secrète pour coordonner le développement et l’exploitation de leurs satellites espions pendant la guerre froide. La divulgation publique de l’agence et de ses activités a commencé peu après la fin de la guerre froide. Ces efforts illustrent l’évolution des exigences américaines de déclassification et de divulgation publique, et l’émergence de nombreuses archives numériques et de sites Web associés qui viennent compléter les collections des Archives nationales des États-Unis. Le gouvernement américain propose aujourd’hui un site Web centralisé qui facilite l’accès à un grand nombre de ces archives.