Communiqué de presse

Destruction d’archives au Sénégal

Face aux détériorations et destructions d’archives qui ont eu lieu au Sénégal en marge des manifestations du début du mois de juin, l’AAF, l’ICA, l’AIAF, ASF, l’École nationale des Chartes ainsi que la Chaire UNESCO « les archives au service des nations et des sociétés africaines » ont souhaité réagir par le biais d’un communiqué de presse.

mercredi 14 juin 2023
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DESTRUCTION D’ARCHIVES AU SENEGAL

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Les mani­fes­ta­tions qui ont eu lieu début juin au Sénégal ont abouti à la dété­rio­ra­tion voire à la des­truc­tion de plu­sieurs fonds d’archi­ves impor­tants, notam­ment ceux de la Faculté des Lettres de l’Université de Dakar.

Les ins­ti­tu­tions signa­tai­res déplo­rent la perte d’archi­ves essen­tiel­les non seu­le­ment à la garan­tie des droits des per­son­nels, ensei­gnants-cher­cheurs et à la diplo­ma­tion des étudiants de la Faculté des Lettres de Dakar, mais aussi à la com­pré­hen­sion de l’his­toire de l’ensei­gne­ment supé­rieur et de la recher­che au Sénégal et plus lar­ge­ment en Afrique occi­den­tale.

Elles tien­nent à cette occa­sion à rap­pe­ler l’impor­tance d’une ges­tion effi­cace des archi­ves non seu­le­ment pour assu­rer la bonne gou­ver­nance et la red­di­tion des comp­tes des orga­ni­sa­tions, mais aussi pour attes­ter des droits des per­son­nes phy­si­ques et mora­les et pré­ser­ver la mémoire des popu­la­tions et la recher­che scien­ti­fi­que.

Elles appel­lent donc l’ensem­ble des acteurs concer­nés au Sénégal, et tout par­ti­cu­liè­re­ment les auto­ri­tés publi­ques, à mettre en œuvre tout ce qui est en leur pou­voir pour assu­rer la pro­tec­tion du patri­moine archi­vis­ti­que conservé dans ce pays. Elles atti­rent tout par­ti­cu­liè­re­ment leur atten­tion sur l’indis­pen­sa­ble pro­tec­tion des Archives natio­na­les. Dans des condi­tions extrê­me­ment dif­fi­ci­les et insuf­fi­sam­ment sécu­ri­sées, ces archi­ves s’effor­cent de pré­ser­ver un patri­moine commun, en par­ti­cu­lier les archi­ves du Gouvernement géné­ral de l’Afrique occi­den­tale fran­çaise, ins­cri­tes au Registre de la Mémoire du monde de l’UNESCO. Leur mise en péril ris­que­rait d’entraî­ner une perte irré­pa­ra­ble pour le Sénégal, l’Afrique de l’Ouest et l’huma­nité tout entière.

Les ins­ti­tu­tions signa­tai­res appor­tent tout leur sou­tien à la com­mu­nauté archi­vis­ti­que séné­ga­laise.

DESTRUCTION OF ARCHIVES IN SENEGAL

PRESS RELEASE

The demons­tra­tions that took place at the begin­ning of june in Senegal resul­ted in the dete­rio­ra­tion and the des­truc­tion of seve­ral impor­tant archi­val col­lec­tions, in par­ti­cu­lar those of the Arts Faculty (Faculty of lite­ra­ture) at Dakar University.

The signa­tory ins­ti­tu­tions deplore the loss of archi­ves that are essen­tial not only to gua­ran­teeing the rights of staff, tea­cher-resear­chers and the gra­dua­tion of stu­dents at the Faculté des Lettres in Dakar, but also to unders­tan­ding the his­tory of higher edu­ca­tion and research in Senegal and more widely in West Africa.

They would like to take this oppor­tu­nity to rei­te­rate the impor­tance of effec­tive archive mana­ge­ment, not only to ensure good gover­nance and accoun­ta­bi­lity of orga­ni­za­tions, but also to attest to the rights of indi­vi­duals and cor­po­rate bodies and to pre­serve the memory of popu­la­tions and scien­ti­fic research.

They the­re­fore call on all sta­ke­hol­ders in Senegal, and espe­cially the public autho­ri­ties, to do eve­ry­thing in their power to ensure the pro­tec­tion of the coun­try’s archi­val heri­tage. They draw par­ti­cu­lar atten­tion to the need to pro­tect the National Archives. Under extre­mely dif­fi­cult condi­tions and ina­de­qua­tely secu­red, these archi­ves strive to pre­serve a shared heri­tage, in par­ti­cu­lar the archi­ves of the General Government of French West Africa, listed in UNESCO’s Memory of the World Register. Putting them in jeo­pardy would risk an irre­pa­ra­ble loss for Senegal, West Africa and huma­nity as a whole.

The signa­tory ins­ti­tu­tions offer their full sup­port to the Senegalese archi­val com­mu­nity.

DESTRUCCIÓN DE ARCHIVOS EN SENEGAL

COMUNICADO DE PRENSA

Los actos de pro­testa que tuvie­ron lugar a prin­ci­pios de junio en Senegal pro­vo­ca­ron el dete­rioro o incluso la des­truc­ción de varios fondos de archi­vos impor­tan­tes, en par­ti­cu­lar los de la Facultad de Letras de la Universidad de Dakar.

Las ins­ti­tu­cio­nes signa­ta­rias lamen­tan la pér­dida de archi­vos que son esen­cia­les no sólo para pro­te­ger los dere­chos del per­so­nal, los pro­fe­so­res-inves­ti­ga­do­res, y per­mi­tir la gra­dua­ción de los estu­dian­tes de la Facultad de Letras de Dakar, sino tam­bién para com­pren­der la his­to­ria de la enseñanza super­ior y la inves­ti­ga­ción en Senegal y, más amplia­mente, en África Occidental.

Las ins­ti­tu­cio­nes apro­ve­chan la oca­sión para rei­te­rar la impor­tan­cia de una ges­tión eficaz de los archi­vos, no sólo para garan­ti­zar la buena gober­nanza y la ren­di­ción de cuen­tas de las orga­ni­za­cio­nes, sino tam­bién para docu­men­tar los dere­chos de las per­so­nas físi­cas y jurí­di­cas y pre­ser­var la memo­ria de las pobla­cio­nes y de la inves­ti­ga­ción cientí­fica.

Por ello, instan a todos los acto­res inte­re­sa­dos en Senegal, y espe­cial­mente a los pode­res públi­cos, para que hagan todo lo posi­ble para la pro­tec­ción del patri­mo­nio archivís­tico conser­vado en este país. Llaman espe­cial­mente la aten­ción sobre la nece­si­dad de mejo­rar la segu­ri­dad de los Archivos Nacionales. Insuficientemente pro­te­gida, esta ins­ti­tu­ción garan­tiza la conser­va­ción de un patri­mo­nio común en condi­cio­nes extre­ma­da­mente difí­ci­les, en par­ti­cu­lar los archi­vos del Gobierno General del África Occidental Francesa (A.O.F.) inclui­dos en el regis­tro "Memoria del Mundo" de la UNESCO. Ponerlos en peli­gro podría pro­vo­car pér­di­das irre­pa­ra­bles para Senegal, África Occidental y la huma­ni­dad en su conjunto.

Las ins­ti­tu­cio­nes signa­ta­rias ofre­cen todo su apoyo a la comu­ni­dad archivís­tica sene­ga­lesa.


SIGNATAIRES

Conseil International des Archives (ICA) : Le Conseil International des Archives (ICA) est une asso­cia­tion inter­na­tio­nale créée en 1948 pour pro­mou­voir le déve­lop­pe­ment des archi­ves. Depuis plus de 75 ans, l’ICA ras­sem­ble les ins­ti­tu­tions d’archi­ves et les pro­fes­sion­nels à tra­vers le monde pour défen­dre la ges­tion effi­cace des archi­ves et la pro­tec­tion maté­rielle du patri­moine écrit, pour pro­duire des normes reconnues et de bonnes pra­ti­ques et pour encou­ra­ger le dia­lo­gue, les échanges et la trans­mis­sion de ces connais­san­ces au-delà des fron­tiè­res natio­na­les.
Contact : Carlos Serrano Vásquez – ica.ica.org

Association des archi­vis­tes fran­çais (AAF) : l’AAF regroupe près de 3000 mem­bres, pro­fes­sion­nels des archi­ves du sec­teur public comme du sec­teur privé. Elle est un organe per­ma­nent de réflexions, de for­ma­tions et d’ini­tia­ti­ves mis au ser­vice des sour­ces de notre his­toire, celles d’hier comme celles de demain.
Contact : Claire Larrieux - dele­ga­tion_gene­ra­le@ar­chi­vis­tes.org

Archivistes sans fron­tière inter­na­tio­nal (ASF – I) : Archivistes sans fron­tiè­res (AsF) est une orga­ni­sa­tion non gou­ver­ne­men­tale d’archi­vis­tes qui se consa­cre à la pro­tec­tion des archi­ves, en par­ti­cu­lier dans les situa­tions de risque, et à la pro­mo­tion de leur uti­li­sa­tion, prin­ci­pa­le­ment en tant qu’outils garan­tis­sant les droits des per­son­nes et ser­vant à la fois à la recher­che de la vérité et à la lutte contre l’impu­nité dans les cas de vio­la­tions graves des droits de l’homme.
Contact : pre­si­den­ce@ar­chi­vis­tes­sans­fron­tie­res.net

AIAF (Association inter­na­tio­nale des archi­vis­tes fran­co­pho­nes) : l’Association inter­na­tio­nale des archi­ves fran­co­pho­nes (AIAF) a été fondée en 1989 par des direc-teurs d’Archives natio­na­les d’État fran­co­pho­nes. L’Association regroupe, entre autres, des ins­ti­tu­tions d’archi­ves, des asso­cia­tions, des ins­ti­tu­tions d’ensei­gne­ments et des orga­nis­mes équivalents d’États mem­bres de pays, toute per­sonne phy­si­que por­tant un inté­rêt pro­fes­sion­nel à l’admi­nis­tra­tion des docu­ments ou des archi­ves ou à la for­ma­tion ini­tiale ou conti­nue des archi­vis­tes, en fran­çais. En vertu de ses sta­tuts, l’objec­tif de l’AIAF est de favo­ri­ser et de déve­lop­per la coo­pé­ra­tion entre ses mem­bres.
Contact : Odile Welfélé - odile.wel­fe­le@­culture.gouv.fr

École natio­nale des Chartes : l’École natio­nale des char­tes - PSL compte parmi les grands établissements d’ensei­gne­ment supé­rieur. À la pointe de la recher­che his­to­ri­que dès sa fon­da­tion en 1821, elle n’a cessé d’accom­pa­gner la pro­gres­sion des métho­des his­to­ri­ques et la moder­ni­sa­tion des métiers de la conser­va­tion, jusqu’à l’intro­duc­tion des huma­ni­tés numé­ri­ques parmi les dis­ci­pli­nes ensei­gnées.
Contact : Michelle Bubenicek – michelle.bube­ni­cek@­char­tes.psl.eu

Chaire Unesco « Les Archives au ser­vice des Nations et des Sociétés afri­cai­nes » : a voca­tion à faci­li­ter la col­la­bo­ra­tion entre cher­cheurs de renom­mée inter­na­tio­nale, ensei­gnants et acteurs du monde des archi­ves, actifs dans dif­fé­rents pays du monde.
Contact : Édouard Vasseur - edouard.vas­seur@­char­tes.psl.eu



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(PDF – 316.1 kio)
        
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