Après une édition 2023 des RASAD consacrées aux politiques de classement au cours desquelles le lien inextricable entre collecte et classement a été mis en avant à de nombreuses reprises, l’intérêt de la section des archivistes départementaux s’est naturellement porté vers ce deuxième pilier du métier d’archiviste qu’est la collecte.
Échanger autour des politiques de collecte en 2024, c’est aussi revenir sur une décennie qui a été marquée par de nombreux bouleversements dans nos pratiques professionnelles, observer l’adaptation de nos métiers et de notre quotidien, réfléchir sur ce que sera la collecte demain. 2024 marque en effet le dixième anniversaire du « Cadre méthodologique pour l’évaluation, la sélection et l’échantillonnage des archives publiques », mais aussi celui d’une circulaire de tri maniée chaque jour par les Archives départementales, celle pour le tri et la conservation des archives produites par les communes et structures intercommunales dans leurs domaines d’activités spécifiques (DGP/SIAF/2014/006).
2024, c’est aussi – à quelques mois près – le dixième anniversaire de la première opération de Grande collecte lancée en matière d’archives privées, alors qu’une opération sur les archives du sport est en cours, et qui a vu affluer dans toute la France des donateurs, qui ont apporté chacun leur pierre à la construction du patrimoine écrit.
Avec le cadre stratégique commun de modernisation des archives, dont le premier a été lancé en 2015, le débat sur les archives essentielles, l’accélération du programme VITAM, ou plus récemment le déploiement d’outils stratégiques d’évaluation plus perfectionnés, c’est toute la méthodologie de la collecte qui a été bouleversée, en même temps que la collecte numérique s’est intensifiée.
La section des archivistes départementaux souhaite aujourd’hui se réinterroger à la fois sur la pratique, et sur la méthodologie mise en place pour travailler avec les producteurs d’archives publics ou privés, dans un environnement en mutation continuelle et qui tend à gagner en complexité.
Pour travailler sur cette problématique, deux axes majeurs ont été identifiés :
- Devenue hybride, la collecte est aujourd’hui pensée de manière globale avec des stratégies de collecte papier-numérique, archives publiques-archives privées. Un axe de travail pourra porter sur la manière dont la multiplication des archives numériques a modifié notre manière d’appréhender notre pratique de la collecte. Quels moyens les archivistes départementaux ont-ils pu déployer pour passer à l’échelle ou au contraire pour recentrer la collecte réglementaire des archives papier ? Plus généralement, comment faire coexister des fonds mixtes ? Comment identifier et dépasser nos difficultés pour rentrer pleinement dans ces stratégies de collecte ?
- Les politiques de collecte s’inscrivent aujourd’hui dans le cadre de véritables méthodologies de projet. Comment ces politiques sont-elles conçues à l’échelle des services ? Des stratégies thématiques ou territoriales sont-elles mises en place, et en lien avec l’échelon central ? Quelles opportunités peuvent être à l’origine de ces politiques de collecte (réforme administrative, construction d’un bâtiment par exemple) ? Mais concrètement, comment prioriser ses choix d’intervention ? Comment articuler réponse aux “urgences” (mais quelles urgences ?) et travaux choisis au long cours ?
L’articulation de la collecte avec les autres missions d’un service d’archives, et notamment d’un service d’Archives départementales, sera au centre de nos réflexions communes.
Vous avez envie de présenter vos réflexions ou vos expériences en lien avec l’élaboration ou la mise en œuvre d’une politique de collecte ? Qu’il s’agisse d’aborder la méthodologie, les critères stratégiques, les questions de fond, les questions de moyens ou tout autre sujet lié : n’hésitez pas !
Nous vous remercions de préciser s’il s’agit d’une proposition d’intervention (durée de 20 mn), de table ronde (10 à 20 mn par intervention) ou d’atelier pratique.