L’AAF dans la Gazette des communes

La Gazette des communes consacre un article, daté du 27 juillet 2009, à l’AAF et à sa réaction face à la RGPP.

lundi 29 septembre 2008
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Les archi­vis­tes mon­tent au cré­neau contre la RGPP - Interview audio Christine Martinez, pré­si­dente de l’AAF

L’Association des archi­vis­tes fran­çais (AAF) a mis en ligne le 20 juillet une péti­tion pour dénon­cer la dis­pa­ri­tion pro­gram­mée de la direc­tion des archi­ves de France (DAF), dans le cadre de la révi­sion géné­rale des poli­ti­ques publi­ques (RGPP).

La réor­ga­ni­sa­tion de l’admi­nis­tra­tion cen­trale du minis­tère de la Culture pré­voit d’inté­grer le réseau des archi­ves publi­ques et son exper­tise dans une grande direc­tion géné­rale dédiée aux « patri­moi­nes ».
L’AAF estime que cette réforme remet en cause, à moyen terme, la visi­bi­lité de la fonc­tion « archi­ves », voire son exis­tence même. D’autant qu’elle « s’accom­pa­gne d’une baisse réelle des effec­tifs ».
Cette péti­tion fait suite aux com­mu­ni­qués publiés suc­ces­si­ve­ment par l’AAF en février et juillet 2008 ainsi qu’en juin 2009, et à la péti­tion lancée en novem­bre 2008 par l’Intersyndicale CFDT-CFTC–CGT pour récla­mer le main­tien de la DAF.

Pour Christine Martinez, pré­si­dente de l’AAF et res­pon­sa­ble des rela­tions inter­na­tio­na­les de la DAF, la réforme en cours conduit à accen­tuer la dimen­sion patri­mo­niale des archi­ves, au détri­ment de leur dimen­sion opé­ra­tion­nelle, en tant qu’outil de gou­ver­nance admi­nis­tra­tive.

Pour écouter la réponse de Christine Martinez

L’AAF espé­rait que la RGPP serait l’occa­sion d’une vaste réflexion sur l’exer­cice et le posi­tion­ne­ment de la pro­fes­sion. Depuis plu­sieurs années, l’asso­cia­tion s’atta­che à faire valoir le rôle des archi­vis­tes tout au long de la chaîne de pro­duc­tion des archi­ves, depuis la créa­tion du docu­ment jusqu’à sa mise en com­mu­ni­ca­tion publi­que.
Pour confor­ter la pro­fes­sion, elle a élaboré, en 2008, un réfé­ren­tiel-métier, qui décrit toutes les acti­vi­tés des archi­vis­tes, quel que soit leur cadre pro­fes­sion­nel (DAF, ser­vi­ces de l’Etat, col­lec­ti­vi­tés, entre­pri­ses).

Concernant le rôle de la Direction des archi­ves de France, elle n’a de cesse de rap­pe­ler la fonc­tion scien­ti­fi­que qu’elle exerce, notam­ment auprès des col­lec­ti­vi­tés.
Certes, comme en convient Christine Martinez, le minis­tère de la Culture promet que les condi­tions d’exer­cice de la pro­fes­sion vont rester inchan­gées et que la tutelle scien­ti­fi­que assu­rée jusqu’à pré­sent par la direc­tion des archi­ves de France – et à laquelle les archi­vis­tes muni­ci­paux sont très atta­chés - ne sera pas remise en cause.
Mais l’AAF craint que l’Etat ne se donne pas les moyens d’exer­cer ce rôle.

Pour écouter la réponse de Christine Martinez

L’AAF sou­li­gne que l’inci­dence de la dis­pa­ri­tion de la direc­tion des archi­ves de France ne touche pas que les pro­fes­sion­nels : les citoyens, eux-aussi, sont concer­nés, dans l’exer­cice de leur droit d’accès aux docu­ments. C’est pour­quoi l’asso­cia­tion consi­dère qu’« on détruit un outil indis­pen­sa­ble de la démo­cra­tie », cons­tat que sa péti­tion met en exer­gue.
Pour nous illus­trer ce propos, Christine Martinez prend l’exem­ple de l’appli­ca­tion de la loi du 15 juillet 2008 sur les archi­ves. Texte qui pose le prin­cipe de la libre com­mu­ni­ca­bi­lité de l’ensem­ble des archi­ves publi­ques à toute per­sonne et réduit for­te­ment les délais de com­mu­ni­ca­tion.

Pour écouter la réponse de Christine Martinez

L’AAF a prévu de clore la cam­pa­gne de signa­tu­res de sa péti­tion le 31 jan­vier 2010.
RGPP cultu­relle : un minis­tère, trois direc­tions

Les prin­ci­pa­les mesu­res de révi­sion géné­rale des poli­ti­ques publi­ques (RGPP) concer­nant le minis­tère de la culture ont été prises en décem­bre 2007 par le Conseil de moder­ni­sa­tion des poli­ti­ques publi­ques. La refonte de l’orga­ni­gramme de l’admi­nis­tra­tion cen­trale se tra­duit par la créa­tion trois gran­des direc­tions : patri­moi­nes, créa­tion artis­ti­que, média et indus­tries cultu­rel­les.
« Elle par­ti­cipe au non rem­pla­ce­ment d’un départ à la retraite sur deux », pré­cise le site de la RGPP. La réforme prend en compte la révo­lu­tion numé­ri­que, son impact sur le déve­lop­pe­ment de nou­vel­les offres et sur les indus­tries cultu­rel­les. Elle passe également par la prise en charge plus effi­cace des enjeux juri­di­ques et économiques de la créa­tion et de la culture dans une appro­che euro­péenne. » Le gou­ver­ne­ment compte ainsi repo­si­tion­ner les ser­vi­ces cen­traux du minis­tère de la culture sur des axes stra­té­gi­ques et amé­lio­rer ses capa­ci­tés de pilo­tage opé­ra­tion­nel.

Hélène Girard

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