C’est à Montpellier, les 2 et 3 février 2017, que la section des archivistes départementaux a organisé ses traditionnelles rencontres annuelles, dont c’était (déjà !) la quatorzième édition.
Chaleureusement accueillis et pris en charge par les permanents de l’AAF, ainsi que par la directrice et toute l’équipe des Archives départementales de l’Hérault, 130 archivistes et professionnels venus de toute la France – avec une belle représentation des services du sud de la Loire – ont découvert ou redécouvert le site impressionnant de Pierrevives, œuvre de l’architecte Zaha Hadid (1950-2016).
Au menu de ces rencontres, après une intervention du directeur chargé des Archives de France et un mot d’accueil vibrant du président de la commission culture du conseil départemental de l’Hérault, 14 interventions et une table ronde, autant d’occasions d’évoquer les notions fondamentales de l’archivistique – documents et fonds, producteurs, respect des fonds, théorie des trois âges, cadres de classement, etc. – et leur évolution au XXIe siècle.
Il serait compliqué de revenir sur l’ensemble des échanges, ou de distinguer plus particulièrement l’une ou l’autre des interventions. Signalons cependant que les questions ont été nombreuses et qu’aucun thème essentiel n’a échappé à la discussion. La question des producteurs, qu’ils soient institutionnels comme l’Inserm (Hélène Chambefort) et les services du conseil départemental de l’Hérault (Pierre Jestin : présentation 1 et présentation 2), ou simples particuliers, comme les milliers d’anonymes ayant laissé un témoignage après les attentats de 2015 à Paris (Guillaume Nahon), a ainsi été abordée à travers la nécessaire adaptation des archivistes aux attentes spécifiques des producteurs, à l’implication éventuelle – et largement souhaitée – de ces derniers dans la chaîne de traitement, mais également à leurs réticences ou leurs incompréhensions vis-à-vis des spécificités de la collecte… Le rôle et l’évolution du métier des archivistes a également été au centre de plusieurs interventions, tant le 2 février, à travers le cas d’école évoqué par Frank Seroul au sein du conseil départemental de la Sarthe, que l’après-midi du 3 février, où Bruno RICARD, Céline GUYON et les trois intervenants de la table ronde animée par Anne-Marie Bruleaux (Camille DESENCLOS : maître de conférence à l’Université de Haute-Alsace, responsable du master Mecadoc ; Julien BENEDETTI : Archives départementales des Bouches-du-Rhône ; Isabelle VERNUS : directrice des Archives de Saône-et-Loire) ont campé un archiviste protéiforme, un « aventurier du numérique », contraint d’évoluer pour survivre, mais largement capable, au final, de se rapprocher des PRADA (responsables de l’accès aux documents administratifs) et des CIL (Correspondant Informatique et Liberté) et de faire face – parfois avec un petit temps de retard – aux évolutions technologiques, tout comme aux attentes de l’administration et des usagers…
La fin de l’après-midi du 2 février a été consacrée à la représentation archivistique et à ses évolutions, à travers les interventions d’Hélène Zettel (présentation 1 et présentation 2), de Florence Clavaud et Cyprien Henry – dont la présentation de l’avancement du projet de référentiel national des notaires a une nouvelle fois suscité l’enthousiasme de la salle, comme lors du Forum des archivistes de 2016 – ou encore au cas du référentiel girondin, présenté par Delphine Jamet.
La matinée du 3 février a porté pour sa part sur les nouveaux modes de diffusions auprès des usagers, avec la présentation des politiques du ministère de la culture (Marie-Véronique Leroi : présentation du 12 décembre 2016 et enregistrement audio), les questionnements réglementaires autour de l’Open data (Catherine Bernard) ainsi que les évolutions techniques des portails documentaires et les nécessaires concessions qu’impliquent la mise en place de ces outils souvent interdisciplinaires (Christine Martella, Dominique Taffin).
Mais les RASAD, ce ne sont pas que des débats de haute tenue, conclus par Lydiane Gueït-Montchal… Ce sont également des échanges avec les adhérents de la section, où ont notamment été abordés le projet de thème et le lieu des prochaines RASAD, des repas animés et des moments conviviaux, parfaitement orchestrés par nos collègues de l’Hérault. Ce sont aussi des visites privilégiées des Archives départementales – qui en ont fait rêver plus d’un –, des Archives municipales de Montpellier, ou encore du Centre informatique national de l’Enseignement supérieur (CINES) et de la bibliothèque universitaire de médecine…
L’alliance parfaite donc des nourritures intellectuelles et culturelles, conformément à la philosophie de François Rabelais dont un extrait du Tiers livre a inspiré le nom du bâtiment qui nous a accueillis…
Je ne bâtis que pierres vives, ce sont hommes.
Nicolas Dohrmann
Correspondant de la section des archivistes départementaux
(Compte rendu publié dans le n° 121 d’Archivistes !)
Retrouvez également le programme détaillé.