Le référentiel métiers de l’association est maintenant perçu comme un indispensable outil par un certain nombre de professionnels. Nous espérons que la mise à disposition du tout nouvel outil de composition de fiche de poste en ligne (en cours de test et de modifications) contribuera à développer et faciliter son utilisation. L’enquête réalisée en janvier 2011 par courriel (sur le forum et à tous les adhérents) a apporté au groupe de travail des preuves qu’il était sur la bonne voie. Voici une synthèse et des extraits des témoignages. Rappel : la question posée était : « Comment vous êtes-vous approprié le référentiel métiers AAF ? Vous a-t-il été utile ? Comment l’améliorer ? ».
Nous avons reçu dix réponses de professionnels (que nous remercions à nouveau très vivement ), parmi lesquels neuf archivistes en exercice dans différents types de services d’archives et un responsable de formation universitaire. Malheureusement, aucun employé du secteur privé ne s’est manifesté. Un répondant s’interroge sur l’utilisation du référentiel dans le secteur public, mais les exemples d’utilisations fournis par les autres le démentent, comme nous allons le montrer. Les répondants sont visiblement bien sensibilisés (plus que la moyenne ?) aux enjeux de la gestion des compétences pour la promotion du métier, comme l’indique le ton général et la pertinence des remarques, qui orienteront nos actions futures, nous y reviendrons.
Leurs messages témoignent de l’apport très positif du référentiel, dans des situations diverses.
Un type d’utilisation récurrent concerne la gestion des parcours individuels : il procure une aide à la mise à jour de CV, à la préparation d’entretiens d’embauche et d’évaluation.
« Les fiches de postes disponibles sur le site de l’AAF m’ont servi fin 2008-début 2009 à reprendre et refondre mon CV pour qu’il soit plus percutant, et à mieux définir mes compétences lors de mes entretiens d’embauches. »
« Pour ma part j’ai eu l’occasion d’utiliser plusieurs fois le référentiel métier : pour la rédaction d’une offre d’emploi, pour la rédaction de mon CV, et également pour préparer mon entretien annuel d’évaluation. »
Il a également constitué pour certains un outil d’amélioration de la reconnaissance du métier dans les organisations, en servant de point d’appui au cours de négociations :
– changement de rattachement hiérarchique de la fonction archives ;
« Je les ai également utilisées [les fiches de postes] à mon poste actuel pour argumenter auprès de ma direction afin d’être détachée de la documentation vers le secrétaire général où le service archives est considéré comme un service à part entière »
– rafraîchissement ou rédaction de fiches de poste ; appui pour le fléchage des postes interne (définition du potentiel d’évolution de chaque poste) ;
« Je les ai utilisées [les fiches de postes] l’année dernière auprès de la DRH pour la rédaction des fiches métier dans le cadre de la Gestion Prévisionnelle des Métiers et des Compétences. »
« Mon poste ayant été fléché initialement attaché de conservation du patrimoine, le référentiel m’a permis de disposer d’éléments pour étendre le fléchage de mon poste au grade de conservateur lors de la demande de réexamen. »
– création de postes ; un répondant indique que notre référentiel était connu de la DRH d’un organisme avec lequel il a travaillé ; il semble que le document lui avait ouvert la voie.
« Lors du rendez-vous que j’ai eu avec la DRH de [organisme], ma surprise a été totale. Elle a sorti le Référentiel. Elle l’avait étudié et vu ce que j’avais expliqué, elle était parvenue à la conclusion que son organisme avait besoin d’un records manager. C’est la première, et unique fois en 10 ans de carrière, que c’est arrivé. La personne recrutée l’a été en tant que RM, catégorie A+. Si seulement cela pouvait arriver plus souvent ! »
Les responsables de service archives y puisent par ailleurs une aide pour l’organisation des missions : réorganisation, recrutements.
« Je me suis également servie du référentiel pour ajuster la fiche de poste des agents de mon service. »
« Nous utilisons systématiquement ce référentiel à l’occasion des recrutements. »
Il constitue également un support de dialogue et de présentation du métier pour les professionnels amenés à rencontrer les étudiants.
« Je me suis servi du référentiel il n’y a pas longtemps dans le cadre d’un forum des métiers (…). Je peux montrer aux étudiants ce que l’on attend d’eux, nous avons ainsi une discussion plus riche. »
Le responsable de formation, enfin, évoque l’aide apportée dans la préparation de l’offre d’une université. Il ajoute :
« Ce type de documents sera de plus en plus demandé et utilisé par les universités. En effet, il y a un mouvement qui pousse à exprimer en compétences les résultats d’un cycle de formation : cela prend la forme d’annexe descriptive aux diplômes (avec les compétences professionnelles acquises par les étudiants titulaires du diplôme) ou d’affichage des compétences à acquérir dans les maquettes des formations ».
Voici comment les répondants qualifient le document : « super boulot », « très bien fait », « exhaustif », « précis », « il donne des repères qui permettent une évaluation objective des compétences », « pertinent par rapport à la réalité des professionnels », très « métier », « il n’existe pas d’équivalent », « très utile », « utilisable par les non archivistes » (merci !).
Nous avons bien sûr relevé aussi les suggestions d’amélioration :
– obtenir la reconnaissance de notre référentiel par les organismes qui gèrent l’emploi ; l’AAF a bien en tête qu’elle doit rencontrer à ces fins les institutions qui agissent dans l’emploi public et privé :
« Pour les DRH, les fiches de poste proposées par le CNFPT sont la référence, la preuve, mon ancienne fiche de poste datait de moins d’un an mais rédigée par la DRH. Or celles-ci (…) ne mettent pas du tout en valeur nos métiers. »
– sur le contenu :
- ajout d’informations sur les niveaux de salaire (ce qui nous paraît un peu difficile mais découle des niveaux de responsabilité, d’expérience et de diplômes présents dans les descriptions des fiches de poste) ;
« Je pense que les fiches métiers pourraient intégrer une indication des salaires en début et fin de carrière. » - remarques sur des activités ou des compétences manquantes, que nous essaierons d’intégrer dans les prochaines versions ;
– sur la forme, la longueur de la liste de compétences :
« Pour rédiger les activités du poste, j’ai pioché dans les différentes activités proposées dans le référentiel. Pour les compétences requises, l’exercice a été plus difficile. A ce niveau, le référentiel est trop détaillé et difficilement utilisable. »
Cette dernière remarque coïncide avec le travail en cours sur l’élaboration d’une liste plus synthétique, en complément de la liste détaillée qui conserve son utilité dans certains cadres.
En conclusion : malgré les dernières avancées, il reste du travail, et le groupe de travail attend toujours des renforts...
Si cet article vous a convaincu, contactez-nous : formation@archivistes.org.