Organisateurs :
Association des archivistes français (AAF)
Section des archivistes des universités, rectorats, organismes de recherche
et (mouvements) étudiants (AURORE)
Rectorat de Poitiers - Université de Poitiers
Centre national d’enseignement à distance (CNED)
« Quelle mémoire pour l’éducation et la recherche ? »
Sélection et tri des archives, documents et données
Journée d’étude du 6 novembre 2015 de la section Aurore
Appel à contribution
La section des archivistes des universités, rectorats, organismes de recherche et - mouvements - étudiants (AURORE) de l’association des archivistes français (AAF) organise annuellement une journée d’étude ouverte à tous (archivistes, chercheurs, responsables d’établissement, publics, de centres d’archives, curieux etc.) et centrée sur un thème de réflexion.
Elle a consacré ses précédentes journées d’étude aux questions de la définition des archives des universités, rectorats, organismes de recherche et mouvements étudiants et de la mise en place du réseau AURORE (Caen, 2007), de la professionnalisation de la fonction archives (Paris, 2008), de la conservation des archives électroniques (Montpellier, 2009), de la valorisation (Angers, 2010), des espaces de conservation (Nantes, 2011), des pratiques de collecte et de classement (Toulouse, 2012) et de l’accès aux archives (Bruxelles, 2014). Le 6 novembre 2015, le centre national d’enseignement à distance (CNED), l’université et le rectorat de Poitiers seront nos hôtes pour porter notre attention sur la sélection des archives, documents et données de l’enseignement et de la recherche.
Chacun d’entre nous, pour une durée plus ou moins longue, a consacré une partie de sa vie à suivre des études scolaires voire supérieures, des formations professionnelles, et, pour une fraction, a dispensé des enseignements, participé a l’encadrement et à la gestion d’un établissement, a fait partie d’un mouvement étudiant ou a effectué des travaux de recherche pour soi ou dans un cadre professionnel. Toutes ces activités sont productrices de documents sur tous supports dont les masses considérables ne peuvent être indéfiniment conservées sous peine d’engorgement des locaux et des serveurs et de surabondance des sources pour les chercheurs.
Mais bien que le tri et la sélection de ces documents soient le lot des archivistes depuis la Révolution, aucun outil n’a pu être et ne pourra sans doute être conçu pour permettre de mesurer automatiquement leur valeur, différente selon les besoins et demandes de chacun (particulier, chercheur, généalogiste ou encore gestionnaire) et les possibilités offertes en matière de conservation et de consultation. Les professionnels des archives doivent souvent s’en remettre à des principes, à leur bon sens et à leur expérience pour les guider dans leurs appréciations.
Ces principes évoluent avec la société et se traduisent notamment en France par une réglementation nationale dont le premier exemple dédié à l’Éducation est une circulaire de 1932. D’autres textes lui succèdent et la complètent particulièrement en 1970, en 2005 et plus récemment, notamment en matière d’archives de la recherche, en 2007. Au niveau local, ces règlements sont enrichis par le travail quotidien des archivistes dans l’élaboration et la remise à jour de tableaux de gestion et de bordereaux d’élimination d’archives en collaboration avec les producteurs de celles-ci.
Au-delà de ces textes, ce sont aussi les pratiques de tri et de sélection des archives qui évoluent comme l’illustrent notamment l’importance donnée au travail opéré à la source de la production documentaire qui constitue une part essentielle du records management, au recyclage des documents voués à la destruction et encore l’exemple de la collaboration menée entre statisticiens et archivistes dans l’élaboration d’un cadre méthodologique pour l’évaluation, la sélection et l’échantillonnage des archives publiques paru en juillet 2014. Parallèlement, ce sont les droits des citoyens ainsi que les sujets et outils de recherches qui se diversifient et qui poussent les archivistes à revoir leurs critères de tri.
Le sujet est donc complexe et multiforme. Il justifie par lui-même la tenue de cette journée d’étude.
Les organisateurs en charge du programme étudieront des propositions d’interventions et de retours d’expériences, de 20 à 30 minutes en français en lien – mais pas exclusivement – avec les axes suivants qui ne sont que des suggestions :
1 - La sélection : historique, principes, réglementation
– 1932-2015 : retours sur 83 ans de sélection d’archives dans l’Éducation nationale, l’enseignement supérieur, la recherche, et les mouvements d’étudiants et de jeunesse.
– L’équilibre entre droit à l’oubli et à la destruction de données, droit au savoir, besoins judiciaires, démocratiques ou des services de renseignements
– Définition et préservation des valeurs probantes et historiques des documents
– L’archiviste face à ses choix et à sa déontologie
– Élaboration, évolution et usage d’un texte règlementaire de sélection d’archives
– L’enseignement du tri : comment forme-t-on à la sélection des documents ?
2 - Mise en pratique : méthodologie, outils, retours d’expérience
– Regards croisés sur les choix de conservation
– Le records management au quotidien, le tri à la source
– Concevoir un tableau de gestion, un moment de rencontre entre archivistes et producteurs
– Destruction d’archives et recyclage écologique ou artistique
– Méthodes d’échantillonnage et traditions de tri dans différents organismes, en France ou à l’étranger
– Exemples de collaboration éclairée entre services producteurs, statisticiens, archivistes, chercheurs, et autres.
– Les éliminations malheureuses (erreurs, accidents, vols, catastrophes naturelles, etc.) et les moyens de les endiguer (des mesures locales au Bouclier bleu).
– Classement d’archives privées et acquisition de documents, d’autres manières de sélectionner des archives
– Le tri d’archives privées : d’autres critères de choix, d’autres pratiques ?
– Entre engorgement et pénurie, faire le choix juste par rapport à ses moyens
– etc.
3 – Finalités : quelles sélections pour quels usages (justification de droits, recherches, opérations de valorisation, etc.) ?
Les besoins de l’administration, des juristes, des citoyens et de la démocratie, des chercheurs et des archivistes (sélectionner des archives pour assurer une gestion, établir et préserver des droits, effectuer une recherche, réaliser une opération de valorisation, se documenter, sélectionner des ouvrages pour établir une bibliothèque d’aide aux recherches et travaux archivistiques, etc.)
Les propositions individuelles ou collectives devront parvenir avant le 17 avril sous la forme d’un texte (entre 1000 et 2500 signes, espaces compris) et d’un curriculum vitae (qui ne sera communiqué qu’aux membres du comité scientifique) envoyés aux adresses suivantes : ludovic.bouvier@ac-paris.fr et florian.marie@ac-orleans-tours.fr.
La section AURORE, inscrite dans le projet de « dynamique associative » de l’AAF et désireuse d’enrichir le débat est pleinement ouverte aux propositions d’interventions d’archivistes d’autres sections ou extérieurs à l’AAF ainsi qu’à celles de non archivistes qui se trouveront en accord avec le thème défini pour cette journée. La section AURORE assurera, dans la limite du raisonnable et de ses moyens, le remboursement des frais de transport des intervenants.
Comité d’organisation
Ludovic BOUVIER, rectorat de Paris
Alice DONNADIEU, rectorat de Poitiers
Nadège GOHIER, centre national d’enseignement à distance (CNED)
Florian MARIE, rectorat d’Orléans-Tours
Amalia VEILLON, université de Poitiers
Comité scientifique
Membres du comité d’organisation +
Hélène CHAMBEFORT, Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM)
Claire ETIENNE, université de technologie de Compiègne (UTC)
Goulven LE BRECH, Science Po
Charlotte MADAY, université Paris-Diderot, présidente de la section AURORE
Marina MARCHAL, cité des Mémoires étudiantes
Natalia TIHONOV SIGRIST, historienne, cité des Mémoires étudiantes et centre d’Histoire Sociale de l’université Panthéon-Sorbonne (Paris I)