23 décembre 2021
Le Monde
La France simplifie l’accès aux archives judiciaires de la guerre d’Algérie
L’avancée est saluée par la plupart des historiens travaillant sur le sujet. Un arrêté interministériel publié jeudi 23 décembre au Journal officiel ouvre les archives judiciaires françaises « en relation » avec la guerre d’Algérie (1954-1962) avec quinze ans d’avance sur le calendrier légal. Alors que le Code du patrimoine soumet en principe ces fonds à un délai de soixante-quinze ans avant leur libre communication – soit une échéance vouée en l’occurrence à s’étaler entre 2029 et 2037 –, ils seront désormais accessibles sans restriction en vertu d’une procédure dite de « dérogation générale ». Sont concernées « les enquêtes de police judiciaire » et « les affaires portées devant les juridictions ».
7 décembre 2021
Vie publique
Secret défense : un accès revu aux documents classifiés
Le secret défense vise à protéger certains documents dont l’accès pourrait représenter un danger pour la sécurité nationale face à des services de renseignement étrangers, des groupes terroristes ou criminels. En général, au delà d’un certain délai, ces documents classifiés peuvent être consultés. Toutefois, des exceptions perdurent.
10 septembre 2021
L’Histoire
Archives : le coup de force de l’été
Le juriste Noé Wagener revient sur le combat mené depuis 2020 contre la fermeture de l’accès aux archives classifiées et explique ce que va changer cette nouvelle loi.
11 août 2021
Actualitté
Archives : l’État publie une nouvelle instruction sur les documents secret défense
La nouvelle IGI n° 1300 rend compte de ces modifications, soulignant que « [d]ans la grande majorité des cas, la déclassification automatique intervient [...] dans un délai de cinquante ans ». Mais précise plus loin : « La déclassification formelle ou automatique d’un document ne le rend pas nécessairement communicable. En effet, d’autres motifs d’incommunicabilité prévus à l’article L. 311-5 du code des relations entre le public et l’administration et/ou d’autres délais de communicabilité au titre de l’article L. 213-2 du code du patrimoine peuvent s’appliquer. » On se référera en effet à cet article du code du patrimoine pour déterminer les délais ajoutés.
Une décision formelle de déclassification interviendra toujours dans certains cas, notamment lorsque les délais de communicabilité ne sont pas échus. Signalons enfin que les archives publiques « dont la communication est susceptible d’entraîner la diffusion d’informations permettant de concevoir, fabriquer, utiliser ou localiser des armes nucléaires, radiologiques, biologiques, chimiques ou toutes autres armes ayant des effets directs ou indirects de destruction d’un niveau analogue » ne peuvent pas être consultées, toujours selon l’article L213-2 du code du patrimoine.
9 août 2021
Legifrance
Arrêté du 9 août 2021 portant approbation de l’instruction générale interministérielle n° 1300 sur la protection du secret de la défense nationale
5 août 2021
Public Sénat
Accès aux archives : « C’est une lourde remise en question du travail des historiens », dénonce Pierre Ouzoulias (Sénateur PCF)
Concrètement, sur tous les documents concernés par cet article, le conservateur des archives, qui s’occupent du fond, va être obligé de savoir si le document entre dans les nouvelles catégories. Si c’est le cas, il devra déterminer si oui ou non on est au-delà de « la perte de valeur opérationnelle ». Cela va demander un travail supplémentaire d’interprétation pour autoriser l’accès aux archives au cas par cas.
Par ailleurs, un lecteur ne saura plus s’il peut avoir accès à une archive. Il faudra qu’il s’informe, au préalable, de la disponibilité du document. Vous imaginez toute la complexité, notamment pour les chercheurs étrangers qui devront découvrir sur place ce qui est communicable ou pas. C’est une remise en question lourde du travail des historiens.
Cela veut aussi dire que pour les étudiants en thèse, ça va être très difficile de mener leurs travaux sur des documents d’archive dont l’étudiant ne saura pas s’ils sont accessibles. Cela va obliger les historiens à une forme de censure sur un certain nombre d’archives. Je pense que l’on va voir à l’usage que ça va réduire énormément l’accès aux archives.
21 juillet 2021
La Croix
Archives « secret-défense » : le combat devrait se poursuivre au Conseil Constitutionnel
« Ce que l’on souhaite porter devant le Conseil constitutionnel, c’est cette atteinte disproportionnée aux droits à l’information, à la science et à la recherche, avec ces exceptions nouvelles qui, en outre, ne sont pas délimitées dans le temps », explique le sénateur socialiste Jean-Pierre Sueur.
21 juillet 2021
L’Humanité
Pierre Laurent : « L’accès aux archives deviendra un parcours du combattant »
L’accès aux archives publiques est garanti par la Constitution et est inscrit de longue date dans le droit commun, ainsi la communication des archives de plus de cinquante ans est un acquis de plein droit. Or, le projet de loi du gouvernement restreint considérablement cette libre communicabilité au-delà de ce délai pour les archives classées « secret-défense ».
17 juillet 2021
L’Humanité
Pierre Mansat : « L’accès aux archives n’est pas une lubie d’historien, mais un fondement démocratique »
13 juillet 2021
L’Humanité
Parlement. Les députés prêts à verrouiller l’accès aux archives
Si l’article 19 était adopté, de nombreuses archives, relatives aux « procédures opérationnelles » et aux « capacités techniques des services de renseignement ou de sécurité » pourraient ne plus être consultables. Au nom de la « sûreté de l’État », selon la ministre des Armées, Florence Parly, l’accès à des documents classés « secret-défense » interviendrait seulement « à la date de la perte de leur valeur opérationnelle ».
12 juillet 2021
ObservAlgérie
L’accès aux archives de la Guerre d’Algérie : La décision de Macron remise en cause
8 juillet 2021
Dalloz
Illégalité de la procédure de déclassification préalable des archives « secret-défense »
En subordonnant la communication des archives « secret-défense » à leur déclassification préalable, après l’expiration des délais de cinquante ou cent ans, l’instruction générale interministérielle n° 1300 est contraire aux dispositions de l’article L. 213-2 du code du patrimoine, juge le Conseil d’État.
7 juillet 2021
Sénat
Question d’actualité au Gouvernement du sénateur Pierre Laurent (Groupe CRCE) concernant l’accès aux archives classifiées et l’arrêt du Conseil d’Etat.
Début de l’intervention : 15:15
7 juillet 2021
Le Figaro
DGSI, DGSE : l’État va-t-il bientôt pouvoir garder ses précieux secrets du renseignement ?
Dans le petit monde des historiens et archivistes, le bateau tangue depuis plusieurs mois, tant l’incompréhension domine face aux décisions gouvernementales.
7 juillet 2021
Mediapart
Accès aux archives publiques : lettre ouverte aux parlementaires
"Maintenant, et maintenant seulement, ce que le gouvernement demande au Parlement apparaît clairement : la fermeture sans limite de durée de la majeure part des archives des services de renseignement, dès lors que toutes les archives qui gardent trace des actions de ces services révèlent dune manière ou d’une autre leurs procédures opérationnelles ou leurs capacités techniques.
Les archives n’appartiennent pas aux seules administrations qui les produisent. Elles sont le bien commun de la nation. Leur accès ne peut pas être gouverné par la défiance ou la peur."
5 juillet 2021
Actualitté
Archives : l’article 19 menace “le droit d’accéder à la vérité”
La Commission nationale consultative de droits de l’homme [estime que] l’article 19 de la loi relative à la prévention des actes de terrorisme et au renseignement (PATR), récemment voté par le Sénat, « menace directement la recherche sur notre histoire contemporaine ».
2 juillet 2021
AAF
Communiqué de presse : Réaction du collectif « Accès aux archives publiques » à l’annulation de l’Instruction générale interministérielle n°1300 par le Conseil d’État
2 juillet 2021
Conseil d’Etat
L’accès aux archives « secret-défense » doit être possible sans procédure préalable une fois les délais expirés (50 ou 100 ans)
Depuis 2011, le Gouvernement a imposé une procédure de déclassification avant de pouvoir accéder aux archives « secret-défense ». Estimant que cette procédure retarde ou empêche l’accès à ces documents, des archivistes et des historiens ont demandé son annulation au Conseil d’État. La juridiction observe que selon la loi, ces archives sont communicables de plein droit dès l’expiration d’un délai de 50 ou 100 ans. C’est pourquoi le Conseil d’État annule aujourd’hui cette procédure de déclassification préalable car elle est contraire à la loi actuellement en vigueur.
2 juillet 2021
Le Monde
Le Conseil d’Etat annule la procédure de déclassification des documents secret-défense
Cette décision donne raison aux historiens, archivistes et associations qui estimaient que cette procédure laissait « une marge d’appréciation discrétionnaire illégale à l’administration ».
2 juillet 2021
Livres Hebdo
Cécile Guyon : « Il faut un encadrement démocratique » pour l’accès aux archives
2 juillet 2021
Actualitté
Archives : le Conseil d’État lève les scellés sur le “secret défense”
Cet arrêt du Conseil d’État fait suite à deux recours, engagés par l’Association des historiens contemporanéistes de l’enseignement Supérieur et de la recherche, l’Association des archivistes français et l’Association Josette et Maurice Audin, en septembre 2020 et janvier 2021.
1er juillet 2021
Mediapart
Loi terrorisme et renseignement : une « nuit noire pour les archives »
Malgré l’opposition d’une bonne partie de sénateurs présents, la majorité a réussi à faire voter l’article 19 du texte qui permettra aux services de renseignement de s’opposer à la déclassification de certains documents pour une durée illimitée.
1er juillet 2021
Archimag
Accès aux archives : le Sénat adopte à son tour un article controversé
Le collectif "Accès aux archives publiques" appelle désormais les sénateurs à saisir le Conseil constitutionnel. Le projet de loi relatif à la prévention d’actes de terrorisme et au renseignement devrait être définitivement adopté dans la seconde quinzaine du mois de juillet.
1er juillet 2021
L’Humanité
– Le Sénat verrouille les archives
Les dispositions encadrant l’accès aux documents sensibles ont été entérinées par la Chambre haute
30 juin 2021
AAF
Communiqué de presse : Nuit noire sur les archives
30 juin 2021
France Inter
L’ouverture des archives menace-t-elle la sûreté de l’État ?
Emission Le Temps du Débat d’Emmanuel Laurentin, avec parmi les invités Céline Guyon Présidente de l’AAF
30 juin 2021
Public Sénat
Accès aux archives : les sénateurs dénoncent « un recul historique »
Le Sénat a voté hier un article réformant le régime d’accès aux archives secret-défense dans le cadre de l’examen du projet de loi relatif à la prévention des actes de terrorisme et au renseignement. Cinq groupes parlementaires s’y sont opposés, contre le gouvernement, la droite sénatoriale et la majorité présidentielle.
30 juin 2021
Le Figaro
Archives secret-défense : les sénateurs PS dénoncent « un énorme retour en arrière »
« Alors qu’on sait qu’il y a une décision du Conseil d’État qui va tomber, c’est un passage en force », a renchéri son collègue Rachid Temal. « C’est une vraie tache dans le mandat d’Emmanuel Macron », a-t-il insisté. « Le président a souhaité faire un travail sur la mémoire, que ce soit la mémoire de la Première Guerre mondiale, sur l’Histoire commune de la France et de l’Algérie, et derrière ça on ferme les archives ».
29 juin 2021
Le Monde
L’accès aux archives secret-défense se joue au Parlement et au Conseil d’Etat
Alors que le Conseil d’Etat doit rendre sa décision dans les tout prochains jours, le Parlement est en train d’adopter le projet de loi relatif à la prévention des actes de terrorisme et au renseignement, dont l’article 19, justement, refonde le régime de déclassification jusqu’ici régi par la loi de 2008 sur les archives et par les circulaires de 2011 et 2020. Quel sera le résultat de cette collision entre les calendriers judiciaire et législatif ? Il est encore difficile de le dire mais il est clair que l’arrêt rendu par le Conseil d’Etat devrait avoir un impact sur le texte législatif en discussion.
28 juin 2021
The Conversation
Jusqu’à quand l’État doit-il garder ses « secrets » ?
"cela suppose aussi que le secret ne rende pas impossible la responsabilité devant les citoyens, et donc que les documents classifiés soient rendus finalement publics. C’est parce que nous savons que ce qui est gardé loin de notre vue nous sera finalement accessible, et que nous pourrons juger des choix qui furent faits, que le secret est démocratiquement acceptable – et démocratiquement accepté.
Ainsi, le secret d’État est légitime à la condition qu’il soit doublement limité : dans son objet, et dans sa temporalité. Tout ne peut pas être secret, et rien ne peut l’être à jamais."
21 juin 2021
CNCDH
Avis de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme sur le droit à l’accès aux archives publiques
La CNCDH rappelle avec fermeté le principe de libre communication des archives « secret défense » après cinquante ans. Elle souligne la nécessité d’un strict encadrement des exceptions à ce principe prévues par l’article 19, afin que soit assurée la nécessaire conciliation du droit constitutionnel d’accès aux archives, d’une part, et de la sauvegarde des intérêts fondamentaux de la Nation d’autre part, qui constitue un objectif de valeur constitutionnelle. La CNCDH ne méconnait pas ces intérêts mais observe qu’ils sont déjà pris en compte par la loi de 2008 qui subordonne la communication des archives secret défense à un délai de cinquante ans. Aussi, si d’autres restrictions venaient à être prévues, elles devraient en tout état de cause présenter un caractère exceptionnel et être réservées au seul cas où la communication des archives concernées menacerait gravement les intérêts de la sécurité nationale.
C’est assez dire que la CNCDH invite le gouvernement à revoir les exceptions prévues à l’article 19 qui, en l’état, ne satisfont pas à cette double exigence.
18 juin 2021
Ouest France
Archives militaires : le Conseil d’État invite le gouvernement à revoir sa copie
Pour Alexandre Lallet, cette déclassification, "au goût désagréable de subterfuge" n’existe "que dans l’esprit du secrétariat général à la défense et à la sécurité nationale". Il invite le gouvernement à revoir sa copie avant le retour du texte au Sénat.
18 juin 2021
Libération
Archives « secret-défense » : face au gouvernement, le Conseil d’Etat donne raison aux historiens
La juridiction a sévèrement critiqué l’action de l’exécutif visant à entraver l’accès à certains documents historiques.
17 juin 2021
RFI
Restriction d’accès aux archives : les objections du rapporteur du Conseil d’État
Son avis n’est que consultatif, mais il est d’habitude très influent. Pour le rapporteur du Conseil d’État Alexandre Lallet, la nécessité de déclassification par les administrations concernées des archives sensibles de plus de 50 ans avant leur ouverture aux citoyens « n’existe que dans l’esprit » du secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale (SGDSN).
16 juin 2021
La Croix
Archives « secret-défense » : le Sénat et le Conseil d’État se penchent sur la question
Au moment où les sénateurs abordent la question des archives secret-défense, une audience se tient au Conseil d’État sur le même sujet. Audience dont les conclusions pourraient bien influencer les débats parlementaires en cours, sur l’article 19 du projet de loi relatif à la prévention d’actes de terrorisme et au renseignement.
15 juin 2021
Lettre du Président de la Cour nationale consultative des Droits de l’Homme au Premier ministre concernant l’accès aux archives.
Jean-Marie Burguburu rappelle dans ce courrier qu’entraver "l’accès aux #archives menace directement la recherche sur notre #histoire contemporaine et partant, le droit d’accéder à la vérité de cette histoire."
15 juin 2021
TV5 Monde
Histoire et renseignement : les historiens réclament une ouverture des archives
Le récent vote de la loi sur le terrorisme et le renseignement n’a pas changé la situation, au contraire comme nous l’explique Thomas Vaisset, spécialiste d’histoire militaire.
11 juin 2021
Archimag
Maurice Vaïsse : "Non à ce texte qui bloque la recherche et encombre le travail des archivistes"
Dans cet entretien réalisé le 29 avril 2021, Maurice Vaïsse explique pour Archimag ses interrogations au sujet de la politique d’ouverture des archives
8 juin 2021
RFI
Loi terrorisme-renseignement et accès aux archives : « Un pas en avant, un pas en arrière »
Le vote du projet de loi terrorisme et renseignement du mercredi 2 juin a réaffirmé « le caractère automatique de la déclassification des documents lorsqu’ils deviennent communicables », donnant tort à la lecture restrictive de l’IGI 1300 pratiquée ces derniers temps. Une « réelle avancée » dont se félicitent les historiens du collectif. Mais pour Céline Guyon, l’une de ses membres et présidente de l’association des archivistes français, « c’est à la fois un pas en avant et un pas en arrière, puisque l’article 19 durcit aussi l’accès aux archives publiques ».
L’article 19 oppose en effet au droit d’accès aux archives une série de nouvelles exceptions. Parmi elles, l’allongement du délai d’ouverture des archives fournissant des informations sur les installations militaires, les moyens de dissuasion nucléaires, mais aussi les techniques de renseignement ou le matériel de guerre encore utilisés par l’armée ou les renseignements. Et ce, jusqu’à la fin de leur utilisation, ou la « perte de leur valeur opérationnelle ».
7 juin 2021
Archimag
Accès aux archives : l’Assemblée nationale adopte un article controversé
Le projet de loi PATR comporte 29 articles dont l’un d’entre eux, l’article 19, encadre l’accès aux archives publiques. Celui-ci modifie l’article 213-2 du code du patrimoine notamment les délais de communication des archives publiques : 25 ans pour les documents relatifs aux délibérations du gouvernement, aux relations extérieures ; 50 ans pour les documents qui peuvent porter atteinte au secret de la défense nationale, aux intérêts fondamentaux de l’Etat (politique extérieure, sûreté de l’Etat et des personnes), etc.
7 juin 2021
Revue française de Généalogie
La loi antiterroriste renforce le Secret Défense en catimini
La méthode a laissé pantois archivistes et historiens : à la faveur du vote de la loi antiterroriste ce vendredi, les députés ont adopté un bien discret article 19. Problème, celui-ci modifie en profondeur le sens de la loi sur les archives de 2008. Il instaure en effet quatre nouvelles catégories de documents qui ne peuvent pas être consultés, même après 50 ans, tout cela au nom du Secret Défense.
Un texte voté sans même la présence de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot et défendu par la ministre des armées Florence Parly, c’est quand même faire bien peu de cas des principaux concernés et de toute la cohorte des utilisateurs de ces dites archives ! La loi instaure donc quatre nouvelles catégories de documents si sensibles qu’ils doivent rester confidentiels au-delà de 50 ans.
7 juin 2021
Dalloz
Les points durs du projet de loi Terrorisme – Renseignement
La société civile s’est peu mobilisée sur le texte, à l’exception de l’article 19 qui vise à ouvrir certaines archives secret défense. Si cette ouverture reste insuffisante pour les archivistes, c’est l’article du texte qui aura le plus évolué. Le texte reviendra dès le 16 juin au Sénat.
6 juin 2021
TV5 Monde
Les historiens et archivistes se heurtent au monde du renseignement
Malgré les promesses présidentielles, l’accès après cinquante ans aux archives sensibles pourrait ne plus être réellement autorisé. En cause, l’article 19 du projet de loi sur le terrorisme et le renseignement voté en première lecture par les députés qui verrouille les archives liées au monde du renseignement. Explications.
5 juin 2021
Dossier documentaire à l’attention des Sénateurs à propos de l’allongement des délais de communication des archives publiques
prévu par l’article 19 du projet de loi PATR
5 juin 2021
Le Monde
Loi sur le terrorisme et le renseignement : l’ouverture en trompe-l’œil des archives classifiées
Un article du projet voté en première lecture, mercredi, par les députés, généralise l’accès aux archives classées secret-défense au bout de cinquante ans, mais élargit le champ des exceptions.
4 juin 2021
AAF
Réaction des associations à l’origine des recours au Conseil d’État à l’adoption de l’article 19 de la loi PATR
4 juin 2021
RFI
France : un article de la loi sur la prévention du terrorisme inquiète les historiens
« Cet article étend à tous les services de renseignement existants dans notre pays, les mêmes dispositions qui rendraient très difficiles, voire incommunicables, un certain nombre d’archives », regrette Pierre Mansat, membre du collectif « Accès aux Archives publiques ».
3 juin 2021
L’express
"Paranoïa" : un collectif d’historiens dénonce le verrouillage des archives du renseignement
Le projet de loi "terrorisme et renseignement" prévoit de restreindre l’accès aux archives des services secrets, même après cinquante ans. L’associatif Pierre Mansat s’en inquiète.
2 juin 2021
AHCESR
Mieux encadrer l’allongement des délais de communication des archives publiques prévu par l’alinéa 8 de l’article 19 du projet de loi PATR
Fiche à l’attention des députés établie par le collectif « Accès aux archives publiques », coordonné par l’Association des archivistes français, l’Association des historiens contemporanéistes de l’enseignement supérieur et de la recherche et l’Association Josette et Maurice Audin
2 juin 2021
La Croix
Archives « secret-défense » : les renseignements au cœur de la bataille
« Le nerf de la guerre ». La présidente de l’Association des archivistes de France, Céline Guyon, veut d’abord alerter sur les archives émanant des services de renseignement. Elle sait le sujet technique, même s’il relève d’un droit fondamental de tout citoyen : l’accès aux archives, y compris classées « secret-défense », après un délai de 50 ans. Or l’article 19 du projet de loi relatif à la prévention d’actes de terrorisme et au renseignement, actuellement débattu à l’Assemblée nationale, précise de nouvelles conditions de communication pour un certain nombre de documents sensibles.
1er juin 2021
L’Humanité
Histoire. Une loi pour verrouiller les archives
Le gouvernement veut-il empêcher les historiens de faire leur travail ? Un article de loi débattu cette semaine à l’Assemblée nationale vise à limiter l’ouverture des archives de la nation, même après le délai de cinquante ans actuellement requis. « Le texte propose une ouverture une fois que l’archive perd sa valeur opérationnelle, la durée de fermeture peut donc être indéterminée », s’inquiète Raphaëlle Branche, présidente de l’Association des historiens contemporanéistes (AHCESR). C’est pourquoi élus, citoyens, juristes, archivistes et historiens sont montés au créneau, demandant qu’une archive ne puisse rester fermée qu’en cas de « menace grave pour la sécurité nationale » si elle venait à être rendue publique.
26 mai 2021
RFI
France : vers une nouvelle doctrine ou une ouverture à la carte de l’accès aux archives ?
17 mai 2021
AAF
Réaction des associations à l’origine des recours devant le Conseil d’Etat à l’article 19 consacré aux archives dans le projet de loi relatif à la prévention d’actes de terrorisme et au renseignement
L’article 19 du projet de loi relatif à la prévention d’actes de terrorisme et au renseignement vient modifier l’article L213-2 du Code du patrimoine. Ce texte constitue une avancée notable sur la question des documents de plus de 50 ans ayant fait l’objet d’une mesure de classification. Il comporte encore plusieurs aspects qui doivent être précisés.
14 mai 2021
Mediapart
Guerre d’Algérie : un historien militaire poursuivi pour violation du secret-défense
Dénoncé par l’armée, un officier historien est visé depuis la fin 2019 par une enquête judiciaire pour violation du secret-défense, au sujet d’un simple document d’archive de la guerre d’Algérie. Une procédure engagée juste avant que le gouvernement ne verrouille subitement les archives, déclenchant une fronde des historiens.
Mai 2021
Esprit
Archives et politiques du secret
L’instruction générale restreignant le droit d’accès aux archives classifiées même après cinquante ans entrave le travail mené par les historiens, et porte atteinte à la liberté fondamentale du citoyen de « demander compte à tout agent public de son administration ». Il est temps de réformer cette procédure, afin de faciliter la déclassification tout en respectant les enjeux de sécurité nationale.
Mai 2021
Le Monde Diplomatique
En France, des archives bien gardées
Un autre verrou préserve les autorités de la curiosité des citoyens et des chercheurs : le secret-défense. Malgré son nom, il peut protéger des archives sans lien avec la défense. Selon un rapport officiel de 2018, cinq millions de documents sont classifiés, dont moins de la moitié par le ministère des armées ; les autres proviennent du ministère de l’intérieur ou concernent le nucléaire civil, ou même… l’agriculture. Les documents que le ministère des armées déclassifie sont souvent sans intérêt, incomplets ou caviardés.
29 avril 2021
La Gazette des communes
Prévention du terrorisme et renseignement : les archivistes sur le qui-vive
Les archivistes vont suivre à la loupe la discussion parlementaire sur le projet de loi « prévention des actes de terrorisme et renseignement ». Objectif : contrer tout amendement qui conduirait à une restriction de l’accès aux archives. Car le danger a bien failli se concrétiser dans la version initiale du projet, dont l’article sur les archives, qui a dû être réécrit, sera prochainement réintégré au texte.
25 avril 2021
Tribune de Bénédicte Grailles, Patrice Marcilloux et Yves Denéchère : « L’histoire en soi est un débat » Courrier de l’Ouest
17 avril 2021
JDD
Des historiens alertent sur le risque d’un "recul historique du droit d’accès aux archives"
L’historienne Raphaëlle Branche, l’archiviste Céline Guyon et le président de l’Association Josette et Maurice Audin, Pierre Mansat, alertent sur le projet de loi renseignement et sécurité intérieure qui, selon eux, menace le droit constitutionnel d’accéder aux archives.
7 avril 2021
L’Histoire
Accès aux archives classifiées : le combat des associations continue
En réponse aux préoccupations des chercheuses et des chercheurs, le président de la République a annoncé, le 9 mars 2021, son intention de faciliter l’accès aux archives classifiées. Mais le communiqué du président ne satisfait pas les associations à l’origine des recours au Conseil d’État.
1er avril 2021
Secret.info
Secret Défense, pourquoi Macron ne veut rien lâcher
Vers un retour en arrière des libertés sur les archives du pays
15 mars 2021
L’Express
Guerre d’Algérie : les tracas des chasseurs d’archives
15 mars 2021
Le Monde
France-Algérie : « Il faut mettre fin à la “double peine” frappant les archives nucléaires » (Tribune)
L’accès aux documents classifiés doit inclure les archives des essais atomiques français réalisés au Sahara entre 1960 et 1966, estime l’expert en désarmement Patrice Bouveret.
14 mars 2021
El Watan
Facilitation de l’accès aux archives classifiées de plus de 50 ans : Historiens et archivistes français inquiets
Les archives concernant les essais nucléaires effectués par l’armée française en Algérie, entre 1960 et 1966, ne semblent a priori pas comprises dans la décision d’Emmanuel Macron. Elles relèvent d’une réglementation spécifique.
« Le nucléaire relève d’une catégorie spéciale d’archives non communicables », nous signale Patrice Bouveret, directeur de l’Observatoire sur les armements et coporte-parole de l’ICAN-France. « La loi sur les archives du 15 juillet 2008 a créé une catégorie spéciale d’archives non communicables qui a trait à tout ce qui concerne le nucléaire… Et de cela, le président Macron n’y fait pas référence », ajoute-t-il.
14 mars 2021
El Watan
Gilles Manceron.* Historien : « L’accès aux archives doit être de ‘‘plein droit’’ conformément à la loi »
La « déclassification au carton » que mentionne le récent communiqué présidentiel ne change pas grand-chose et continuera à entraver les recherches. Elle maintient cette obligation d’un processus de déclassification, qui revient le plus souvent à donner le dernier mot à l’armée française pour décider aujourd’hui si tel ou tel document de l’époque peut être consulté. Ceux qui ont déposé ce recours au Conseil d’Etat n’en sont pas satisfaits et de nombreux médias se sont fait l’écho de leur insatisfaction.
11 mars 2021
El Watan
Après son annonce de facilitation de l’accès aux archives classées : « Que le président Macron fasse appliquer la loi de 2008 »
Réagissant à la décision, mardi, du président Macron de faciliter la déclassification des archives de la guerre d’indépendance de l’Algérie, le fils de Josette et Maurice Audin lui demande de faire appliquer la loi. C’est aussi ce que n’ont eu de cesse de réclamer historiens, chercheurs et archivistes depuis plus d’un an.
10 mars 2021
France 24
Déclassification des archives de plus de 50 ans : tout n’est pas débloqué pour les historiens
"du côté des spécialistes, l’impact de cette décision sera en réalité assez faible. "Le service historique de la Défense procédait déjà à la déclassification en cartons jusqu’aux documents de l’année 1954", souligne Thomas Vaisset. Pour Céline Guyon, présidente de l’association des archivistes français, cette déclassification reste de toute façon chronophage. "Il faut avoir à l’esprit que cela concerne des dizaines de milliers de cartons. Les délais vont toujours être très long", explique-t-elle. "D’autre part, le démarquage au carton ne concerne pas l’ensemble des dépôts d’archives. Cette procédure ne pourra être mise en œuvre que par le Service historique de la Défense et par les archives diplomatiques. Les fonds versés par les autres ministères, notamment aux archives nationales ne relèvent pas de cette procédure de simplification", ajoute-t-elle."
10 mars 2021
Mediapart
"Pour les associations qui ont attaqué devant le Conseil d’État les instructions ministérielles à l’origine des entraves, le compte n’y est pas et le problème reste entier."
Ouverture des archives classifiées : la vraie fausse « avancée » du président Macron
10 mars 2021
Ouest France
Guerre d’Algérie. La déclassification des archives va-t-elle mener à de nouvelles découvertes ?
"[Cette annonce] montre que les actions menées par les historiens et les archivistes depuis plus d’un an ont été partiellement entendues ", estime Céline Guyon, présidente de l’association des archivistes français.
"[Mais cela] « ne va pas régler les problèmes d’accès aux archives », et ce pour plusieurs raisons. « La mesure de simplification qui est annoncée ne concerne pas l’ensemble des dépôts d’archives, explique-t-elle. À la différence de leurs collègues archivistes au service historique de la défense, les archivistes aux archives nationales n’ont pas les compétences pour déclassifier. Ils doivent continuer, malgré les annonces de l’Élysée, à solliciter les autorités émettrices des documents pour recueillir leur autorisation et surtout pour qu’elles viennent in situ les déclassifier. »
9 mars 2021
New York Times
Historians say there are still impediments to their research on the Algerian War, which remains sensitive in France, and point to the resealing of tens of thousands of once-public documents last year.
France Eases Access, a Little, to Its Secrets
9 mars 2021
Le Figaro
l’Élysée affirme d’ores et déjà que « les questions relatives aux armes de destruction massives sont incommunicables ». Et qu’il n’est « à ce stade pas prévu de modifier ces dispositions ».
Guerre d’Algérie : Macron facilite l’accès aux archives classifiées antérieures à 1971
9 mars 2021
Revue française de Généalogie
Un geste de l’Elysée pour déclassifier les archives secret défense
A coup de pétitions et d’articles dans la presse, la grogne des historiens et des archivistes contre l’application trop stricte du Secret Défense commençait à faire du bruit. Le Président Macron a annoncé ce mardi 9 mars 2021 qu’il allait faciliter l’accès aux archives classifiées de plus de cinquante ans, dans l’esprit des préconisations formulées par le rapport Stora sur l’apaisement des mémoires des deux côtés de la méditerranée.
9 mars 2021
Communiqué de presse
Réaction des associations à l’origine du recours devant le Conseil d’État au communiqué du 9 mars 2021 du président de la République relatif à l’accès aux archives « secrètes »
Derrière les effets d’annonce, ce communiqué appelle la plus grande vigilance quant à l’ampleur exacte de « l’avancée » obtenue.
8 mars 2021
Le Figaro
Archives nationales : « N’abusons pas du secret-défense, si justifié soit-il parfois »
Trente-et-un éminents spécialistes d’histoire contemporaine s’inquiètent d’une instruction interministérielle qui autorise l’administration à refuser l’accès à certains documents classés « secret-défense » au-delà du délai de 50 ans prévu par la loi.
8 mars 2021
L’Express
Macron et la guerre d’Algérie : à quand l’ouverture des archives promise en 2018 ?
Selon l’historienne et directrice de recherche au CNRS Sylvie Thénault, auteur du livre Violence ordinaire dans l’Algérie coloniale. Camps, internements, assignations à résidence, comme pour nombre d’historiens, la vraie avancée aura lieu le jour où la France acceptera enfin d’ouvrir les archives sur les disparus. Entretien.
7 mars 2021
El Watan
Blocage des archives sur la Guerre de libération : une "contradiction" entre le discours la pratique
Il y a assurément une contradiction de taille entre le discours présidentiel d’ouverture (des archives) et la pratique administrative de fermeture. Le Président Macron ne s’est pas prononcé sur cette contradiction (Raphaëlle Branche)
2 mars 2021
Le blog de Marie-Anne Chabin
Archives classifiées : rôles et responsabilités
25 février 2021
Libération
Nos vieux papiers sont un bien commun
Il est aujourd’hui presque impossible pour les citoyens et les scientifiques d’avoir accès aux archives classées « secret-défense » notamment concernant la guerre d’Algérie, ce qui menace la possibilité de poser un regard apaisé sur ce passé.
Par Nadia Vargaftig, maître de conférences à l’université de Reims, Champagne-Ardenne (Urca)
25 février 2021
La Croix
Archives « secret-défense », les juges appelés à trancher
Pour ses détracteurs, qui ont déposé deux recours devant le Conseil d’État, l’IGI 1300 est une atteinte à une loi de 2008, qui affirme la communication de plein droit de ces archives après 50 ans. « Il y a clairement une insatisfaction de certaines administrations qui pensent que cela ne constitue pas un délai suffisant pour préserver les secrets dont elles ont la charge. Mais les équilibres ont déjà été arbitrés par le Parlement ! », explique Noé Wagener, professeur de droit à l’université de Rouen, qui a participé à la rédaction des recours.
[...]
Au Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), d’où émane la réglementation, communiquer des documents « secret-défense » sans déclassification préalable est bien perçu comme « irresponsable » et contraire au code pénal. La communicabilité des archives après 50 ans ne peut concerner que les documents formellement déclassifiés, assure-t-on dans ce service qui relève du premier ministre. Il ne s’agit donc pas d’un durcissement mais d’un rappel à l’ordre à l’adresse des administrations. Et d’un problème de moyens, en partie déjà résolu : en 2020, le Service historique de la défense a recruté trente personnes pour procéder aux déclassifications.
Cet esprit de responsabilité, selon le SGDSN, n’a rien à voir avec une volonté de cacher. La nouvelle IGI 1300 prévoit d’ailleurs de revoir la classification d’un document tous les cinq ans. Bonne idée, réagit Isabelle Neuschwander, mais dans le cadre de la loi. « Ce suivi ne peut pas concerner les documents de plus de 50 ans qui, eux, doivent être communicables de plein droit. » Dialogue de sourds ? La position du SGDSN, trait d’union entre le gouvernement et le président de la République, interroge d’autant plus qu’elle ne semble pas en phase avec les déclarations d’Emmanuel Macron.
22 février 2021
L’Humanité
Le travail sur l’histoire. Accès aux archives : qui est responsable de la régression en cours ?
La consultation des documents classés secret-défense est à nouveau limitée. Si associations de mémoire, historiens et archivistes se mobilisent, certains s’accommoderaient-ils trop de ce recul ?
19 février 2021
Le Monde
Guerre de tranchée sur l’accès aux archives
Des chercheurs demandent la levée des restrictions à l’accès des documents concernant les épisodes les plus controversés de la France et datant de plus de cinquante ans. Aucune de leurs initiatives n’a abouti à ce jour. Enquête sur les raisons d’un blocage.
12 février 2021
France Culture
Accès aux archives ’secret-défense’ de plus de cinquante ans : "Toute la machine est enrayée"
Alors que la parole officielle encourage l’accès aux archives dans la foulée du rapport Stora sur "les mémoires de la colonisation et de la guerre d’Algérie", l’Association des archivistes français dénonce une restriction "inadmissible" dans l’accès aux documents secret-défense de plus de 50 ans.
Éclairage avec Céline Guyon, archiviste, maître de conférences associée à l’École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques (ENSSIB) et présidente de l’association des archivistes français (AAF).
6 février 2021
Lettre du CSRHD à Madame la Ministre des Armées
5 février 2021
TV5 Monde
En France, il est devenu de plus en plus difficile de travailler sur les archives de la période coloniale
Les historiens ont de plus en plus de difficultés à consulter les archives en France pour la période comprise entre 1934 et 1970, période couvrant le régime de Vichy et les guerres de décolonisation. Un texte issu des services de Matignon rend pratiquement impossible d’accéder à certains dossiers sensibles et ceci en contradiction avec la loi de 2008 sur les archives. La procédure de déclassification est très longue. Des associations d’historiens, d’archivistes et de citoyens ont déposé un recours devant le Conseil d’État pour pouvoir continuer à travailler. Les explications de Clément Thibaud, historien et directeur de recherche à l’EHESS.
4 février 2021
L’Histoire
Accès aux archives classifiées - suite
Depuis plus d’un an, archivistes et historiens se battent pour faire supprimer une instruction générale interministérielle bloquant la communication de documents classés "secret-défense".
Le Conseil supérieur des archives a exprimé son inquiétude.
4 février 2021
Ouest France
Guerre d’Algérie, Occupation… Les historiens bataillent contre l’extension du « secret-défense »
Une instruction interministérielle datant du 13 novembre a réduit, encore plus, l’accès aux archives contemporaines pour les historiens et les chercheurs. Désormais, tous les documents estampillés secret défense entre 1934 et 1970 pourraient ne plus être accessibles. Une entrave administrative que dénoncent les historiens. [...]
Désormais, pour pouvoir consulter tous les documents relatifs à cette période, qui comporteront le sceau « secret », ou « secret-défense », il faudra engager une procédure de déclassification auprès des institutions, appelées tutelles (ministère, préfecture, etc.). « Cela s’applique même si un seul de ces documents apparaît avec le document secret-défense, ou juste secret, ou même la mention secret à la main », souligne Clément Thibaud, qui dénonce un système « titanesque et impossible » pour les archivistes.
2 février 2021
El Watan
Accès aux archives : Un nouveau recours déposé au Conseil d’Etat
1er février 2021
Le Point
Archives : la grande colère des historiens
Quand Emmanuel Macron incite à étudier notre histoire récente, son administration restreint l’accès aux archives. Un dilemme pour la liberté du débat.
29 janvier 2021
TV5 Monde
Histoire : comment l’État français bloque l’accès aux archives coloniales
« Quand un historien ou citoyen veut accéder à un document considéré « Secret-Défense » , l’archiviste doit contacter l’administration qui a produit cette archive. Un représentant de cette autorité doit se rendre sur place et examiner le document pour ensuite le déclassifier », décrit Céline Guyon, archiviste, présidente de l’association des archivistes français. « C’est une véritable usine à gaz », peste l’historien Clément Thibaud. « Par exemple, si vous faites une recherche sur l’ETA (NDLR : organisation basque indépendantiste) dans les années 60, en France, vous devez contacter la Préfectures des Pyrénées-Orientales. Ensuite si un membre de l’ETA se trouvait être un membre du corps enseignant, vous devez contacter également le ministère de l’Education nationale…. Et tout cela pour un même document ! Il y a des administrations qui répondent assez rapidement, d’autres un peu moins et certaines pas du tout, souvent par manque de personnel. Les délais vont de six mois, un an à jamais », explique l’historien.
26 janvier 2021
Le Monde
Archives classées « secret-défense » : « Un règlement absurde interrompt brutalement des centaines de travaux de recherche »
Jusque-là limitée à cinquante ans, la protection du secret de la défense nationale va s’étendre aux documents classifiés depuis 1934. Une décision qui crée un vaste espace d’ignorance historique, jugent les universitaires Olivier Forcade, Sébastien-Yves Laurent et Bertrand Warusfel.
25 janvier 2021
RFI
Accès aux archives sensibles : un accroissement des entraves qui suscite la polémique
Cette IGI ne concerne pas que la question des archives, mais elle a des implications directes sur le travail des historiens. Elle crée même de nouvelles entraves alors que la loi prévoit la communicabilité des archives touchant au secret de la défense nationale au bout de cinquante ans. Concrètement, explique l’historienne Raphaëlle Branche, spécialiste des violences en période coloniale, quand un citoyen veut accéder à un document considéré secret défense, « il doit d’abord faire une demande de "déclassification". Cela veut dire que l’administration regarde une nouvelle fois les documents pour vérifier si elle est d’accord pour les communiquer. » [...]
L’Élysée cherche pour l’instant à justifier le bien-fondé des dispositions de l’IGI 1300 tout en affirmant la nécessité d’une solution plus satisfaisante pour les historiens. « Ce n’est pas l’instruction générale qui interdit l’accès aux archives, c’est le Code pénal, soutient une source proche du dossier à la présidence de la République. Le document est un texte d’application qui doit faire la synthèse du Code du Patrimoine et du Code pénal. C’est cette synthèse qui n’est pas satisfaisante et qui doit être mieux travaillée. Ce travail est fait aujourd’hui par les services du Premier ministre. »
« Sur les archives, poursuit cette source, il y a eu jusqu’ici une pratique qui n’était pas conforme au droit de la protection du secret et qui n’était pas homogène en fonction des services et dans le temps. Il est vrai que le SGDSN, le secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale a fait un rappel au droit assez vigoureux… Ce rappel a trouvé une traduction dans les administrations. C’est-à-dire qu’on est revenu à une pratique stricte du droit de la protection du secret. Et ça, c’est perçu comme un recul, ce que nous comprenons très bien. »
21 janvier 2021
France 24
Excuses, réparations : le rapport Stora sur l’Algérie réveille d’éternelles frictions
Autre sujet de friction, la demande par Alger de se voir restituer "la totalité" des archives de la période coloniale (1830-1962), alors que Paris s’en tient à un accès facilité pour les chercheurs des deux pays.
Mais sur les réseaux sociaux, même si de nombreux historiens français ont souligné l’aspect positif des recommandations du rapport, ils ont aussi pointé du doigt que dans la pratique, elles "resteront vaines" si l’instruction générale interministérielle 1 300 sur la protection du secret de la défense nationale (IGI 1 300) n’est pas réformée. Comme l’explique l’association des archivistes dans un communiqué de presse publié le 17 janvier, "depuis plus d’un an, l’application systématique de l’IGI 1 300 (…) conduit à subordonner toute communication de documents antérieurs à 1970 et portant un tampon ’secret’ à une procédure administrative dite de déclassification". En des termes moins techniques, l’accès à des documents datant de la période coloniale "se trouve ainsi bloqué pendant des mois, et parfois des années".
20 janvier 2021
L’Humanité
L’ouverture des archives, un engagement renié d’Emmanuel Macron
Loin des souhaits exprimés par le président en 2018, une nouvelle instruction interministérielle, l’IGI 1300, publiée en catimini, entrave un peu plus la consultation des documents estampillés « secret-défense ». L’association Josette-et-Maurice-Audin, des collectifs d’archivistes et des historiens saisissent à nouveau le Conseil d’État pour obtenir son annulation.
20 janvier 2021
Actualitté
Secret défense : une classification d’archives sans limite de temps ?
Depuis un an, l’association des archivistes français se bat pour faire la lumière sur les archives classées Secret défense. En cause, l’avenir des documents, pour lesquels l’AAF demande une déclassification. L’association vient d’entamer une nouvelle procédure, en déposant un recours au Conseil d’État « contre la nouvelle version de l’IGI 1300 et pour l’accès aux archives selon les termes de la loi ».
19 janvier 2021
France Inter
Archives sensibles
Dorénavant, les archives devenus communicables grâce à l’écoulement du temps doivent être... déclassifiées avant de pouvoir être consultées ! La justification ? On invoque le Code pénal et notamment d’un de ses articles qui prévoit des peines contre qui dévoile des secrets d’état...
18 janvier 2021
Revue française de généalogie
Instruction générale sur le secret Défense : un recours au Conseil d’Etat
C’est l’application "à la lettre" de ce texte réglementaire qui suscite le courroux des archivistes et historiens, puisqu’elle conduit à subordonner toute communication de documents antérieurs à 1970 et portant un tampon « secret » à une procédure administrative dite de « déclassification ». Des recherches se trouvent ainsi bloquées pendant des mois, et parfois des années.
Une situation d’autant plus mal vécue que ces restrictions d’accès portent parfois sur des épisodes sensibles comme l’Occupation, les guerres coloniales, l’histoire de la IVe et de la Ve République.
La nouvelle version de l’IGI 1300 est contestée "parce qu’elle contrevient à la loi de 2008 sur les archives qui prévoit que les archives publiques dont la communication porte atteinte au secret de la défense nationale deviennent « communicables de plein droit » à l’expiration d’un délai de 50 ans, sans qu’aucune autre condition particulière ne puisse être exigée. Tous les documents de ce type antérieurs à 1971 devraient donc être librement accessibles aux citoyennes et aux citoyens en 2021, expliquent les opposants".
Cette nouvelle version de l’IGI "fixe de manière arbitraire le périmètre du secret-défense en imposant la date de mars 1934 : tout document postérieur à cette date portant un quelconque tampon « secret » doit faire l’objet d’une demande de déclassification auprès des services émetteurs. Les critères de déclassification (ou de refus de déclassification) ne sont pas précisés, ouvrant la porte à une gestion arbitraire de l’accès aux archives de la Nation".
17 janvier 2021
Le Blog de Mediapart
« Secret défense » : le plein accès aux archives contemporaines est indispensable
Trois associations de chercheurs et d’archivistes, ainsi qu’un large ensemble d’historiennes et d’historiens tels Raphaëlle Branche, Robert O. Paxton, Catherine Teitgen-Colly et Olivier Wieviorka alertent sur une nouvelle instruction interministérielle sur le secret défense qui réduit l’accès aux archives, qui seul « peut garantir un examen informé et contradictoire de notre histoire contemporaine », notamment coloniale. Ils et elles saisissent le Conseil d’État pour obtenir son annulation.
17 janvier 2021
Association des archivistes français
Recours déposé au conseil d’Etat contre la nouvelle version de l’IGO1300 et pour l’accès aux archives selon les termes de la loi
Communiqué de presse
30 novembre 2020
Observ’Algérie
Accès aux archives de la guerre d’Algérie : Le gouvernement français contredit Macron
Le gouvernement français semble travailler à contre-courant des engagements du président Emmanuel Macron dans le dossier des archives et de la guerre d’Algérie. Sinon comment expliquer le fait qu’un arrêté ministériel entravant l’accès aux archives ait été publié dernièrement ? Un arrêté qui fait l’objet de vives contestations de la part de certaines associations en France qui demandent son amendement. [...]
L’Association des archivistes français (AAF), celle des historiens contemporanéistes de l’enseignement supérieur et de la recherche (AHCESR) ainsi que l’Association Josette et Maurice Audin comptent revenir à la charge, en déposant une autre requête, et interpeller le président Emmanuel Macron.
28 novembre 2020
RFI
Génocide des Tutsis au Rwanda : l’accès aux archives « secret défense » de la France fait débat
Plusieurs associations ont pris position pour alerter sur une série de restrictions concernant les archives dites sensibles sur le rôle de l’armée française au Rwanda au début des années 1990. Pour certains historiens, l’accès réservé de ces archives à la seule Commission Duclert pose problème, d’autant plus qu’elles traitent d’un sujet douloureux.
25 novembre 2020
Orientxxi
Les archives cadenassées de la guerre d’Algérie
14 novembre 2020
Sciences et Avenir
Archives nationales et documents classifiés, retour sur une polémique.
Entretien avec Emmanuel Rousseau, directeur des fonds aux Archives nationales
13 octobre 2020
Communiqué du Conseil international des archives en soutien à l'action initiée par @Archivistes_AAF, @ahcesr et l'association Josette et Maurice Audin, contre l'article 63 de l'#IGI1300 et pour l'accès aux archives selon les termes de la loi ⤵️ pic.twitter.com/n4YyytKgVK
— Archives ça dé-bloque ! (@ArchiCaDebloque) October 13, 2020
11 octobre 2020
AJ+ français
6 octobre 2020
Ligue des droits de l’Homme | Communiqué de presse
Accès aux archives classifiées « secret-défense ». La LDH soutient le recours au Conseil d’Etat d’associations et de personnalités
2 octobre 2020
Le Monde| Tribune
« Seul l’accès aux archives peut garantir un examen informé et contradictoire de notre histoire récente »
l’Humanité
Plusieurs associations et personnalités saisissent le Conseil d’État pour obtenir l’abrogation d’une mesure réglementaire entravant l’accès aux archives et la liberté de la recherche académique.
1er octobre 2020
France Culture
A la veuve de Maurice Audin, Emmanuel Macron avait promis un large accès aux archives de la guerre d’Algérie. En 2018. Un an plus tard, un vigoureux tour de vis venait au contraire verrouiller la consultation de milliers d’archives classées "secret Défense". Le Conseil d’Etat vient d’être saisi.
Un collectif d’archivistes, d’historiens et d’associations réclame l’abrogation d’un arrêté ministériel qui limite l’accès à des documents classifiés de plus de cinquante ans.
Agence France Presse | Dépêche
Archives secrètes en France : des historiens se tournent vers la justice
23 septembre 2020
Communiqué de presse
Accès aux archives classifiées « secret-défense ». Un collectif d’associations et de personnalités saisissent le Conseil d’Etat.
2 septembre 2020
Le Monde
Affaire Audin : des archives ouvertes au compte-gouttes
Le 13 septembre 2018, Emmanuel Macron reconnaissait que la disparition du mathématicien Maurice Audin, en 1957 à Alger, était le fait de l’armée française. Mais, deux ans après cette dénonciation d’un « système » qui légitima la torture, l’accès aux dossiers « secrets » reste soumis au bon vouloir de l’administration
3 juillet 2020
Algérie Presse Service
L’accès aux archives toujours entravé par des lois restrictives en France
L’Algérie célèbre le 5 juillet le 58ème anniversaire de son indépendance après une guerre de Libération de 7 ans et demi, considérée comme l’une des plus emblématiques des luttes des peuples, au 20ème siècle, pour la liberté et l’émancipation du joug colonial, alors que la question des archives sur la période de la colonisation française demeure posée, tant dans son volet relatif à la restitution de celles à caractère national que celui de l’accès des chercheurs.
4 juin 2020
Histoire coloniale et postcoloniale
Recherches entravées… il est urgent de lever les obstacles à la consultation des archive
Via l’organisme opaque qu’est le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), a été mis en place, en effet, en 2019 et jusqu’à aujourd’hui, un mécanisme long et complexe de « déclassification » qui empêche l’accès aux archives tel que prévu par la loi. Par des questions orales ou écrites, plusieurs parlementaires s’en sont inquiétés. Il est urgent de lever ces obstacles dressés en France contre la liberté de la recherche historique et le droit des citoyens à l’information.
22 avril 2020
L’Humanité
Archives, secret défense et crise sanitaire : le rôle opaque de Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale (SGDSN)
"Dans une déclaration que publie l’Humanité, l’Association Josette et Maurice Audin alerte sur les sévères limites à l’ouverture des archives de la part d’un service du premier ministre, en dépit des promesses formulées par Emmanuel Macron"
22 avril 2020
Blog Mediapart 1000 Autres
Archives et crise sanitaire : l’opaque Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale
Déclaration de l’Association Josette et Maurice Audin
"Nous avons appris en décembre 2019 la publication d’un décret qui, au prétexte de « secret défense », crée des restrictions au travail historique sur les archives de la guerre d’Algérie. C’est un organisme aussi discret qu’opaque rattaché au Premier ministre, le SGDSN, qui est à l’origine de ce décret. Or c’est par abus que les notions de « secret défense » et de « vie privée » sont invoquées pour couvrir le secret et la raison d’Etat."
Avril 2020
L’Histoire
Kafka aux Archives
L’application stricte depuis le 1er janvier 2020 au Service historique de la Défense d’une instruction générale interministérielle datant de 2011 portant sur les milliers de documents classés « secret-défense » bloque leur communication et déclenche la colère des historiens. Explications.
6 mars 2020
Site War on the rocks (Texas National Security Review)
The french archives and the coming fight for declassification
Le point de vue d’un site américain d’analyse sur la sécurité nationale et les affaires étrangères
3 mars 2020
Le blog de Marie-Anne Chabin
À propos de l’accès aux archives historiques classifiées
"La résolution de cet imbroglio archivistique réside dans une gestion rigoureuse de la notion de temps dans la gouvernance de l’information publique. Le rôle du temps, ce que le temps fait aux documents mais aussi ce que le temps induit, combiné aux technologies numériques, en termes d’enjeux, de mentalités, de pratiques et de risques, de mémoire et d’oubli, tout cela mériterait plus de considération."
28 février 2020
Épisode 93. Inquiétantes restrictions sur les archives contemporaines. @INeuschwander et Maurice Vaïsse expliquent avec clarté et fermeté les situations absurdes résultant de l’ #IGI1300 et d’un #secretdefense démesurément étendu. En ligne aujourd’hui ⤵️https://t.co/Jgicrnu61e pic.twitter.com/CS8fUg8MDQ
— Paroles d'histoire podcast 🎧 (@parolesdhist) February 28, 2020
26 février 2020
#twitterstorians Quinze jours après la tribune dans @lemondefr pour dénoncer le blocage de fait de l'accès aux archives Secret Défense postérieures à 1940,voici la création du compte du Collectif d'historien.nes "Archives ça dé-bloque" pour vous informer de l'évolution du dossier
— Archives ça dé-bloque ! (@ArchiCaDebloque) February 26, 2020
21 février 2020
Post facebook de Frédéric Quéguineur #2, archiviste au Service Historique de la Défense (SHD)
21 février 2020
Le Canard enchainé
Silence, on classe et on déclasse
19 février 2020
Tribune de l’Association des archivistes français sur le site de l’AAF, relayée sur les réseaux sociaux
[Tribune ] Le « crépuscule des archives » ? Entre accès restreint pour les citoyens et contraintes professionnelles pour les archivistes, qu'en est-il de la consultation des documents librement communicables aujourd’hui inaccessibles ?
A partager !📣https://t.co/LW7q1sEoht pic.twitter.com/AFm3QqsDw1— AAF (@Archivistes_AAF) February 19, 2020
18 février 2020
L’Humanité - Tribune libre
La mémoire historique classée secret-défense. Les nouvelles archives interdites
"Cette décision administrative – donc non législative – récente, qui est la conséquence d’une nouvelle application d’une instruction interministérielle de 2011, est en contradiction avec la loi sur les archives de 2008. Cette dernière prévoyait en effet pour ce type de documents une libre communication après un délai de cinquante ans. Sommes-nous encore dans un État de droit ?
En réalité, tout cela est le fruit du contexte sécuritaire et répressif que connaît la France depuis plusieurs années. Cette décision pourrait même s’appliquer à l’ensemble des archives publiques qui contiennent des documents classifiés secrets."
17 février 2020
Le Journal de l’Histoire" sur France Culture
L’accès aux archives sensibles en question, la suite
"Cette application tardive d’une loi de 2008 met un coup d’arrêt aux travaux des chercheurs en cours sur ces documents. Les inquiétudes légitimes portent sur la capacité des centres d’archives concernées à trouver les moyens de régler le problème dans un temps raisonnable pour les chercheurs dont les travaux sont en suspens. L’histoire ne se fait pas sans archives, on attend donc une décision politique qui propose une solution à l’absurdité de cette situation. "
16 février 2020
Post facebook de Frédéric Quéguineur #1, archiviste au SHD, d’une grande clarté :
"Les archivistes veulent bien tout entendre et, à mon sens, ils n’ont pas vocation, en tant qu’agent public, à discuter de la réglementation en vigueur. Faut-il encore que cette réglementation soit claire et applicable. Force est de constater que ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les évolutions constantes dans l’interprétation des textes laissent les archivistes perplexes, souvent démunis et, pour certains, dans un grand désarroi. Il est aujourd’hui facile de les accuser de bloquer la communication de fonds d’archives, comme on peut le lire parfois. C’est bien méconnaître la complexité de la réglementation actuelle et les contraintes qui s’imposent à eux."
13 février 2020
– Le Monde - Tribune#2
Archives : « Des documents que nous avons déjà exploités pourraient devenir inaccessibles »
"Douze historiens de divers pays soulignent, dans une tribune au « Monde », que des travaux qu’ils ont déjà menés ne seraient plus possibles aujourd’hui dans les archives françaises. En appelant au président Macron, ils déplorent une situation portant atteinte à la réputation internationale de la France dans le domaine de la recherche historique."
13 février 2020
– Le Monde - Tribune#1
Nous dénonçons une restriction sans précédent de l’accès aux archives contemporaines de la nation
"La décision de déclassifier un par un les documents de la période 1940-1970 portant le tampon « secret », dont la plupart étaient pourtant accessibles à tous depuis longtemps, porte atteinte à l’accès aux sources et bloque des recherches en cours, alerte un collectif d’historiens dans une tribune au « Monde », qui en appelle au code du patrimoine."
– Mediapart
Secret défense contre l’histoire : fermeture des archives des répressions coloniales
"Les chercheurs fréquentant les archives publiques françaises, dont le Service historique de la Défense (SHD), se voient depuis peu dans l’impossibilité de consulter de très nombreux documents d’après 1940 accessibles selon la loi : tous ceux qui furent tamponnés « secret » ou « très secret » lors de leur production, durant les répressions coloniales à Madagascar, en Indochine ou en Algérie.
[…] Cette situation est le fruit d’une décision prise à la fin de l’année 2019 par le Secrétariat général de la Défense et de la sécurité nationale (SGDSN), rattaché aux services du Premier ministre : celle d’appliquer de façon différente de ce qui avait été le cas auparavant une instruction interministérielle, texte non législatif du 30 novembre 2011, émise huit ans auparavant vers la fin de la présidence de Nicolas Sarkozy, au nom de la protection du « secret défense »."
Par Gilles Manceron et Fabrice Riceputi
11 février 2020
– Le communiqué de presserelatif aux modalités de communication des archives au ministère des Armées, par le Cabinet de la ministre des Armées
– Lettre de l’AHA (American Historical Association) au président Macron
"In a letter to French President Emmanuel Macron, the AHA expressed concern that the change in policy to declassify documents at Vincennes and other repositories in France has rendered many documents inaccessible. The AHA encouraged the development of a clear, efficient, and effective procedure for declassification so that historians and other researchers can access materials of ongoing public importance."
7 février 2020
– 20 Minutes
"Non, l’accès à certaines archives de la Seconde Guerre mondiale n’a pas été interdit aux historiens"
" Comme indiqué sur son site, le Centre historique des archives de Vincennes, est « l’un des trois centres du Service historique de la Défense », dont les « 120 kilomètres linéaires de documents » ont notamment été collectés auprès du ministère des Armées. Son rôle consiste à « assurer le traitement et la communication au public » de ce riche patrimoine.
Mais contrairement à ce qu’affirme la rumeur, l’accès à ces documents reste possible, comme nous l’explique le directeur du SHD, Pierre Laugeay : « Il s’agit d’une très mauvaise interprétation des règles de consultation des documents : il n’y a pas de fermeture des fonds [de cette époque], mais simplement l’application de procédures du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), qui nous obligent à regarder dans chaque carton d’archive demandé pour voir si des documents y contiennent le tampon "classifié"."
- le thread twitter de Marie Ranquet, conservateur aux Archives nationales, archiviste paléographe et docteur en Histoire :
Alors, ces archives contemporaines, ouvertes ou fermées ?https://t.co/onJmlJ5rpl
Avec quelques approximations quand même :
"Avant [la loi de 2008] les documents étaient rendus accessibles globalement, par période." Pas vraiment...— Dr Marie Ranquet (@MarieRqt) February 7, 2020
– « Le Journal de l’Histoire » sur France Culture"
Les archives contemporaines sont-elles fermées ?
La journaliste Anaïs Kien revient sur l’article de "Ouest France" et la polémique sur les réseaux sociaux :
"[…] les archives ne ferment pas mais leur communication se complique. Ces difficultés d’accès sont bientôt relayées sur Facebook par un long post de Sébastien Albertelli, spécialiste des services secrets sous de Gaulle, qui explique comment le travail de recherche qu’il a accompli ne serait plus envisageable aujourd’hui, et alerte sur les risques qui pèsent sur les recherches en cours et à venir."
1er février 2020
– Un article de Ouest France paraît, avec pour titre : « Les historiens n’ont plus accès aux archives de 39-45 et que leurs travaux sont menacés ».
L’article mentionne que "Jean-Marc Berlière, professeur d’histoire contemporaine et spécialiste de la police française, s’inquiète de la fermeture des archives de la défense. […] L’arrêté de 2015 qui ouvrait les archives de la Seconde Guerre mondiale connaît des blocages"
Avant le 1er février 2020
16 octobre 2019
– La journée d’étude du 20 septembre 2019 organisée à l’Assemblée nationale à l’initiative de l’Association Maurice Audin et de l’Association Histoire coloniale et postcoloniale (histoirecoloniale.net), sur les disparitions forcées de la guerre d’Algérie du fait des forces de l’ordre françaises.
Les vidéos des interventions peuvent être consultées en ligne depuis octobre 2019
– Sur Médiapart, les organisateurs de ces débats soulignent que "la question du libre accès aux archives de cette période est apparue, lors de cette journée comme une question centrale"
20 septembre 2019
– Lors des débats, Caroline Piketty, archiviste responsable de l’accueil des publics aux Archives nationales, alertait déjà sur la difficulté de travailler sur certains fonds couverts par l’IGI 1300 : « Comment faire mon métier qui consiste à aider sur place et à distance les chercheurs ? » (voir la vidéo de son intervention)
Pour aller plus loin :
– Sur le site du Service Historique de la Défense, mise à jour de l’information relative à la "Communication des fonds d’archives contenant des documents portant d’anciennes mentions de classification", au 1er janvier 2020.
– "Archivistes !" n°122 (juillet - Septembre 2017) | Dossier sur « L’ouverture des archives de la Seconde Guerre mondiale »
– Violaine Challeat-Fonck et Marion Veyssière : "La protection du secret de la défense nationale aux Archives nationales : retour d’expérience sur quatre années de mise en œuvre", La Gazette des archives n° 254, 2019, pp. 207-228.
"Depuis 2013, la direction des fonds des Archives nationales s’est engagée dans l’application de la protection du secret de la défense nationale au sein des fonds conservés sur le site de Pierrefitte-sur-Seine. Au cours de ces quatre années, les démarches effectuées dans ce domaine ont porté des fruits significatifs tant dans les relations nouées avec les administrations que dans le bilan qualitatif et quantitatif de cette mission désormais parfaitement intégrée au travail des équipes scientifiques des Archives nationales, et ce malgré les difficultés rencontrées dans l’articulation concrète entre le Code du patrimoine et l’Instruction générale interministérielle 1300 relative à la protection du secret de la défense nationale."
– IGI 1300. La circulaire portée par l’arrêté du 30 novembre 2011, l’instruction interministérielle n° 1300 et qui a pour objet de fixer les règles relatives à la protection des informations relevant du secret de la défense nationale.
– Plus d’infos sur l’ouverture des documents classifiés dans le carnet de recherche animé par la sous-direction de la politique archivistique des Archives de France :
L’accès aux documents classifiés : http://siafdroit.hypotheses.org/522
L’accès aux documents classifiés. Une jurisprudence récente du Conseil d’État : http://siafdroit.hypotheses.org/684
Les dérogations générales : http://siafdroit.hypotheses.org/764
– Sur le site des Archives nationales un article dédié aux "archives de la Seconde Guerre mondiale […] désormais toutes ouvertes".