La transparence est un enjeu central dans le métier des archivistes, garants d’un équilibre fragile entre la nécessaire protection de certains secrets et l’accès aux informations indispensables au fonctionnement d’une société démocratique.
Dans la sphère publique, la législation tend à garantir un accès toujours plus large des citoyens à l’information produite par les services publics, poussée en cela par les facilités offertes par le numérique, que rappelle le mouvement de l’open data. Cette soif de transparence traverse toute la société et touche également les entreprises : certaines de leurs données sont vues comme des biens communs auxquelles tout le monde devrait avoir accès, surtout quand leur activité peut avoir un impact sociétal fort.
La multiplication récente des alertes lancées au cœur même des organisations pourrait bien être le signe d’une mutation de l’équilibre entre secret et transparence.
Par son rôle dans la gouvernance de l’information, l’archiviste se trouve au cœur de ces transformations.
L’activité de l’archiviste elle-même n’échappe pas à ce tiraillement : le débat actuel sur les « archives essentielles » montre que les pratiques professionnelles archivistiques peuvent être mal connues ou mal comprises, fragilisant d’autant, aux yeux des citoyens, la confiance portée dans les institutions publiques ou privées auxquelles l’archiviste appartient. En tant que professionnel de l’information, l’archiviste est aussi interrogé sur sa capacité à conserver et mettre à disposition l’information numérique.
La troisième édition du Forum des archivistes qui se déroulera à Saint-Étienne les 20, 21 et 22 mars 2019 sera l’occasion de dresser le bilan des pratiques archivistiques actuelles, à l’aune de la question de la transparence, et d’analyser les perspectives à venir, tout en favorisant le dialogue avec les utilisateurs des informations que les archivistes contribuent à conserver.