Quelle est votre mission dans la section Archives économiques et d’entreprises ou dans l’Association des archivistes français (AAF) ? Qu’est-ce qu’elle vous apporte et qu’en retirez-vous ?
Je suis membre de la section « Archives économiques et d’entreprise » au sein de laquelle j’ai été élue du bureau pour le mandat 2007-2009. Je n’ai pas souhaité présenter à nouveau ma candidature à l’issue de ce mandat car mon activité professionnelle ne me laissait plus assez de temps pour m’investir autant que nécessaire. Cependant, le nouveau bureau m’a contactée pour me proposer de participer au projet de révision et de réédition du guide des durées de conservation des archives dans l’entreprise en tant qu’invitée, membre du comité de rédaction. J’ai accepté car la mise à jour de ce guide me paraît indispensable tant du point de vue des utilisateurs de l’ouvrage qu’en termes d’image pour l’Association des archivistes français et par conséquent pour notre profession.
Comment définiriez-vous le métier d’archiviste ? Quelle expression pourrait le résumer ?
A mon sens, l’archiviste a pour objectif essentiel de prévenir durablement les risques liés à la non-disponibilité de l’information (selon l’expression définie par Marie-Anne Chabin) et de l’assortir d’éléments permettant de la critiquer.
Pourriez-vous nous présenter votre parcours et votre situation actuelle ?
A l’issue d’une maîtrise d’histoire et d’une année de stages dans différents services d’archives, j’ai intégré en septembre 2001 le DESS « Histoire et métiers des archives » de l’université d’Angers. Suite à l’obtention de mon diplôme, j’ai commencé une mission de classement portant sur les archives du Secrétariat général de la Banque de France.
Parallèlement, j’ai eu l’opportunité de me présenter pour un poste au sein du service des « Archives administratives et historiques du Crédit lyonnais » dans lequel j’avais effectué mon stage de fin d’études. Mes missions s’articulaient autour de deux pôles. D’une part, j’assistais Roger Nougaret dans la gestion des archives courantes et intermédiaires ce qui incluait la participation à des projets transversaux dans l’entreprise portant notamment sur la dématérialisation de documents ou le stockage des données. D’autre part, je collaborais aux tâches classiques de collecte, traitement, communication et valorisation qu’assurait le service en matière d’archives historiques.
Le processus de rapprochement du Crédit agricole SA et du Crédit lyonnais a débuté en septembre 2003 entraînant la création d’un nouveau service d’archives issu de la fusion de la Mission historique de Crédit agricole SA avec les Archives historiques du Crédit lyonnais créant le service « Archives Historiques Groupe ». Comme son nom l’indiquait, ce service avait pour mission la gestion des archives historiques du groupe Crédit agricole. A cette occasion, mes activités ont évolué puisque je me suis, dès lors, entièrement consacrée à des missions concernant les archives historiques.
En 2008, dans le contexte de réorganisation du Crédit Agricole S.A, Roger Nougaret, s’est vu proposer la direction du mécénat du groupe. Depuis le second semestre 2009, il a pris la tête du service « Mécénat et archives historiques » dépendant de la Direction de la communication. Mes missions sont toujours celles que j’évoquais précédemment auxquelles sont venus s’ajouter un rôle d’animation et de reporting pour l’activité « Archives historiques » ainsi qu’une participation plus active aux projets de records management du groupe au travers de deux groupes de travail : l’un portant sur la mise à jour du référentiel d’archivage de Crédit Agricole S.A. et l’autre sur des projets de dématérialisation des documents et d’archivage électronique.
Pouvez-vous nous décrire votre travail au quotidien ? Qu’est-ce qui vous plaît dans votre travail ?
Il est difficile de décrire mon quotidien du fait de la grande diversité de mes missions. Je peux dans une même journée participer à une réunion concernant l’impact de la réforme de la prescription sur les documents des banques puis procéder à la recherche d’un dossier de personnel suit à la demande d’un généalogiste et enchaîner sur des questions relatives à la numérisation d’archives historiques avant de rédiger une note de cadrage pour un projet d’archivage électronique. La variété des sujets que je suis amenée à traiter est très stimulante intellectuellement. De plus, elle me donne l’occasion de rencontrer des personnes issues de professions et d’univers très différents (juristes de banques, informaticiens, chefs de projets, chercheurs en histoire économique, retraités amateurs de généalogie,…) ce que je trouve très enrichissant.
Notre métier implique une connaissance transversale de l’entreprise, des qualités de communication et un apprentissage constant qui le rendent passionnant et motivant ; aux antipodes de l’image souvent véhiculée par la littérature ou le cinéma d’une profession exercée par des érudits solitaires et marginaux qui, si elle a le mérite de créer des personnages cocasses, n’en reste pas moins très éloignée de la réalité.
Quelles sont, pour vous, les évolutions fortes et l’avenir de ce métier ?
Maîtriser les archives numériques, est, à l’évidence, une préoccupation d’actualité pour notre profession, qui a engendré un certain renouvellement du questionnement archivistique et a contribué à élargir notre champ d’action. L’accélération des innovations technologiques en matière de production et de transmission de l’information mettront certainement encore à l’épreuve nos qualités d’adaptation dans les années à venir.
Cependant, il me semble, que l’avenir de notre métier, loin de dépendre uniquement des aléas des évolutions techniques, résultera avant tout de la conception que nous en avons. Dans une société où la prévention des risques est au cœur des processus de décision tant dans la sphère publique que privée, nous avons l’opportunité de faire valoir nos compétences et de démontrer notre utilité, qu’il s’agisse d’assurer la disponibilité des documents engageants pour l’entreprise grâce à la mise en place d’un système de records management ou de prévenir le risque de réputation par la communication d’archives historiques.
Préparer notre avenir, nécessite de nous définir en tant qu’acteurs essentiels de la prévention des risques liés au système d’information de l’entreprise. Ce positionnement devrait nous permettre de valoriser nos spécificités et de démontrer notre complémentarité avec d’autres professions des sciences de l’information ce qui, à terme, pourra avoir un impact positif sur la diversité et la qualité des emplois qui nous sont proposés.
Quels sont vos sites Internet de prédilection que vous souhaitez recommander (sites qui vous sont propres et sites professionnels intéressants) ?
– Association of Records Managers & Administrators (ARMA International)
– Club des responsables de politique et projets d’archivage (cr2pa)
– Conseil international des archives (ICA)
– Service interministériel des archives de France
– Commission européenne, DLM Forum
– Cabinet de conseil et d’expertise : Archive 17
– Association des professionnels pour l’économie numérique (Aproged)
– Association de réseaux interconnectés en systèmes totalement ouverts et très élaborés (Aristote)
– International research on permanent authentic records in electronic systems (InterPARES)
– Fédération de l’ILM, du stockage et de l’archivage
– Forums pour les professionnels de l’infrastructure et de la production IT (ITIFORUMS)
– Documents de référence de l’administration électronique