Quelle est votre mission dans la section Archives économiques et d’entreprises ou dans l’Association des archivistes français (AAF) ? Qu’est-ce qu’elle vous apporte et qu’en retirez-vous ?
Membre du bureau précédent, je suis adhérente de l’AAF au sein de la section Archives économiques et d’entreprises depuis la fin de mes études. C’est un outil privilégié pour échanger sur les problématiques du métier, les conditions de son exercice. C’est également le lieu pour s’en lamenter, s’en amuser, s’en réjouir, se renouveler et reprendre son travail conforté dans son rôle d’expert.
Comment définiriez-vous le métier d’archiviste ? Quelle expression pourrait le résumer ?
Pour prendre une métaphore informatique, c’est un métier d’interface. Il s’agit d’assurer la continuité des affaires, de faciliter les échanges en même temps que de marquer une rupture avec les activités opérationnelles de l’entreprise, de les poser pour mieux conserver. Pour résumer, c’est un gestionnaire de patrimoine documentaire, c’est l’appellation que nous venons d’adopter à Aéroports de Paris.
Pourriez-vous nous présenter votre parcours et votre situation actuelle ?
Titulaire d’une maitrise d’histoire contemporaine, j’ai suivi le DESS Techniques d’archives et de documentation de l’université de Haute-Alsace. Quelques CDD plus tard (Crédit Lyonnais, ministère des Affaires sociales, Office des Migrations Internationales), j’ai intégré Aéroports de Paris, alors établissement public, pour gérer les archives intermédiaires en novembre 1994. Nommée ensuite chef du service Archives et Documentation, j’ai été chargée de décentraliser les fonctions d’animation d’une veille, d’un centre de documentation bibliothèque et d’achats d’ouvrages pour l’ensemble de l’entreprise auprès des utilisateurs finaux pour revenir sur les activités de gestion des documents de l’entreprise. Aujourd’hui, l’activité s’est à nouveau étoffée d’une fonction de contrôle des marchés passés par l’entreprise.
Pouvez-vous nous décrire votre travail au quotidien ? Qu’est-ce qui vous plaît dans votre travail ?
C’est un travail très varié dans lequel je passe d’une activité matérielle à une activité intellectuelle, je vais de choses simples ou élémentaires vers des phases de travail un peu plus complexes ou difficiles à mener. Il s’agit à la fois de rester dans son cœur de métier, mais régulièrement d’en appréhender d’autres, de manager, de communiquer, de former, de comprendre, un architecte, un financier, un juriste …, de dialoguer avec un historien, un retraité qui veut faire des recherches sur l’entreprise dans laquelle il a fait sa carrière, un étudiant … Ce que j’apprécie, c’est de pouvoir maintenir constamment cet équilibre, et de continuer à apprendre sur les métiers, les activités de l’entreprise et les individus qui y travaillent.
Quelles sont, pour vous, les évolutions fortes et l’avenir de ce métier ?
C’est une ouverture du métier à d’autres disciplines pour une prise en charge de l’archivage électronique, sans céder aux excès que peuvent engendrer l’attrait de la nouveauté. Nous avons tout intérêt à conserver et à réaffirmer des principes de travail et des approches qui ne sont pas à remettre en cause (sélection des documents, description, gestion du cycle de vie) et à devenir experts au milieu d’experts.
Quels sont vos sites Internet de prédilection que vous souhaitez recommander (sites qui vous sont propres et sites professionnels intéressants) ?
Avec le site des Archives de France , je consulte régulièrement Légifrance et j’aime beaucoup le site de la Cité de l’architecture, celui de L’Histoire par l’image pour son côté ludique, ainsi que des réalisations plutôt destinées aux scolaires que je trouve particulièrement réussies comme Copains de banlieue.